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Critiques de Dominique Marny (111)
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Quai de la Perle

Le Quai de la Perle se trouve à Dinard, « la Perle de la Côte d'Emeraude » qui, à la fin du 19e siècle, fut la première station balnéaire de France, fréquentée par l'aristocratie et l'élite artistique de toute l'Europe, en particulier par les Anglais. Après les souffrances de la Grande Guerre, la haute société renoue avec ses habitudes, et Dinard connaît un nouvel âge d'or pendant les Années Folles, jusqu'à ce que la Grande Dépression et la seconde guerre mondiale annoncent son déclin.





C'est dans la pleine effervescence des années vingt que s'ouvre l'histoire d'Alice, jeune femme pleine d'espérance en l'existence, dont la vie se partage entre le domicile parisien de ses parents et la maison de son oncle à Dinard, où elle passe toutes ses vacances. Alice va se lancer dans sa vie professionnelle – la création de papiers peints -, comme dans sa vie amoureuse – pas un long fleuve tranquille -, avec passion et détermination. Sa maison de Dinard, la Villa Margarita, deviendra son point d'ancrage lorsque souffleront les tempêtes de l'Histoire et de sa vie.





Si, lors d'une promenade en bord de mer, il vous est arrivé d'imaginer les habitants qui vivaient jadis dans ces somptueuses villas datant d'une époque révolue, alors Quai de la Perle vous attirera.





La narration se déroule sur un rythme enlevé, sans temps mort, et réussit à capter sans faillir l'attention du lecteur. A la curiosité pour le destin d'Alice vient s'ajouter l'intérêt pour une foule de détails piquants et authentiques, sur l'époque et le lieu : on y découvre ainsi le Dinard d'Entre-deux-guerres, mais aussi l'Art Déco et la fabrication du papier-peint. L'histoire elle-même est crédible, et si elle fait la part belle à la vie amoureuse de l'héroïne, elle ne verse jamais, ni dans la mièvrerie, ni dans un sentimentalisme excessif.





Pourtant, cette lecture agréable et pittoresque m'a laissé un léger goût de frustration, celui de « il manque un petit quelque chose ». Le style narratif, avant tout efficace et descriptif, parfois trop rapide peut-être, m'a semblé relativement froid et impersonnel. Je n'ai pas réussi à me laisser ni véritablement charmer, ni franchement emporter par l'émotion. Malgré leur caractère attachant, les personnages se sont contentés de se laisser observer à travers la vitre du temps, sans dévoiler leur âme.





Quai de la Perle est à mon avis une lecture plaisante et intéressante pour son cadre et ses détails historiques. Certes peut-être pas très marquante, elle restera pour moi un honnête moment de détente, ce qui est déjà très bien.





Prolongement sur le Gallic Hôtel, emblème des Années Folles à Dinard, dans la rubrique le coin des curieux, en bas de ma chronique sur Quai de la Perle sur mon blog :

https://leslecturesdecannetille.blogspot.com/2019/05/marny-dominique-quai-de-la-perle.html


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Les pêcheurs de lune

J'ai passé un très bon moment avec Les Pêcheurs de Lune où l'on retrouve tout ce qui fait le charme des romans de Dominique Marny : une plume agréable, une large palette de personnages et un récit très ancré dans le quotidien d'un quartier, ici les Puces de Saint-Ouen.



Les personnages sont sympathiques et attachants et l'atmosphère de ce petit coin de Paris est chaleureuse, plus proche de l'image qu'on se fait de la vie de village que de la froideur des grandes villes. Comme dans beaucoup de ses autres romans, Dominique Marny multiplie les personnages, reconstituant un microcosme foisonnant qui empêche tout temps mort dans le récit.



Tout se passe peut-être un petit peu trop bien pour tour le monde, mais j'ai vraiment beaucoup aimé ce roman léger et chaleureux.

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Et tout me parle de vous

Comme souvent avec les romans de Dominique Marny, j'ai passé un excellent moment avec Et tout me parle de vous même si je trouve que la volonté de l'auteur d'ancrer à tout prix le roman dans l'actualité (attentat du 11 septembre 2001 et ses suites à travers le monde) alourdit le récit.

Par contre, j'ai bien aimé la jolie histoire d'amour qui est au centre du roman et qui est racontée avec beaucoup de sensibilité à travers ce qui pourraient presque être de petites scènes du quotidien.
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Villa Hestia

J'ai beaucoup aimé cette fresque historique , saga familiale qui se déroule de 1921 à 1925 , dans le tourbillon des années folles entre les incomparables paysages du pays basque , à Biarritz , notamment , ville des intellectuels , des artistes aussi comme Stravinsky et Diaguilev jusqu'aux fastes de l'exposition universelle à Paris .





Nous côtoyons des réfugiés russes : Olga et Vladimir, lui musicien, il vouera sa vie à la musique, sensible , délicat , le visage émacié , elle, en meilleure forme , brodeuse émérite , émigrés à Paris, après un long périple en Suède , Finlande et autres pays , issus d'un milieu privilégié, ils ont perdu leur mère , en février 1920, appris son décès , par des réfugiés , comme eux , six mois après son enterrement .





Valentine , vingt - quatre ans , talentueuse et fougueuse veuve de Sergueï , homme d'affaires cultivé , mort de la grippe espagnole séjourne plusieurs fois par an à la villa, chez sa grand- mère .



Elle développe avec succès la marque de thé dont elle a hérité au décès de son mari .



Elle leur propose de les héberger dans une ancienne loge de gardiens que Sergueï avait acquise , face à l'atelier Gavril , lieu bienvenu pour Olga et Vladimir ,eux qui partageaient depuis plusieurs mois des lieux de fortune où la promiscuité ôtait toute velléité de repos ….Cette rencontre grâce aux exilés russes lui permettra de développer au mieux la marque …..



Nous faisons connaissance de Marthe Lefèvre , dynamique grand- mère , attachante , dotée d'une forte personnalité ,la cousine de Valentine : Irène , qui déchantera après un mariage trop rapide ,avec Henry, léger et inconstant …



Ses parents Evelyne et son ami vivent en Égypte , l'auteure fait revivre les éblouissants ballets russes , les délices des broderies russes Chanel , personnalité très exigeante , et autres figures célèbres de l'époque .



Une véritable société cosmopolite entoure Valentine , femme décidée ,dynamique , forte , stimulée par de belles rencontres inattendues, elle rencontrera la passion amoureuse et la douleur de certains choix.,.



L'auteure évoque de nombreuses personnalités de la Belle Époque Coco Chanel , Stravinsky et Diaghilev, artiste de ballet., décrit les origines du thé ,l'arrivée de la TSF, les vols longs courriers de la compagnie Latécoère, les évolutions de la médecine, après les essais chirurgicaux de la grande guerre …



Cet ouvrage nous offre une fresque raffinée , au coeur de cette époque , qui nous montre qu'après le chaos de la guerre, des sacrifices, des deuils , des amitiés indéfectibles se nouent , des passions amoureuses éclosent ,-le tout merveilleusement écrit , riche de descriptions minutieuses , précises des modes de vie de l'époque ,paysages musicaux , virtuosité des interprètes d'oeuvres célèbres , concerto de Rachmaninov , entre autres .



On apprend beaucoup de choses sur les moeurs et surtout les paysages basques et parisiens .



Une époque florissante, bouillonnante , empreinte de modernité où les femmes se libèrent .



Un ouvrage historique de qualité sans prétention qui allie chassés croisés et ambition professionnelle, rencontres surréalistes , confections d'affiches et arts décoratifs sans oublier un côté incontestablement romanesque et sensible, pétri d'intenses émotions !

Emprunté par hasard à la médiathèque.
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Le roman de Jeanne

J'ai emprunté cet ouvrage à la médiathèque uniquement pour son titre : Le roman de Jeanne. Ce doux prénom est celui de ma grand-mère, partie bien trot tôt, un jour de juillet 2013. En le lisant et en apposant cette critique ici, et bien que leurs vies respectives ne soient en rien semblable, je tenais à lui rendre hommage et lui dire qu'elle me manque chaque jour un peu plus.



Le destin de la narratrice, Sophie, est probablement semblable au mine dans cet ouvrage. Ayant hérité de toute la fortune de son arrière-grand-mère, Jeanne, qu'elle n'a pas connu mais qui elle la suivait au travers de ses articles elle est journaliste), Sophie découvre non seulement la dernière demeure de son aïeule mais aussi et surtout, son héritage le plus précieux, ses nombreux carnets dans lesquelles elle a retracé sa vie. Jeanne est un nom que l'on ne prononce pas dans la famille et la narratrice, au fil de cette lecture, entend bien enfin levé le voile sur ce qu'elle aurait pu accomplir de si abominable pour que toute sa famille la renie. En réalité, le plus grand crime de Jeanne fut d'avoir aimé, aimé à la passion un autre homme que son mari Henri et d'avoir tout laissé tomber pour le suivre, bien que ce dernier ne lui ai jamais ouvertement avoué ses sentiments. Ce mystérieux homme, Georges était en réalité un compagnons d'armes de son époux, celui qui lui a sauvé la vie lorsqu'ils accomplissaient leur devoir militaire dans l'aviation durant la Première Guerre mondiale, et c'est d'ailleurs probablement par respect pour son ancien compagnon que Charles ne fit jamais part de ses sentiments à la femme de celui qu'il considérait comme bien plus qu'un ami. Jeanne, en revanche, ne pouvait pas taire ses sentiments. Elle n'a pas hésité à se rendre à son chevet lorsque celui-ci, reconverti en pilote de ligne, à été gravement blessé au Moyen-Orient. C'est à ses côté, sans que celui-ci ne sache rien de son divorce, qu'elle a parcouru le monde dans un premier temps puis l' ensuite fait seule. En ce début de XXe siècle, Jeanne a su s'émanciper, prenant de nombreuses photographies au long de ses voyages, qu'elle revendait par la suite à des magazines ou à des journaux sous un nom de plume. Oui, Jeanne fut une femme libre et fière de l'être mais cela, sa famille, ne le lui a jamais pardonné...Pourtant, Sophie, elle, est fière d'être la descendante de cette femme et a bien envie de le faire savoir et surtout de l'assumer en se plongeant dans ses pas !



Un roman richement illustré de photographies de ce début de siècle (le sicle dernier j'entends) et qui nous emmène sur le parcours de deux femmes. Deux vies croisées et autant attachantes l'une que l'autre. A découvrir et à faire découvrir !
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L'amour fou à Paris 1920-1940

Un grand merci aux éditions Omnibus et à Babelio pour cette masse critique.

« L’amour fou à Paris 1920-1940 » est un superbe album illustré de 80 photos, de reproductions de tableaux, extraits de romans, lettres ou poèmes. Dominique Marny évoque avec talent et passion huit couples célèbres de l’entre-deux-guerres :

- Amadeo Modigliani & Jeanne Hébuterne

- Man Ray & Kiki de Montparnasse

- Marc Chagall & Bella Chagall

- Louis Aragon & Elsa Triolet

- Paul Éluard & Nusch Éluard

- Pablo Picasso & Dora Maar

- Henry Miller & Anaïs Nin

- Jean Cocteau & Jean Marais.



La balade dans le Paris artistique contée par Dominique Marny m’a enchantée et a éveillé tous mes sens. « Une flânerie dans un passé fascinant (…) une promenade sans frontières qui donne raison à Sacha Guitry lorsqu’il affirme : " Être parisien, ce n’est pas être né à Paris, c’est y renaître. " » En effet, si les destins sont parisiens, les protagonistes viennent de tous horizons.



L’auteure nous plonge dans l’intimité de ces couples fascinants, de la rencontre à la conclusion de leurs amours. Au fil des pages la lecture très fluide reste captivante et j’ai pris un plaisir grandissant à partir à leur découverte, cherchant à décrypter avec l’auteure les mystères de la passion amoureuse, de l’inspiration ou de la création artistique. J’ai parcouru l’album en plusieurs fois, couple après couple, mon imagination dans leurs pas arpentant les pavés de Montparnasse avec eux, bercée par un morceau de jazz je me figurais un verre à la main au Dôme ou dansant au Jockey en leur compagnie. L’immersion est très riche tant les arts évoqués sont nombreux : peinture, photographie, cinéma, littérature, poésie, musique... le tableau est complet.



Mon imagination vagabonde. De folles idées me bousculent : pourrais-je être un violon d’Ingres ? Voler au dessus d’une ville sous le pinceau de Chagall ? Mes mains inspirer, faire rêver, puis sauver un poète ? Non Dora, je ne suis pas sûre de vouloir rencontrer ton Minotaure, il me fait un peu peur… **



J’avoue avoir poursuivi la découverte avec des recherches sur le net, ne voulant pas quitter ces couples si séduisants trop tôt, je suis partie en quête de quelques photos ou documents pour prolonger la balade. Avez-vous déjà entendu la voix de Kiki ? C’est avec une archive de l’Ina en fond sonore que j’ai refermé le livre, un peu nostalgique, les yeux rêveurs… La jolie voix de Kiki et une vieille chanson bretonne pour quitter Paris :

♪♪♫ Nous étions deux, nous étions trois,

Nous étions trois marins de Groix… ♪♪♫



PS : j’espère que l’auteure ne m’en voudra pas trop pour cette échappée finale ;)

** Lisez ce magnifique album, si vous voulez savoir où mon imagination m’a emportée...
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La rose des vents

La rose des vents, c'est l'hôtel que tient Solange dans la belle propriété qu'elle avait achetée avec son mari avant qu'il ne meure dans un accident de voiture.

En 1936, des allemands anti Hitler commencent à s'exiler en France.

Une petite colonie s'est déjà formée à Sanary.

Après deux essais mitigés, c'est le troisième roman de Dominique Marny que je lis.

C'est bien sûr le même procédé mêlant amour, conflits, bons sentiments.........

mais celui-ci a un petit plus me semble-t-il.

On lit rarement de livres parlant de ces allemands exilés, ce qui est le cas ici.

Et ils sont vraiment sympathiques ceux-là, et les années passant de plus en plus en situation dramatique.

Donc, oui ça se lit bien, oui il y a encore pas mal de clichés, et oui, disons le, j'ai passé un assez bon moment dans ce charmant hôtel.
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Du côté de Bombay

Du côté de Bombay de Dominique Marny

Un voyage en Inde

Un voyage en inde qui montre la pauvreté dans ce pays. Une histoire qui tourne en rond et traine en longueur, puis vers la fin une petite histoire d'amour sans grand intérêt banal et qui manque d'originalité..
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Les pêcheurs de lune

Un joli titre bien poétique pour une communauté atypique bien ancrée dans la vie parisienne. Je ne suis pas certaine que le niveau social soit le même que décrit dans cette histoire pourtant bien sympathique. Mais le but d’un livre n’est-il pas de nous faire rêver ? Un petit groupe d’amis bien tolérant se retrouve souvent autour d’une bonne bouteille (pour un peu je finissais alcoolique pour l’épilogue) et d’un bon repas (et obèse). Ils se racontent, se rencontrent, s’aident, s’aiment, bref quelques problèmes pour finir dans le monde des bisounours. Quelques répétitions ont gâché mon plaisir, mais le récit reste agréable. Une petite préférence pour Clarisse, personnage central de l’histoire.
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Légendes des mers : L'art de vivre à bord des p..

« L’océan est d’un bleu noir

Et le ciel bleu est pâle à côté

La mer se renfle

Tout autour de l’horizon

On dirait que l’Atlantique

Va déborder sur le ciel

Tout autour du paquebot

C’est une cuve d’outremer pur »





Si nous ne l’avions pas compris, Blaise Cendrars nous invite à saisir la poésie de la navigation –la grande, celle qui s’étend sur les océans. Fin 2013 se tint l’exposition Légende des mers à Evian. Le catalogue, toujours plus dense et étoffé que l’exposition en elle-même, ne permet pas de juger objectivement des sélections et aménagements dont elle a pu faire l’objet. Le catalogue surprend toutefois par la place accordée au bateau en tant que construction et non pas en tant que représentation. Un seul chapitre, sur les huit contenus par le catalogue, nous permet de contempler le travail d’artistes publicitaires s’efforçant de flatter notre imaginaire pour nous donner envie d’autres lieux et d’aventure. Les autres chapitres s’attardent tous exclusivement sur le paquebot en lui-même, considéré comme moyen de transport mais aussi, et surtout, comme œuvre d’art à part entière.





Photographiés dans leur magnificence, ils représentent d’abord la gloire des nations et commenceront dès 1920 à proposer croisières et voyages à thèmes, faisant du bateau le rouage d’un art de vivre fleurant bon le dandysme fin 19e siècle. Plans, schémas et esquisses nous permettent de prendre conscience du processus créatif qui fut à l’œuvre dans l’imagination d’architectures et de décorations uniques. On apprend ainsi que l’art déco découle de la volonté des compagnies d’embarquer leurs voyageurs à bord d’un microcosme inaccessible au commun des mortels. Les compagnies rivalisent d’inventivité et de démesure, chargeant à leur bord autant d’employés que de voyageurs. De nouveaux rituels sont de mise –cocktails, jeux, repas- et obligent un art de la présentation de soi. La gastronomie n’est pas oubliée : quelques menus viennent nous le rappeler, sans oublier l’inventivité qui fut de mise jusque dans la vaisselle.





Légendes des mers nous surprend là où nous ne pensions pas le trouver : peintres et écrivains sont peu représentés dans ce catalogue mais cèdent leur place à une histoire de la croisière surprenante et captivante, qui fit de l’existence maritime un art de vivre à part entière. L’avion, qui a supplanté ce moyen de transport en termes de rapidité, ne semble pas pouvoir procurer de dépaysement aussi convaincant…





« Une mer calme, le temps doux, un bateau magnifique : vive le France. A bas les avions ! »
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L'art d'aimer de la séduction à la volupté

Chacun devrait trouver son intérêt dans ce catalogue issu de l’exposition L’Art d’aimer si l’on s’en tient aux termes de Philip Roth qui a écrit que l’amour est « la seule obsession que tout le monde désire ». Obsession universelle, mais vécue chaque fois différemment…





Le sentiment amoureux est ainsi disséqué en plusieurs étapes et traverse habilement les siècles, s’emparant au passage de nouvelles techniques et s’enrichissant de mœurs et de cultures voisines. Pas de surprise donc si nous commençons par le commencement… commencement à la fois chronologique –illustré par un choix d’œuvres parmi les plus anciennes ou relevant des mythes bibliques et antiques- mais aussi symbolique, puisque c’est l’heure du coup de foudre et des premiers sentiments d’émois, particulièrement abordés à travers la sphère de l’ « attraction ». Qu’on nomme « capitulation » le moment où les deux amants s’offrent enfin l’un à l’autre pourrait sembler étrange. Pourquoi cette incursion du vocabulaire guerrier parmi l’effluve de sentiments romantiques ? On comprend toutefois mieux sa pertinence lorsque, après les éternels échanges de « promesses » survient trop souvent le « tourment » et ses déclarations de conflits larvés.





Ces étapes se disent en images mais les supports de l’amour, de ses prémisses, de ses exaltations et de ses dégradations ne sont pas uniquement visuels. L’âme sœur nécessite également une communion intellectuelle –tout du moins verbale. L’art d’aimer nous donne la possibilité d’en être les évaluateurs et nous permet de fouiller indiscrètement dans la correspondance amoureuse de quelques artistes… D’un point de vue très phallocentrique, puisque les Muses sont toujours féminines –simples figures éthérées qui se contentent de paraître pour inspirer le génie créateur masculin-, la photographie nous donnera à contempler quelques-unes de ces interlocutrices de grands artistes. Et puis viendra le cinéma, où fiction et réalité s’entremêlent parfois subtilement, jusqu’à ce qu’on ne sache plus qui, de la passion cinématographique ou de la passion viscérale, est apparue la première…





Le catalogue de l’exposition L’art d’aimer s’accompagne également de textes explicatifs étonnamment élaborés et détaillés qui trouveraient aisément leur lectorat en dehors du public seulement intéressé par les œuvres présentées au sein de l’exposition. Sans se contenter d’illustrer les peintures, lettres, photographies et affiches de cinéma qui parcourent les pages de ce catalogue, les textes reviennent sur le sentiment amoureux en lui-même et en évoquent de nombreux aspects à la fois culturels, historiques et sociaux, qui seraient tout aussi bien pertinents même sans illustration.





"Dans le Kama-sutra, la jeune fille peut donner trois sortes de baiser : le baiser nominal (elle touche la bouche de son amant, mais demeure passive), le baiser palpitant (elle ne bouge que sa lèvre inférieure), le baiser touchant (elle ferme les yeux). D’autres variantes sont proposées : le baiser droit, le baiser penché, le baiser pressé, le baiser grandement empressé."





Alors, l’amour, obsession universelle ? Reste encore qu’il faille soi-même être enivré par l’Autre (auquel chacun voudra bien donner le nom qui lui convient)… L’art d’aimer ne pouvait bien évidement pas s’accorder une légère incursion vers le célibat, mais peut-être n’aurait-il pas été superflu de s’attarder aux préquelles (ou aux séquelles ?) de l’amour souvent représentées par la solitude de celui qui attend… Assis seul sur un banc, on l’imaginerait alors très bien penser cette phrase de Line Vautrin :





« L’amour fait passer le temps, le temps fait passer l’amour »…





Absurde, peut-être, et c’est peut-être aussi pourquoi tant d’interprétations et de représentations s’affrontent en ce domaine !
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Crystal palace

J'ai passé un très bon moment avec ce roman qui est avant tout une chronique du Paris du milieu du XIXème siècle. L'auteur nous offre le portrait foisonnant d'une société où se côtoient aristocrates, artistes, grands bourgeois et demi-mondaines. Alors que la France hésite entre république et empire, que la peinture commence à s'affranchir des préceptes de l'Académie et que Paris se transforme sous Haussmann, les intrigues amoureuses se nouent, profitant ou se défiant des conventions sociales.



La contrepartie de cet foisonnement, c'est que le grand nombre de personnages nous empêche de passer autant de temps qu'il ne le mériterait avec chacun et qu'on peut parfois perdre un peu le fil des intrigues secondaires.



Une chronique captivante comme seule Dominique Marny sait les tisser...
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Jouez coeur et gagnez

Je ne regrette pas cette relecture qui m'a permis de passer un très bon moment avec Jouez cœur et gagnez.



Les personnages sont sympathiques et attachants (pour la plupart, car il y a quand même quelques "méchants" dans l'histoire) et l'atmosphère de ce petit coin de Paris est chaleureuse, plus proche de l'image qu'on se fait de la vie de village que de la froideur des grandes villes. Comme dans beaucoup de ses autres romans, dont Crystal palace que j'ai lu dernièrement, Dominique Marny multiplie les personnages, reconstituant un microcosme foisonnant qui empêche tout temps mort dans le récit.



J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman léger et chaleureux.
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Villa Hestia

Ayant lu plusieurs de ses précédents romans, j'ai retrouvé avec plaisir la plume de Dominique Marny. Dans ce roman, elle nous entraîne de Paris à la Côte Basque, à l'époque des Années Folles. L'héroïne principale, Valentine, est une jeune femme intelligente et forte, qui, sachant s'adapter à son époque, dirige l'entreprise d'importation de thés russes, léguée par son mari décédé et qu'elle va développer.

Elle évolue au sein de la communauté russe, multipliant son soutien à de nombreux exilés, mais également dans le milieu artistique.

Bien sur, il y a de la romance, de la séduction et de l'amour, pour notre plus grand plaisir.
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L'amour fou à Paris 1920-1940

Une belle et émouvante promenade dans le Paris artistique de la première moitié du XXème siècle.



Cet ouvrage est un grand moment de lecture.



Tout y est BEAU : le papier, la mise en page, l'iconographie pour laquelle Dominique Mary a fait preuve d'un grand talent, et surtout...l'amour. L'amour magnifié, l'amour transcendé par des artistes mythiques. Désirs et tourments sont présents dans chaque page.



De Montmartre à Montparnasse, nous sommes conviés dans les ateliers, les cafés, les théâtres et les dancings où se retrouvent les artistes.



Nous ne pouvons qu'être débordés d'émotion par ce livre.



Il est à noter qu'un grand nombre d'artistes, qui ont porté haut l'art français de cette période, étaient des étrangers réfugiés en France, fuyant pogroms et dictatures…



Nous commençons par la passion brûlante de Jeanne Hébuterne pour Modigliani. Cette jeune fille réservée vécut une passion torride pour le beau peintre italien, allant jusqu'au sacrifice suprême lorsqu'il mourut.



Puis c'est Man Ray et Kiki de Montparnasse. Un géant de la photographie et Kiki, ce mythe parisien. Une grande passion qui finit par s'user…



Marc Chagall et son éternel amour pour son épouse Bella qui fit tant pour la renommée de son artiste de mari : tendresse et "public relation".



Un géant des lettres françaises, Aragon, et son amour fou pour Elsa Triolet. Passion, admiration et engagement politique sont les éléments fondamentaux de cette histoire d'amour.



Paul Eluard et Nush Eluard : quand le prince des poètes rencontre l'incarnation de la douceur et de la fraîcheur.



Dora Maar victime de la très forte personnalité de Picasso (à l'ego surdimensionné…), mais leur passion fut intense.



L'amour compliqué d'Henry Miller et d'Anaïs Nin (surtout de sa part…).



Jean Cocteau et Jean Marais : une histoire d'amour qui est un grand souffle de liberté dans une époque qui n'était pas tendre avec les esprits libres.



Vraiment un livre "formidablissime" !



Un grand MERCI à Babelio et aux Editions Omnibus pour cet ouvrage inoubliable !
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Le Paris de Cocteau

Ce livre est le premier de la collection « Le Paris des Ecrivains » aux Editions Alexandrines.

Collection qui en compte à présent une trentaine.

L’auteur, Dominique Marny, nous raconte les liens de son grand-oncle, Jean Cocteau avec Paris depuis sa naissance en 1889 (comme la Tour Eiffel) jusqu’à son départ en 1963 dans sa maison de Milly-la-Forêt désormais visitable.

Paris où il fréquenta d’autres artistes et eut Colette comme voisine au Palais-Royal.

Nous le suivons dans différents quartiers de Paris (du Ier au XVIe en passant par le VIIIe), nous pénétrons dans les hôtels où il s’établit dont le célèbre Ritz où il passa quelques temps partageant l’appartement de Coco Chanel, nous nous asseyons à la table du Grand Véfour, de la Rotonde et bien d’autres, nous sommes invités chez Picasso, les Noailles, les Hugo…

La création s’exalte et les oeuvres se précisent : La Machine à écrire, Les Enfants terribles…, la collaboration avec peintres et musiciens, les scandales.

Le cinéma (Orphée, La Belle et la Bête, l’Eternel retour…)

Des amours (Radiguet…), un amour qui transcende la vie et l’écriture : Jean Marais dont le nom reste indissociable à celui de Jean Cocteau.

Un Paris de belle époque, un Paris d’années folles, un Paris de guerre (les uniformes d’ambulanciers concoctés par Paul Poiret pendant la 1ère!…), un Paris des années cinquante…

La plume, le trait, les mots, les images, tout vibre chez Jean Cocteau.

Livre court qui relie un homme, un artiste et LA ville où tout se vit.

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L'amour fou à Paris 1920-1940

« Il n'y a pas d'amour heureux » écrivit Louis Aragon, l'un des artistes présents dans ce bel album retraçant ses amours et celles de sept autres couples.

Indissociable d'Elsa, « le Fou » la chantera dans de nombreux et remarquables poèmes.

Amours maudites pour Amadeo Modigliani et Jeanne Hébuterne, la fragile, l'entière qui se voua corps et âme au peintre.

Nuits de Montparnasse : Kiki, modèle, chanteuse à ses heures nocturnes et arrosées, pose et aime Man Ray dont les deux photos célèbres (« Le Violon d'Ingres » et « Noire et Blanche ») continuent à fasciner.

Fusion intense, amour brisé de Marc et Bella Chagall, la muse, l'indispensable, morte trop vite.

Emouvante Nusch Eluard, « recueillie » puis aimée par Paul Eluard, le poète.

Seize ans d'amour, seize ans de vie.

« La vie, c'est l'amour » proclamait-elle.

Dora Maar, « La Femme qui pleure », Picasso « Monstre dévorateur », amour douloureux, bafoué.

Puis une personnalité particulière, libre, aux sens avides, Anaïs Nin dont tombera amoureux Henry Miller galvanisé par cette rencontre.

Enfin l'amour fou, l'amour émouvant entre le « Prince des Poètes » Jean Cocteau et le sublime, élégant, charismatique Jean Marais.

Amour, respect, créations.



1920-1940

La Rotonde, le Dôme, Montmartre, Montparnasse, des lieux, des rues, tant de noms passés à la postérité brillant de tous leurs feux : relations, créations, liberté, arts, surréalisme, montée des temps troubles, espoirs, séparations, tragédies…

L'ouvrage permet, avec des très belles illustrations (photos, peintures, dessins), de visualiser ce monde dont les acteurs ont disparu mais pas leurs oeuvres.

Le texte aéré de Dominique Marny est émaillé de poèmes, d'extraits de lettres… éclairant les relations de ces couples qui brillent à jamais dans l'histoire des arts et des lettres.

Un très beau livre.



Je remercie Babelio et les Editions Omnibus de m'avoir offert ce parcours dans ce beau Paris d'avant-guerre parmi des amours éternelles.



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Un siècle de femmes

agréable, un peu succinct, parfois militant, mais intéressant et à mettre entre toutes les mains d'hommes.
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Et tout me parle de vous

Une danseuse qui, après un accident a acheté une maison dans le Val de Loire et devient chorégraphe.

Un reporter de guerre qui désirait acquérir cette maison.

C’est bourré de bons sentiments, de clichés, de considérations justes mais pas innovantes sur le journalisme, la danse, la guerre, la société, les rapports humains.

C’est bien écrit mais sans aucune originalité, avec application.

Le titre l’annonce déjà.

C’est à lire sur la plage, sans crainte que le cri des mouettes et le bruit des vagues ne nous fassent perdre le fil.

Dominique Marny est la petite-nièce de Cocteau, mais elle n’a pas hérité de sa créativité.

Ceci dit, ça se lit sans déplaisir, mais ça n’apporte rien.

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Les Fous de lumière, tome 2 : Gabrielle

on se laisse emporter par tous ces fous de lumière :

les impressionnistes qui ont passé de difficiles moments avant d'^etre reconnus !!!
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Le brigand dans son spencer cherche affidé en éclusant sa bibine, pas bégueule...

Ah! elle a débauché Delphin. Du tonnerre de Dieu si je ne la fais pas emballer par les gendarmes! − Essaye donc, brigand ! (Indice : Gordon)

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Frédéric Dard
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