Le premier nom connu du thé est TOU, alors que les plus anciennes préparations décrites en Chine étaient des thés noirs compressés, tels l'actuel TUO cha. Celui-ci, moulé en forme de "nid d'oiseau", est un objet qui livre les trois éléments nécessaires pour préparer une infusion. Sa matière est le thé (T), sa figure aperçue du dessus articule le liquide qui doit l'accueillir (O) et sa silhouette en profil est celle d'un bol, d'une tasse, d'une coupe en coupe (U).
(Volume 1 - 1er rabat de couv.)
"le thé, c'est le thé"
Le paradoxe du thé, c'est d'être le breuvage le plus consommé et dans le même temps le plus ignoré. Certes, le plus ignoré parce que le plus consommé : après tout, aussi bien en Occident qu'en Chine, au Moyen-Orient qu'en Russie ou au Japon, "le" thé est bu sans que l'on s'inquiète de sa provenance, et encore moins de la qualité de son cru. Prendre "un" thé c'est retrouver "le" goût moyen coutumier : Tchaï géorgien, Gunpowder à la menthe fraîche dans les pays arabes, thé "noir" brisé indien en Europe, Sencha nippon, thé vert chinois. Ainsi, on ne s'étonne que lorsque l'on change d'un de ces orbes et qu'une soudaine amertume, un arôme inconnu ou une inédite insipidité vient contrarier notre goût "du" thé.
(Volume 1 - p.7-8 - T - TEA ?)