Dans la spontanéité de l'action est la plénitude de la perception, et ceci ne peut être réalisé qu'en libérant l'esprit du vouloir.
Si vous n'avez pas connu de profonde tristesse alors la Vie vous a oublié, malheur à vous. Si vous n'avez pas connu l'énergie exaltante de l'extase, alors la Vie vous a oublié, malheur à vous.
C'est en cela que consiste l'art de la vie : posséder tout en étant libre du sentiment de possessivité !
L’homme d’aujourd’hui est endormi par trop de sécurité, de confort. Il vit dans une société qui a légiféré au maximum pour sa soi-disant protection. Ainsi surprotégé par les lois qui le gouvernent, il a perdu tout contact direct avec la nature, avec la vie telle qu’elle est dans son dynamisme créateur. Pour survivre à cette aliénation, l’homme moderne est devenu hyper-intellectualisé ou bien il cherche refuge dans les sensations artificielles offertes par la société pour l’exploiter ou l’endormir. Et c’est ce qu’il appelle vivre ! Sa pensée résulte de ce conditionnement et sa spiritualité n’est rien d’autre qu’une réaction à cet ordre des choses auquel il a lui-même passivement ou activement contribué. Mais pour apprendre directement de la vie, il faut au moins la vivre ! Il est donc impératif de sortir de cette aliénation et de reprendre en main notre existence, qui a perdu toute signification.
Si vous êtes sage, non d'une sagesse purement livresque, ni de celle qui provient de l'adoration des images ou de la visite des temples - même si tout cela n'est pas sans valeur - mais de la sagesse qui est née de l'expérience, de la compréhension de la tristesse, de la douleur et de la joie, de grands plaisirs, vous apprendrez à marcher dans toutes les rues, avec n'importe quel homme.
Cette existence mi-animale, mi-humaine, est pourtant l'existence du commun des mortels : une vie superficielle dépourvue de signification profonde où le plaisir recherché est très vite consumé, où la joie éphémère d'un moment laisse une trace d'amertume et où, entre le plaisir et sa satisfaction, un vide existentiel s'installe dans la conscience désoeuvrée.
Je ne me remettrai plus, pour penser, et même pour vivre, à chercher l'Atman et à m'inquiéter des souffrances du monde. Je ne vais plus me torturer l'esprit et le corps pour découvrir un secret derrière des ruines. Pas plus Yega-Veda que Artharva-Veda, ni les ascètes, ni une doctrine quelconque ne m'enseigneront rien désormais.
Il y a beaucoup de personnes dans le monde qui sont morales mais elles n'aboutissent à rien. Je préfère de loin être un pêcheur plutôt que de vivre une morale étroite, parce que je considère qu'il n'y a pas une telle chose que le péché, ce qui est juste ou mauvais. Il y a seulement l'ignorance et la connaissance. Si vous comprenez, vous agirez de la bonne manière ; si vous ne comprenez pas, vous agirez sans intelligence. Si vous voulez comprendre, ne soyez pas tenu par une morale, parce que la morale est une institution créée par l'homme. Si vous parcourez le monde vous vous apercevrez combien la morale change. Au moment où vous comprenez la Vie, la morale comme telle cesse, parce que vous êtes dans le flot de la compréhension qui est la plus haute forme de morale.
Toute notion de discipline, de connaissance de soi, suscite dans notre moi superficiel une répulsion inconsciente, car les impulsions de l’ego vont naturellement à leur satisfaction. Le désintéressement est une notion que tout ego comprend intellectuellement mais qui va à l’encontre de son naturel. L’ego est synonyme d’avoir, d’expansion, de conquête, de jouissance. La connaissance de soi consiste avant tout à se voir tel que l’on est, à reconnaître ses défauts autant que ses qualités, sans oublier que même celles-ci sont indissociables de la nature de l’ego. « Toute action de l’homme est pleine d’ego, les bonnes actions autant que les mauvaises, son humilité aussi bien que son orgueil, ses vertus que ses vices.
Mieux vaut vivre sa vie et commettre des erreurs que de vivre dans l'ombre d'un autre.
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