AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Dominique Sampiero (70)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les encombrants

Une mère morte en couches, un père terrassé par le chagrin, l’histoire de Jean l’orphelin est celle d’un enfant sauvage qui grandit dans le ventre de dame nature. Solitaire, un peu simplet, illettré, Jean vit partout et nulle part. Il chaparde les vêtements qui sèchent sur les fils à linge, il compte les étoiles, le ciel est sa grotte et l’horizon, son livre de chevet.



Dans un petit village où tout le monde se connaît, Jean est la bête curieuse. Puis, il y a la vieille Madame Lemant qui aura fait ce qu’elle put pour ce jeune orphelin ou bien encore la petite Ciara trop belle, trop souriante et naïve pour se jouer des ombres de la forêt.



Un roman aéré et d’une beauté exponentielle, un roman qui chante la nature, les arbres, la pluie, les étoiles. Des mots incandescents, vaporeux pour distiller le drame qui s’opère là-bas dans la solitude d’une vie laissée à l’abandon.



Les encombrants, ce qui gêne, embarrasse, dérange, rebuts de la société dont on ne sait que faire. Alors ça conte ce qui entoure ce poids encombrant. Et autour de Jean fourmille une vie d’ombres et de lumières.



Un très beau roman onirique, métaphorique, poétique, palpable d’un auteur que je ne connaissais pas et dont la plume me rappelle sans hésiter celle de Thomas Vinau.

À découvrir sans hésiter !

Commenter  J’apprécie          989
Trois tranches de pain perdu

Ah Dominique, je t'ai trouvé au hasard d'une brocante en ville belge, avec Les encombrants et tu m'as offert une de mes plus belles lectures, à la lisière d'un autre monde où les mots forment des colliers de perles qui tintent sous la mélodie du beau.



Trois tranches de pain perdu, tu me l'as gentiment offert un jour. J'ai attendu longtemps avant de te relire. Je t'ai retrouvé hier soir et je n'ai pu te poser avant que ton pain perdu ait ma peau.





Trois courtes nouvelles dans ce petit livre :





- À quoi rêve l'ombre qui te ressemble.





Une émouvante histoire d'un petit fils qui contemple sa grand-mère statufiée dans le silence. Elle semble attendre, à sa fenêtre.





« La femme assise à la fenêtre ressemble à une madone sculptée dans le fruitier de ses désirs, une vierge noire rongée par la lumière couchée sans fracas à ses pieds. On n'embrasse pas les saintes, on ne leur parle pas, on attend qu'elle s'évanouissent dans le lieu miraculeux de leur apparition, retourne en catimini à leurs affaires ».





C'est beau, tellement beau que ça m'a donnée des frissons. J'ai senti mon âme trembloter comme une enfant devant son premier spectacle des merveilles.





Deuxième nouvelle :





- Dieu aime les frites fraîches.





On change de registre avec cette nouvelle à la fois poétique et terriblement drôle. Ce Dieu est épatant :





« Il s'amuse à faire des croche-pied au ciel quand son bleu azur fait la tête ».





« Dieu a les yeux bleus, bleu trempé, des beaux yeux des enfants de chaton gris, et il mate, il mate, regard infatigable, oeil géant, il zieute les fesses de la minette moulée, le félin qui guette l'oiseau sur la branche, un nuage sur le point de rompre, un reflet, rien et trois fois rien, mais lui ne voit que ça, le détail qui cloche ou qui fait rêver, ah oui, parce que j'ai oublié de le préciser, Dieu est artiste peintre, c'est pas rien. »





C'est d'une mignonnerie incroyable cette nouvelle sur ce Dieu qui boit, mate les jolies filles, Dieu un sale gamin, un drôle de loubard.





Troisième nouvelle :





- Entre arbre et arabe il n'y a qu'une lettre à bouger.





Histoire d'une immigration difficile, d'un gamin du Maroc déraciné et qui trébuchera plusieurs fois en France. L'histoire d'un gars qui pense qu'on a besoin d'être amoureux, non, plutôt qu'on a besoin d'aimer, même quelqu'un qui n'existe pas.





Toutes ces nouvelles ont un point commun, vous l'aurez deviné, c'est le pain perdu. Ce miracle du pauvre, recette de sorcière, de grand mère, d'amis, ce pain trempé dans l'oeuf et le lait détient le pouvoir de l'amour, du pardon, de la redemption, des espoirs de demain.





Sous le charme de ces trois petites histoires si douces, si précieuses, de ces mots qu'on a envie de caresser avec délicatesse et d'en refiler quelques uns dans les poches tant il serait dommage de les perdre. C'est magique ces écrivains qui savent en peu de pages dessiner des paradis perdus.



Une pause enchantée à la lueur d'une bougie qui me rappelle combien notre langue française est magnifique.
Commenter  J’apprécie          858
La petite présence

J’aime cet auteur qui sait écouter le silence sous l’arc-en-ciel, qui voit sous l’eau les étoiles de mer, cet auteur qui ici nous murmure l’absence en ouvrant les veines des mots sur le papier, comme il l’écrit si bien.



La petite présence est le récit intime d’un père qui suite à une séparation se retrouve séparé de sa fille. Il compte les jours avant le prochain week-end, quand arrive sa fille, sa vie s’éclabousse d’un élan sans précédent. Dom voyage entre le chagrin et les retrouvailles, cette absence les jours sans sa fille lui brise les os, une absence qui s’apparente à un deuil tant on ressent la souffrance de ce père privé de sa fille.



Ce texte est beau, imprégné d’une poésie vibrante et vivante. Les images affluent. Elles coulent, glissent sur l’arc-en-ciel, déposent à ses pieds des trésors d’humanité. Petites fées, rois mages et lutins se tiennent la main pour retenir la lumière de cette petite fille. Elle s’en va, c’est l’heure, c’est déjà fini, la marelle, courir dans l’herbe, mordre les doigts de papa, sourire jusqu’au soleil, c’est fini, maman attend. Dom retient alors un peu de cette magie, il exorcise le manque, le chagrin en brûlant le papier de l’encre de ses larmes. Pour que l’absence peu à peu se transforme en la petite présence.



Un très beau texte que je ne peux que recommander à tous les amoureux de la langue française. Un texte comme je les aime, doux, sensible et rêveur.
Commenter  J’apprécie          8013
Henri Matisse

Il y a, dans la commune de Vence, non loin de Nice, un lieu de silence et de paix qui mérite que nous y fassions halte. La Chapelle du Rosaire, chef-d'œuvre de l'art sacré, fut construite et offerte par Henri Matisse à l'ordre des Dominicains. Pendant 4 ans, de 1948 à 1951, le peintre travailla sur les plans et la décoration de cette chapelle. Matisse a 78 ans quand il commence son projet. Il est malade. Mais dans cette petite chapelle, il va mettre toutes ses forces, tout son talent et toute son âme. Lui-même le disait: " Cette œuvre m'a demandé quatre ans d'un travail exclusif et assidu, et elle est le résultat de toute ma vie active. Je la considère malgré toutes ses imperfections comme mon chef-d'œuvre."

Pour le bâtiment extérieur, il a travaillé en collaboration avec Auguste Perret. Le célèbre architecte est alors au sommet de son inspiration puisque c'est en 1951 que débutera le chantier de l'une des plus belles églises de France, l'Eglise Saint-Joseph du Havre.

Pour l'intérieur, en revanche, Matisse est seul. Seul? Peut-être pas tout à fait. Peut-être est-il entouré d'une Présence qui lui souffle de n'utiliser que trois éléments: la lumière, la simplicité et le vide qui dès lors devient le plein.



Dominique Sampiero a toujours eu une profonde admiration pour Matisse. Il a notamment écrit "L'Odalisque", une fiction sur les dernières années du peintre. C'est donc tout naturellement qu'il a répondu à l'invitation de cette collection d'art ( Ekphrasis) pour écrire une étude sur le portrait de Saint Dominique qui orne le fond de la Chapelle du Rosaire. Sur ce portrait que Matisse peignit avec un pinceau attaché au bout d'un très long bâton, Saint Dominique n'a ni yeux, ni bouche, ni nez. Matisse a tracé les contours du saint homme sans nous le dessiner vraiment.

"Il suffit d'un signe pour évoquer un visage, il n'est nul besoin d'imposer aux gens des yeux, une bouche... il faut laisser le champ libre à la rêverie du spectateur." disait le peintre dans "Ecrits et propos sur l'art".

Pourtant, ce visage sans traits nous emplit de sa profonde humanité et procure un grand calme intérieur. Il est l'humilité même. Il est la place faite au grand mystère. Il est, par son dépouillement extrême, l'image du recueillement.



Dominique Sampiero a nommé son étude "Effacement". C'est une étude libre qui ne se veut pas analyse d'œuvre mais plutôt cheminement fécond aux côtés du peintre. Réussir à nous débarrasser de nos multiples visages n'est pas chose aisée. Pourtant, c'est de cet abandon que peut naître la richesse intérieure et jaillir l'art, jolie façon d'offrir aux autres ce qui nous a été donné. Tout en écrivant cet "Effacement", Dominique Sampiero s'interroge sur son métier d'écrivain et se fait humble devant le miracle de l'écriture qui lui vient parfois comme une grâce, un apaisement.

"J'écris et ma main seule décide, en glissant mot à mot sur la page, décide d'une crispation qui elle-même s'oublie. Mes outils, main, bras, plume, encre, papier, regard, pensée, disparaissent et je n'ai plus conscience ni d'être là, ni d'agir, absorbé tout entier par le personnage d'un mot ou d'un paysage. C'est vrai qu'il s'agit d'une apparition quasi miraculeuse quand elle me dévore tout entier jusqu'à me guérir des douleurs morales ou physiques, l'instant d'un éclair, oui, car alors dans l'élan qui invente sa propre lumière, s'engouffre aussi tout ce qui n'est pas lui: la peur, le manque, la finitude."



Cet apaisement nous le ressentons en tournant les pages de cette étude. L'écriture y est douce et ronde. Elle accueille le lecteur en sa matière et lui permet de mieux voir, de mieux comprendre ce portrait de Saint Dominique et peut-être bien plus encore. D'une certaine manière, elle emplit le vide et le comble de lumière, de cette lumière douce qui ne descend pas du ciel mais monte du fond de soi.

"Que mon regard soit une nuit ouverte au moindre mouvement des ténèbres quand elles s'éclairent en leur sein d'une aurore qui n'est pas l'aurore."
Commenter  J’apprécie          556
Trois tranches de pain perdu

Vous connaissez le pain perdu? Dans le Nord , on dit aussi le pain crotté. Ma mère en faisait souvent, pour utiliser du pain sec, un régal! Les restaurants donnent une version de luxe: la brioche perdue. Eh bien, Dominique Sampiero, originaire de mon cher Avesnois, a pris ce dessert ch'ti du pauvre comme point commun à trois nouvelles.



Le poète qu'il est avant tout se reconnait dans l'écriture, en particulier dans le premier texte " A quoi rêve l'ombre qui te ressemble". C'est le portrait d'une grand-mère, cette" femme assise à la fenêtre" , repliée sur sa vie, taisant son secret. " Elle converse avec son absence dans le moindre sursaut de l'air". Le moment de grâce et de partage avec son petit-fils sera ce pain perdu qu'elle lui fait manger, " cette lune rousse" qui fond sous sa langue " avec la douceur d'un baiser de mie fondante"....



La deuxième nouvelle, la plus courte, évoque non sans humour, un clochard nommé Dieu. Lui aussi, pour un temps, oubliera sa misère en mangeant du pain perdu.



La dernière est celle que j'ai préférée, un enfant marocain de 9 ans arraché à sa ville, Casablanca... pour venir s'installer à Valenciennes, tout près de chez moi. Désillusions, alcool, une fois adulte. Et cette gourmandise sucrée pour peut-être reprendre sa vie en main.



Trois tranches de vie si différentes, mais toutes trois douloureuses, lumineuses pourtant, adoucies par un dessert de sucre roux, une caresse de lait et d'oeufs...
Commenter  J’apprécie          4020
Le Rebutant

Choisi en octobre 2003 / Librairie Marion à Nemours---Relu le 12 novembre 2022



"Il y a six ans, le rebutant a perdu son boulot.Sa voiture et sa maison, le permis de conduire et le permis de construire.Il a perdu femme et enfants. le droit de voter. Il a perdu le sens de l'orientation. Il s'est perdu dans les rues.Il a perdu ses papiers et ses souvenirs. le goût de vivre et de mourir.Il a perdu."



Un livre " coup de poing", qui vous" tord les boyaux"....



Un texte à la langue magnifique qui creuse d'autant plus la plaie insupportable des personnes qui , par des accidents de vie" ont tout perdu...ont perdu toute visibilité !



A travers le récit de la chute sans fin du

" Rebutant" ( qui a perdu jusqu'à son prénom), Dominique Sampiero raconte l'histoire de moult personnes devenues ces " invisibles " de notre société où il ne fait pas bon d' être " perdant"...

Pierre, Brigitte, Olga, Mehdi, Ahmed, Serge, Fabrice, Dédé, etc. que l'écrivain a rencontrés à Midi Partage ( de Valenciennes)



Les commentaires sont inutiles pour cette lecture...La langue et les mots de Dominique Sampiero se suffisent largement à eux- mêmes !



" Le rebutant n'en peut plus d'aimer sans aimer, de parler sans paroles, de marcher sur les chemins, sans corps et sans jamais laisser la trace de ses pas courir dans les rivières. Le rebutant n'en peut plus d'être, de ne pas être, de grandir vers le bas, de se débattre avec le ciel comme une feuille morte."



Commenter  J’apprécie          380
Les encombrants

Il habite dans le froid

Il n'a plus ni père ni mère

Il habite dans les bois

Il ne connaît que l'hiver

Il a treize ans aujourd'hui

Il n'a plus un seul ami je crois

Parfois il rêve la nuit

Parfois il coupe son bois

Oui mais il parle aux oiseaux

Au soleil et aux forêts

Oui mais il parle aux ruisseaux parfois

Quand le temps n'est pas trop froid...



Voilà qui pourrait résumer l'histoire de Jean que l'on dit tantôt l'idiot, l'elfe ou l'ogre du village. On l'injurie, on le bénit, parfois même on l'accuse d'être à l'origine de tous les maux des villageois. On pense à l'enfermer bien sûr mais le travail prend le dessus et Jean suit son bonhomme de chemin, s'habille de vieux vêtements suspendus sur les fils à linge et en guise de remerciement, il dépose de l'eau fraîche au seuil des maisons car Il n'a rien d'un mauvais bougre. Si on le fuit, il ne s'en offusque pas habitué qu'il est à ce genre d'attitude de ceux qui croisent sa route. Il a élu domicile dans une cabane au milieu des bois, une paillasse sur laquelle il aime écouter le chant des oiseaux et la nature qui prolifère tout autour de lui, la nuit lorsque les étoiles s'allument.

Mais depuis quelque temps, la jeune et belle Ciara, attise le regard des hommes et celui de Jean n'échappe pas à la règle.

Aussi, lorsqu'elle est trouvée sans vie, violée et assassinée dans la cabane de Jean, nul doute que l'assassin est aussitôt identifié. Il ne peut s'agir que l'idiot, le drôle, seul au monde depuis la mort de sa mère en lui donnant naissance. Commence alors une battue à la recherche de celui qui a volé la vie de Ciara car chacun sait que les encombrants, on finit toujours par s'en débarrasser n'est-ce pas ?



Ce récit est pour moi, une nouvelle pépite. Dominique Sampiero en quelques pages nous plonge avec une certaine poésie dans une tragédie au coeur d'un petit village de campagne.

Tout simplement magnifique !
Commenter  J’apprécie          335
Ne dites plus jamais c'est triste

Dominique Sampiero , alias Jean-Claude Lefebvre, longtemps enseignant, est originaire de ma région, l'Avesnois, je suis donc d'autant plus ses publications poétiques. J'apprécie son humanité, sa sensibilité teintée d'humour, certes un peu désespéré...



En s'adressant directement à nous dès le titre, il nous interpelle à propos d'une expression qui, il a raison, a perdu souvent son vrai sens:



" Ne dites plus jamais c'est triste

histoire de dire quelque chose

parce que vous vous sentez bête

idiot

mal à l'aise

devant tant d'émotion"



Il réinvente la formule, la démultiplie, et va même jusqu'à proposer des solutions pour laisser s'envoler cette tristesse. En clin d'oeil, il écrit un manifeste à l'envers, à la fin, où les poèmes en prose développent l'anaphore" J'ai pleuré...".



L'écriture est fine, inspirée, et particulièrement émouvante lorsqu'il évoque ces proches qu'il faut laisser partir:



" souriez à celui qui part

et ne vous inquiétez pas

il voit, il sent votre sourire

blotti derrière ses yeux

ça l'aidera à s'éloigner"...



Un recueil original, et ma conclusion sera celle,paradoxalement porteuse d'espoir et de lumière, de l'auteur lui-même :



" dites c'est triste

les yeux pleins d'étoiles

en pensant

la vie est belle

même avec cette tristesse

collée à nos sourires"...

Commenter  J’apprécie          304
Les encombrants

Etonnant en fait.

Livre poétique, surprenant avec un début plutôt doux. Mais avec une histoire particulièrement violente. J'ai du mal à associer "poétique" et la violence décrite. Pourtant j'ai beau réfléchir, "poétique" est vraiment l'adjectif qui colle le plus à ce bref roman.

J'ai apprécié ce texte, la plume de l'auteur et la chute finale qui fait mal, si triste....
Commenter  J’apprécie          242
Les encombrants

Les encombrants avant c'était ce que l'on mettait sur le trottoir une fois par an et que la ville faisait ramasser. Un bric-à-brac innommable que l'on appelait aussi les monstres. Les déchetteries ont supprimé ces encombrants à la vue de tous.

Les encombrants ce sont aussi ceux qui gênent, qui dérangent, qui inquiètent. Les "pas-dans-le moule". Jean fait partie de ceux-ci. Jean qui n'est pas né sous une bonne étoile. Sa naissance a été une tragédie. Un orphelin abandonné de tous, aimé et élevé un temps par une vieille dame esseulée, mais enfant sauvage qui fuit tout le temps. Il est fantasque, rêveur, étrange. Il fait peur. Mais semble si inoffensif.

L'histoire se tisse peu à peu. Jean qui nous ravit, pour qui on tremble et brutalement tout semble sombrer dans le chaos.

Un roman aux phrases si belles qui peu à peu nous prend aux tripes. Non ce n'est pas possible...

Et puis un final inattendu, trop proche de la réalité qui bouleverse.

Un grand roman de 150 pages qui nous entraine dans le folie des hommes. Troublant et fort.

Terrifiant aussi après tant de douceur et de naïveté. Cela aurait pu être doux, c'est juste cruel et injuste.

A lire absolument.

Commenter  J’apprécie          180
Ne dites plus jamais c'est triste

Ne dites plus jamais c'est triste est un texte court, un long poème en prose qui n'est d'une gaité folle. C'est triste, expression employée à tort et à travers donc Dominique Sampiero nous donne à réfléchir. Avec les mots qu'il manie si bien il nous donne des mots d'espoir derrière une leçon de vie.

Un texte qu'il doit être agréable, et touchant, d'entendre sur scène, tant on a l'impression que l'auteur nous interpelle. Il s'adresse au lecteur au détour d'une phrase

" ...vous ne savez vraiment pas quoi dire

Taisez-vous tout simplement !

Taisez-vous gravement

écoutez le bruit de vos larmes ..."

J'ai aimé les dernières pages de ce recueil, nommé Manifeste à l'envers, où l'auteur se livre à quelques réflexions, un court extrait personnel comme sait si bien le faire Sampierro. Joli message.
Commenter  J’apprécie          170
La plaie de l'ordre

Un opuscule, mince, très mince... mais qui m'aura permis de découvrir un auteur que je ne connaissais pas encore. Un style qui me plait beaucoup. Une mise en bouche qui invite à lire d'autres oeuvres ou même simplement Ce Carnet d'un Buveur de Ciel.

Très agréable...
Commenter  J’apprécie          170
Où vont les robes la nuit

Très beau texte pudique et poétique sur le deuil de l'aimée disparue.



Une belle découverte de plus !
Commenter  J’apprécie          170
Begaiement de l'impossible et de l'impensable

la vie est un voyage entre deux lieux qui n'existent pas, c'est en substance le préambule de ce petit ouvrage. L'image est déstabilisante et confronte dans un choc d'une profondeur absolue, nos croyances avec leurs certitudes, et nos doutes avec nos ignorances.

Une écriture sensible et poétique sert un texte d'une belle profondeur; L'auteur tente de cerner le temps qui s'avance en forme d'ombre, en cherchant à travers les mots la précision qui, dans ces circonctances, fait défaut, toujours en deça de cette réalité inétrieure, pour exprimer cette part du néant qui entre en nous un peu plus chaque jour, et qu'il nous faut apprivoiser sans trembler. un très beau livre...
Commenter  J’apprécie          170
Le Rebutant

Le rebutant c'est celui que personne ne regarde, ou alors avec gêne ou dégout. Celui qui est assis sur un trottoir, celui qui "boit du vin au litre", celui qui n'en peut plus de cette vie bancale où il se retrouve en miette. Il a tout perdu le rebutant.

Ce livre c'est l'histoire de ces gens qui ont perdu pied mais qui ont une vie... avant. Douze chapitres pour nous raconter des scènes de cette vie, des sentiments, des désespoirs, des instantanés de la rue.

C'est fort, infiniment triste avec un titre choc pour dire ce que l'on ne veut pas voir.

Le collectif Les Morts de la rue recensent chaque année le décès de sans-abri. Une liste de noms ou qu'un prénom ou surnom, âge et villes. Et les anonymes. C'est poignant à lire. Le rebutant ce sont toutes ces personnes à qui Dominique Sampiero donne un peu de visibilité.
Commenter  J’apprécie          151
Terre pour une légende qui n'en a plus

C'est une approche, pas un achoppement. Une langue de terre, qui parle à l'encre noire, aux linge blanc, au ventre des rocailles, à la similaire solitude de nos hivers. Il y a proximité, mots mis bouche à bouche. C'est une langue qui cisèle les interstices de nos manques, de toutes nos absences.

Comme la remontrance d'un parfum de neige. Il y a de cela chez Dominique Sampiero, cette traversée blanche. C'est laine, peau, fibre, paille, sable, écaille, c'est eau, ombre, montagne, écorce. On respire à travers lignes et l'image revient. «  si un peu d'âme avait une épaule dans l'éclair de la longue mémoire » .. Le geste suspendu , la barque s'approche, la langue accoste, sur la pointe de nos failles. La glace s’entrouvre. Une porte s'ouvre. Terre. « La lèvre des vivants est vivante » .

Il y a grande matière à revivre.



Astrid Shriqui Garain

Commenter  J’apprécie          153
La petite présence

Livre très personnel qui nous raconte l'absence. Le manque d'une petite fille dont les parents ont divorcés. Message à Olivia où l'auteur raconte, d'une écriture poétique, comment il vit ces moments qu'il ne voulait pas au départ. Troisième mariage il pensait que ce serait le dernier.

Il n'y a pas de rancœur dans ces lignes, juste de la tendresse, des souvenirs, des anecdotes de la tristesse aussi.

Ainsi s'égrène une année avec des rencontres, le souvenir du décès accidentel d'un cousin.

On se laisse entrainer par les mots de Dominique Sampiero qui nous raconte une année de sa vie au bord de la douleur.

C'est juste doux, émouvant et tendrement fort.

Décidément j'aime l'écriture de cet auteur dont je continue à découvrir l'œuvre.
Commenter  J’apprécie          141
La vie est chaude

Effleurer l'énigme du deuil



De petites phrases en petits paragraphes finement ciselés, Dominique Sampiero scrute l'acceptation de la mort de l'être aimée et l'affleurement du deuil.

Entre silence apaisé, mystère de l'altérité et angoisse de l'absence, ces textes poétiques nous touchent aussi par cette mélancolie pleine d'amour pour l'être aimée qui s'en va, comme une rupture contrainte mais acceptée… le deuil des mots qu'on ne pourra plus lui dire.
Lien : http://xg-melanges.tumblr.co..
Commenter  J’apprécie          130
Le jeu des sept cailloux

Larissa habite Rouen , elle est demandeuse d'asile et vient de son pays en guerre , la Tchétchénie .

Larissa a un peu de mal à s'adapter à son nouveau pays , les coutumes sont différentes et elle ne sent pas toujours bien acceptée .

Malgré tout , elle garde l'espoir car elle porte dans son ventre l'espoir d'une vie meilleure , une petite Céda qui va naître ici , Céda veut dire espoir en Tchétchène . Ce livre se place du côté des demandeurs d'asile , c'est une réalité de nos sociétes et la littérature pour enfants doit parler de cette situation .

Ce livre demande un accompagnement , doit mener à un questionnement , à une discussion avec les enfants .

A partir de 10 ans .
Commenter  J’apprécie          120
La petite fille qui a perdu sa langue

Pourquoi une petite fille ne parle pas ? En passant par toutes les expressions liées à la "langue" : la langue au chat, la langue dans sa poche, un cheveu sur la langue, l'héroïne veut retrouver l'usage de la parole.......

Très joli album à l'illustration principalement noire et blanche avec quelques touches de couleur, un texte allant à l'essentiel mais bien construit et donnant à l'enfant des pistes et une conclusion, même si elle est convenue, est très tendre
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
Commenter  J’apprécie          100




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Dominique Sampiero (269)Voir plus

Quiz Voir plus

Epithètes homériques

Cronide, fils de Cronos

Hermès
Ulysse
Zeus

8 questions
40 lecteurs ont répondu
Thèmes : homerique , antiquité , grèce antique , littérature , histoire , illiade , odysséeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}