À mes pieds, le corps tordu de Paul en pyjama me rappelle que je suis un cobra. Je dors sous une inflorescence d’agave. Je dors sous le soleil de Tequila. Sous le soleil du Nouveau Monde. Les cobras, ou najas, viennent d’Afrique ou d’Asie. Et alors ? Qu’est-ce que ça peut faire ? Je dors où il me plaît de dormir. À me voir dormir ainsi, on me croirait dans le coma. Mais le coma du cobra n’a rien à voir avec la perte des sens et de la conscience. Mon coma n’est qu’une longue attente et la haine est mon venin. Je peux l’inoculer ou le cracher et vous brûler les yeux.
Viva el cobra !