Dominique van Cotthem propose la consigne d'écriture suivante :
Mon jardin idéal
Texte écrit par Moon
Billets d'écrits, un projet de la Compagnie Gambalo, de la Foire du livre de Bruxelles et de l'Adeppi, avec le soutien de la
Fédération Wallonie-Bruxelles, en partenariat avec le Gsara Asbl et la Caap culture
Adaptation et direction Nicolas Swysen
Texte lu par Laurent
Denayer
Rien de ce que nous avons vécu ne peut s'effacer. Rien. Les éponges lancées en arrière ne lavent jamais les erreurs.
Rassuré par la chaleur du chien le long de mes jambes, j'ai enfin appris à dormir les yeux fermés. La fatigue accumulée pendant toutes ces années en institution a surgi. ...
Malgré les bips stridents, les appels de Laura, les coups de langue de Bourvil sur mon nez, j'aurais pu dormir une année entière.
Crève, saleté de culpabilité ! Va rejoindre la fange dans laquelle tu enlises tes victimes. Cesse de te cramponner à mon âme ! Je suis debout, même couchée sur ce lit d'hôpital. Plus rien ne peut m'atteindre. Plus j'ai mal et plus tu te meurs. Si je ne peux mener mon corps ailleurs, ma liberté sera de rester droite envers et contre tout. Je fais le serment aujourd'hui, à l'intérieur de cette carcasse désossée où hurle la douleur, de te bannir de ma vie. Coupable ou non coupable, je te tiendrai à distance coincée dans un étau d'acier, plus jamais tu ne me déroberas mes droits et ma doiture. Crève, saleté de culpabilité. Je ne mérite aucun des coups reçus.
Les bombes de peinture, il en fait des missiles de tolérance. Des obus à larguer sur l'humanité. Les tons violents de ses graffs sont des cris de douleur, de honte enragée, un nuancier d'offenses.
.... Il voyait apparaître en Louis la même résignation que celui-ci avait lu dans la voussure paternelle. Il avait tenté de redonner vie aux rêves de son père. Et comme lui, il avait échoué. Alexis pensa que plus jamais Louis ne relèverait la tête. Il passerait les années à venir, humblement penché sur ses carnets, comme son père l'avait fait sur des souliers.
citation tirée de la nouvelle d'Emilie Riger
lls m’auront appris ça, ça et tellement d’autres choses. Ils pensaient que j’oublierais. lls imaginaient que l’esprit d’un gosse, en dessous de six ans, n’engrange aucune mémoire. Forts de cette croyance, ils s’accordaient des droits ignobles. lls s’octroyaient l’autorisation de transgresser la loi... en toute conscience. Par quelles injonctions démoniaques en étaient-ils arrivés à s'en prendre à de jeunes enfants ?
Donner n'est pas toujours un acte empreint de bonté, parfois, cela représente une spéculation sur l'avenir.
L'emprise est une entrave mentale, un étau d'acier qui se resserre sournoisement sur la personnalité. De l'eau de Javel versée goutte à goutte sur le cerveau jusqu'à le rendre blanc comme le vide.
Je me souviens pourtant d'avoir éprouvé un pincement au cœur en comprenant que par ce mariage, je renonçais au nom de mon père (…). Un autre homme allait prendre soin de moi, un autre patronyme signalerait mon appartenance. Je compris ce jour-là que l’identité propre d'une femme se résume à son prénom, son nom étant toujours celui d’un homme. (p.17)
Jean-Mathieu et moi avons couru pensant qu'un nouvel accident venait de se produire. En entrant dans la grange, j'eus l'impression de me décomposer. Même détruite, elle dégageait toujours l'énergie du drame qui s'y était déroulé.
L'angoisse me serra la gorge au point de m'étouffer.