Ils s’étaient aimés en secret, dans la solitude. Ils s’étaient aimés au creux des vagues qui mouraient au pied de leur île, l’été. Baisers échangés à la hâte, dans la chaleur étouffante d’une cabine, à l’insu des gouvernantes assises dans le sable à quelques mètres de leur impatience,à l’insu des adultes bavards et ignorants de leurs premières amours maladroites sur cette plage de Capri. Ils avaient grandi en se gardant dans le cœur, à présent ils s’aimaient, persiennes tirées, à l’abri du cocon qu’ils avaient ménagé parmi les dédales du palais Caetani, pompeusement baptisé « l’appartement de Camillo ».