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Citations de Don DeLillo (422)


Don DeLillo
Il y a des étoiles mortes qui brillent encore parce que leur éclat est pris au piège du temps.
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“J’ai déjà vu tout ça avant, dit-il finalement.
— Vu quoi ?
— J’étais ici, juste devant vous, et vous étiez juste devant moi. Ça ressemble à un saut dans la quatrième dimension. Votre visage est incroyablement net et clair. Cheveux blonds, yeux délavés, nez rosâtre, bouche et menton sans intérêt, peau grasse, mâchoire ni forte ni petite, épaules voûtées, grandes mains et grands pieds. Tout ceci est déjà arrivé : la vapeur qui siffle dans les tuyaux ; j’ai déjà vu vos poils enfoncés dans chacun de vos pores, j’ai déjà vu cette expression sur votre visage.
— Quelle expression ? dis-je.
— Un air perdu, halluciné, cadavérique.”
Ce n’est qu’au bout de huit jours qu’on nous a permis de rentrer chez nous. 
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Je ne lis pas de poésie. Je lis les journaux. J'enfonce ma tête entre les pages et je deviens folle et enragée.
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Elle était riche, il était riche ; elle était héritière, il s’était fait tout seul ;
elle était cultivée, il était brutal ; elle était fragile, il était fort ; elle était doué, il était brillant ;
elle était belle.

Lui, Eric; elle, sa femme Elise (vous noterez que le physique d’Eric reste une énigme, mesdames)
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L'identité physique signifiait beaucoup pour moi, quand j'avais vingt-huit ans. J'avais presque le même type de relation avec mon miroir que tant de mes contemporains avec leur analyste.
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Ne vous en faites pas parce que je boite. Tous les gens de mon âge boitent. A partir d’un certain âge, c’est naturel de boiter. Ne vous en faites pas pour la toux. Ça fait du bien de tousser. Ça remue les matières. Toutes ces saletés ne peuvent pas vous faire de mal, tant qu’elles ne restent pas durant des années dans un coin. Donc, c’est bon de tousser. Ne parlons pas de l’insomnie. L’insomnie, ce n’est rien. Que gagne-t-on à dormir ? Arrivé à un certain âge, on pense que chaque minute de sommeil est une minute perdue pour faire des choses utiles. Par exemple tousser ou boiter. Ne vous en faites pas pour les femmes. Ça va avec les femmes. On loue des cassettes et on baise. Ça renvoie le sang vers le cœur. Surtout ne parlons pas des cigarettes. J’aime penser que, quand je m’en vais, c’est pour quelque chose. Les mormons peuvent s’arrêter de fumer s’ils en ont envie. Ils mourront de toute façon et pas forcément d’une meilleure mort. Quant à l’argent, ce n’est pas un problème. Ça va. Aucune retraite, aucune économie, aucune valeur, aucune action. Donc, ne vous faites pas de souci pour ça. Tout s’arrange. Ne vous en faites pas non plus pour les dents. Les dents, ça va. Plus elles branlent, plus on peut s’amuser en passant la langue dessus. De cette manière, la langue n’est pas inactive. Ne vous faites pas de souci pour le tremblement. Tout le monde tremble un jour ou l’autre. De toute façon, ce n’est que la main gauche. On arrive même à prendre plaisir à un tremblement si l’on fait semblant de croire qu’il s’agit de la main de quelqu’un d’autre. Ne vous tracassez pas pour la brusque et inexplicable perte de poids. Il n’y a aucune raison de manger ce qu’on ne peut pas voir. Et ne vous faites pas de souci à propos de mes yeux. Ils ne peuvent être pires qu’ils ne sont. Quant au cerveau, n’en parlons pas. Le cerveau s’en va avant le corps. C’est comme ça que les choses se passent. Donc, ne vous faites pas de tracas pour le cerveau. Et le cerveau, ça va. En revanche, faites-vous du souci pour la voiture. Le volant est tout tordu. Les freins ont été rafistolés trois fois. Le capot s’ouvre dès qu’il y a un nid-de-poule.
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La culpabilité de l’homme, au cours de l’histoire et dans les remous même de son propre sang, a gagné de la complexité grâce à la technologie. La mort sournoise suinte dans le quotidien. 
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Il pense qu’il est heureux, mais c’est simplement une cellule nerveuse dans son cerveau qui est trop excitée ou pas assez.
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Etre heureux est un état de conscience, l'accumulation de petites sensations, jour après jour, minute après minute, quelque chose que l'on sent autant dans son système pileux et dans sa peau que dans son cœur.

page 198
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- Plus je pense à ma mort, plus je crois qu’elle arrivera tôt […].
- Comme tout cela est étrange ! Nous avons ces terribles craintes à propos de nous et des gens que nous aimons, cependant nous continuons de vaquer à nos affaires, de parler aux gens, de manger et de boire. En un mot, nous fonctionnons. Pourtant, ces impressions sont profondes, réelles. Ne devraient-elles pas nous paralyser ? Comment se fait-il que nous soyons capables de survivre au moins pendant un certain temps ?
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Je vais te dire ce qu'ils signifient, ces appareils enregistreurs en orbite qui peuvent nous entendre dans notre lit. Ils annoncent la fin de l'honneur. Plus les systèmes sont complexes, moins le peuple a de convictions. Nos convictions nous sont arrachées. Ces appareils vont nous rendre mous, inconsistants.

Page 117
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- Lorsque j’étais journaliste sportif, j’allais en reportage avec d’autres envoyés spéciaux. Vous voyez le genre : chambres d’hôtel, avions, taxis, restaurants. Eh bien, je peux vous dire qu’il n’y avait qu’un seul sujet de conversation : le sexe et la mort.
- Ça en fait deux.
Vous avez raison, Jack.
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Savoir et ne pas agir, c’est ne pas savoir
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Pendant toute sa vie, Hitler ne supportait pas d’être à côté de guirlandes de Noël, parce que sa mère était morte près d’un arbre de Noël.
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J'ai deux ascenseurs personnels, maintenant. L'un est programmé pour jouer des airs de piano de Satie et monter et descendre au quart de la vitesse normale. C'est ce qu'il faut pour Satie, et c'est l'ascenseur que je prends quand je suis, disons, d'humeur incertaine.
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On lui avait appris à croire que la religion rend les gens dociles. Tel est l’objectif de la religion, ramener les gens à l’état infantile. Effroi et soumission, disait sa mère. Voilà pourquoi la religion parle si puissamment en termes de lois, de rituels, et de châtiments. Et magnifiquement aussi, inspirant la musique et l’art, élevant la conscience chez les uns, la réduisant chez les autres. Les gens tombent en transe, les gens se retrouvent littéralement à terre, les gens rampent sur de grandes distances ou marchent en processions compactes, en se flagellant, en se mutilant. Et nous tous, les autres, peut-être sommes-nous ébranlés plus en douceur, rattachés à quelque chose au tréfonds de l’âme. Puissance et beauté, disait sa mère. Nous voulons transcender, nous voulons franchir les limites de la compréhension inoffensive, et quel meilleur moyen d’y parvenir que par l’illusion ?
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Comment une personne parvient-elle à se dire adieu ? C’est un problème existentiel extrêmement passionnant.
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Carmine gérait les machines à sous. Carmine avait des prostituées qui travaillaient pour lui à partir d'ici jusqu'à Bossier City, un endroit où l'on peut attraper une maladie vénérienne rien qu'en s'appuyant à un lampadaire.

page 246
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La famille est le berceau des informations erronées du monde. Il doit y avoir quelque chose dans la vie familiale qui engendre les erreurs sur les faits. […] Je fais remarquer à Murray que l’ignorance, l’erreur ne peuvent être en aucun cas les forces motrices qui se cachent derrière la solidarité familiale. Quelle idée, quelle subversion ! Il me demande alors pourquoi les cellules familiales les plus fortes existent précisément dans les sociétés les moins développées.
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Les hommes aiment qu'on leur raconte la défaite, l'échec, l'effondrement, la perdition d'un autre ; cela les rends plus forts. Les femmes ont besoin d'entendre ces histoires d'âmes vaincues parce qu'elles y trouvent l'espoir de découvrir un être solide et malheureux en manque de maternage. La compassion est affaire de glandes ; le sein est magique.
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