Comme pour beaucoup d'adolescents, pour Maisie, le lycée c'est l'enfer. Chaque élève prend soin de lui rappeler tout ce qu'ils détestent chez elle, surtout son poids. Tout le monde y va de son commentaire. Tous les jours. Alors elle se réfugie dans le dessin, et sa passion pour les comics devient comme une bouée de sauvetage.
Lorsque son prof de chimie l'installe à côté de Jesse, le garçon le plus populaire de lycée, et au passage le plus tocard des tocards, elle décide qu'il est enfin temps pour elle de se venger. Elle se crée un profil sur le réseau social le plus fréquenté des élèves de son lycée. Un faux profil, avec les photos d'une de ses connaissances, qui habite loin, très loin. Aucune raison de se faire démasquer, n'est-ce pas ?
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Croyez-le ou pas, il est possible de trouver en ligne comment se créer un "faux" profil en ligne !
J’ai une grande part de responsabilité dans ce qui s’est passé. J’ai rayé de ma vie des gens sans leur avoir donné leur chance. J’ai cru qu’on me rejetait, mais c’est peut-être moi qui rejetait les autres sans leur laisser le temps de me montrer qui ils étaient au fond. (…) Or, en me métamorphosant, j’ai découvert que je n’étais pas la seule à être enfermée entre des murs. Pas forcément apparents, comme les miens, mais tout aussi difficiles à abattre.
J'ai de la compassion pour les lâches. Ils ne sont pas nés ainsi. Un événement les a formatés. A un moment donné, alors qu'ils luttaient contre des démons, il s'est produit un incident affreux. plusieurs peut-être. Parfois, les démons vous rongent lentement, envahissent les cœurs les plus tenaces à force de chuchotis malveillants et d'insinuations.
Je déteste mon apparence.
J'ai à peine formulé cette phrase que la culpabilité m'envahit. Les grosses doivent résister à ce genre de pensées, assumer leur taille et puiser dans leur force intérieure. Comment je le sais? Parce que ma mère me le répète tout le temps. Mon père en remet une couche avec ses propres parles de pseudo grand sage :"La beauté est superficielle, la bonté est profonde. Moque-t'en. N'écoute pas les imbéciles. Sois fière de toi." Je passe ma vie à lire des articles, des posts, des blogs et des magazines sur la nécessité d'avoir une opinion positive de soi-même. J'ai beau m'efforcer d'appliquer cette philosophie, je ne vois rien de bien positif en moi.
Nous sommes tous bien plus complexes que ce que perçoit la société par le petit bout de la lorgnette.
En ligne, la vie de Lexi semble idéale. Si je devais publier la mienne, ça ne passionnerait pas les foules. En même temps, la réalité est virtuelle, sur les réseaux sociaux. Qui y dit la vérité, rien que la vérité ?
Elle parle d’erreurs de la nature comme moi, décalées, rejetées par la société lycéenne. C’est une sorte de thérapie à travers laquelle je déverse mon trop-plein d’émotions et me venge.
J’ai bêtement répété les sermons d’oubli et de pardon qu’on me servait à l’époque où j’étais harcelée. J’aimerais que ce soit aussi simple. Malheureusement, il ne suffit pas de seriner ce mantra pour qu’il fonctionne.
Nul ne peut forcer quelqu’un à oublier ce qui le tourmente, les bonnes intentions n’y changent rien.
Si le lycée est un enfer, je m’apaise dès que mes mines courent sur le papier. Je façonne une réalité qui obéit à mes règles, et quand quelque chose ne me convient pas, je n’ai qu’à l’effacer et recommencer.
Si seulement le monde tangible fonctionnait comme ça !