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Citations de Donna Tartt (699)


Nous ne choisissons pas qui nous sommes.
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Je devrais dire que ce minuscule tableau place Fabritius au rang des plus grands peintres au monde. Avec Le Chardonneret, il crée son miracle dans un espace tellement minuscule.
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On était faits l’un pour l’autre ; entre nous il y avait une justesse onirique et de la magie, c’était indiscutable ; sa seule pensée inondait de lumière le moindre recoin de mon esprit et en déversait dans des greniers miraculeux dont j’ignorais l’existence, des images qui semblaient ne pas exister du tout si ce n’est en rapport avec elle.
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Le tableau était caché, intelligemment selon moi, dans une taie d'oreiller propre en coton scotchée avec de l'adhésif à l'arrière de ma tête de lit. Hobie m'avait appris comment il convenait de manipuler avec soin les vieilles choses (parfois il utilisait des gants en coton blanc pour les objets particulièrement délicats) et je ne l'ai jamais touché de mes mains nues, juste par les côtés. Je ne le sortais jamais, sauf quand mon père et Xandra n'étaient pas là et que je savais qu'ils ne rentreraient pas avant longtemps – quand je ne pouvais pas le voir, j’aimais le savoir là à cause de la profondeur et de la solidité qu'il donnait aux choses, du renfoncement de l'infrastructure, d'une précision invisible, de la justesse d'une assise qui me rassurait, tout comme il est rassurant de savoir que, au loin, les baleines nageaient sans crainte dans les eaux de la Baltique et que des moines de mystérieuses zones temporelles psalmodiaient sans discontinuer pour le salut de l'humanité.
Le sortir, le tenir, le regarder n'était pas une chose à prendre à la légère. Même dans l'acte de tendre la main pour l'attraper il y avait une sensation d'expansion, un souffle et une élévation ; et ce à un point si étrange que, lorsque je l'avais regardé assez longtemps, les yeux asséchés par l'air réfrigéré du désert, tout l'espace entre lui et moi semblait s'évanouir et, quand je levais les yeux, c'était le tableau qui était réel, et non moi.
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— Un au revoir à la porte, a répondu Hobie qui semblait se parler en partie à lui-même. C'est ce qui lui aurait plu. Le regard d'adieu, le haïku sur la mort, il n'aurait pas aimé partir sans s'arrêter sur la route pour parler à quelqu'un. "Une maison de thé parmi les fleurs de cerisiers, en route vers la mort;"
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La Nature(c'est à dire la Mort) gagne toujours, mais cela ne signifie pas que nous devions courber la tête et ramper devant elle. Peut-être même que si nous ne sommes pas toujours ravis d'être ici, il est pourtant de notre devoir de nous immerger : de passer à gué jusqu'à l'autre côté, de traverser le cloaque tout en gardant nos yeux et nos cœurs ouverts.
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« ma mère est morte lorsque j’étais enfant ;et bien que tout ce m’est arrivé depuis lors soit ma faute, à moi seul, toujours est-il que lorsque je l’ai perdue, j’ai perdu tout repère qui aurait pu me conduire vers un endroit plus heureux, vers une vie moins solitaire ou plus agréable. »
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– Bon... je dois dire personnellement que je n’ai jamais tracé une ligne aussi nette entre «bon» et «mauvais» que toi. Pour moi, cette ligne est souvent trompeuse. Les deux ne sont jamais déconnectés. L’un ne peut pas exister sans l’autre. Tant que j’agis avec cœur, je sens que je fais mon possible [...] Et si toutes tes actions et tes choix, bons ou mauvais, ne faisaient aucune différence pour Dieu ? Et si le plan était prédéterminé ? Non non, attends... c’est une question qui vaut la peine d’être débattue. Et si notre méchanceté et nos erreurs étaient la matière même qui détermine notre destinée et nous amènent vers le bien ? Et si, pour certains d’entre nous, on ne pouvait y arriver d’aucune autre manière ?
– Arriver où ?
– Comprends bien qu’en disant «Dieu» je me contente de l’utiliser comme référence au schéma à long terme que nous ne pouvons pas déchiffrer. Enorme système atmosphérique au lent déroulement, venu de loin nous laminer, nous balayer au hasard comme... Mais peut-être pas aussi hasardeux et impersonnel que ça, si tu me suis.
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Et tout comme la musique est l'espace entre les notes, tout comme les étoiles resplendissent à cause du noir qui les sépare, tout comme le soleil frappe les gouttes d'eau à un certain angle et envoie un prisme coloré traverser le ciel – l'espace où j'existe, et où je veux continuer d'exister : pour être très honnête, c'est aussi là que j'espère mourir - est exactement cette distance intermédiaire, là où le désespoir a heurté la pure altérité et créé quelque chose de sublime
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Partout : l’étrangeté. Sans le remarquer, j’avais quitté la réalité et traversé la frontière pour pénétrer dans une sorte de no man’s land où rien n’avait de sens. Rêverie, fragmentation.
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Non que Kitsey et moi ne soyons pas aussi très différents, mais ce n’était pas un souci : après tout, le mariage n’était-il pas supposé être une union des contraires, ainsi que Hobie l’avait souligné avec beaucoup de sagesse ?
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Mais j’ai aussi appris une leçon : une leçon qui a fait son chemin en moi petit à petit, et qui était en fait la vérité profonde de ce métier. C’était le secret dont personne ne vous parlait, la chose qu’il vous fallait apprendre par vous-même ; à savoir que, dans le commerce d’antiquaire, le prix « correct » n’existait pas.
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Comment était-il possible que quelqu’un vous manque autant que ma mère me manquait ? C’était à un point tel que j’avais envie de mourir ; une envie dure, physique, comme un désir d’air pressant quand on est sous l’eau.
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J’ai cligné des yeux. Les volets étaient fermés, le couloir était obscur, et pour moi, titubant et encore à moitié drogué, elle n’était plus son personnage habituel, inaccessible et lumineux, mais plutôt une apparition un peu brumeuse et d’une tendresse ineffable, toute en poignets fragiles, en creux ombrés et en cheveux ébouriffés, l’adorable et pâle Camilla qui se cachait dans le boudoir de mes rêves mélancoliques.
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Le chardonneret me regardait fixement et droit dans les yeux, les siens brillants et immuables. Le panneau en bois était minuscule, « juste un peu plus grand qu’un feuillet A4 », ainsi que le soulignait l’un de mes livres d’art…
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Jeune, joueuse, affectueuse, aimant s’amuser, elle avait été tout ce que sa mère n’était pas. Une mère qui lançait des frisbees avec nous dans le parc, qui discutait de films de zombies et qui nous laissait traîner dans son lit le samedi matin pour y manger des céréales et de la guimauve multicolore en regardant des dessins animés ; cela m’avait énervé parfois, un peu, de voir à quel point il était niais et hilare en sa présence, trottinant derrière elle et blablatant sur le niveau 4 de son jeu du moment, incapable de détourner les yeux de son derrière quand elle se penchait pour attraper un truc dans le frigo.
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Trop se soucier des objets peut vous tuer. Si ce n’est que, si vous vous souciez suffisamment d’une chose, elle prend vie, non ? Et n’est-ce pas leur but, quand elles sont belles, de vous relier à une beauté supérieure ?
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Le vent cinglait mon visage et l'odeur de la pluie me rendait nerveux. Les cieux new-yorkais semblaient beaucoup plus bas et lourds qu'à l'ouest : les nuages étaient sales, comme floutés à la gomme, on aurait dit du crayon gris sur du papier rêche. C'était comme si le désert et son infinitude avaient modifié ma vision à distance. Tout semblait humide et resserré.
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Elle bougeait avec une rapidité saisissante, ses gestes étaient spontanés et légers, et elle était toujours perchée au bord de sa chaise, tel un oiseau des marécages long et élégant sur le point de s'envoler au moindre tressaillement.
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Un soir, on était à San Antonio et j'ai eu un petit élan de nostalgie - je voulais ma chambre, tu sais, mon chien, mon lit - alors papa m'a soulevé en l'air sur le champ de foire et m'a suggéré de regarder la lune. " Quand tu te sens nostalgique, lève les yeux. Parce que la lune est la même où que tu ailles."
Alors après sa mort, quand j'ai dû aller chez tante Bess... et même maintenant, en ville, quand je vois une pleine lune, c'est comme s'il me disait de ne pas regarder en arrière ni de me sentir triste, je suis chez moi là où je me trouve.'
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