La sexualité vue par une féministe radicale - il pour il avec Dora Moutot
Ce livre n’est pas un pet discret. C’est tout le contraire. Ce livre est un pet que je ne pouvais plus retenir, un pet qui vient du fin fond de mes entrailles, un pet qui a déjà fait le tour de la maison quinze fois et dont le temps est venu de sortir. De façon un peu maladroite, peut-être, un pet qui part un peu dans tous les sens, un pet qui a plusieurs rythmes. Parfois, il fait « ffffffff », et c’est moelleux, un peu humide, pas très sûr de lui, un peu bancal, puis, parfois, il fait « papapapax ! », dans un style plutôt sec, façon canonnade, tonnerre de poche, pet énervé, pet en colère.
J’ai décidé de « traduire » les cris de mon cul, de me faire l’interprète de ma symphonie rectale. Comme disait Boris Vian : « Les mots et les pets ont ceci en commun que ce sont des volumes d’air qui sortent des extrémités du tube digestif. »
Pendant des années, Robert a régulièrement et religieusement effacé son historique de navigation sur Internet, de peur que Chantal ne fouille son ordinateur et découvre sa consommation intensive de porno. Il faut dire qu'il a des goûts un peu particulieurs en la matière. Quand ça le chatouille dans le slip, il tape dans la barre de recherche des de niches tels que forcedfeminisation, sissyporn, shemale, girldick ou encore eunuchs.
Le cul nu de Robert colle à la chaise en cuir de son bureau. Une de ses mains dirige la souris de son ordinateur ; avec l'autre, il attrape sa verge. Après s'être enfermé à double tour, il a enfilé une paire de bas en nylon, les mêmes que ceux que portait sa mère, ce qui lui a immédiatement donné la gaule. Le voilà qui hésite entre deux vidéos Pornhub. « Boucle de lavage de cerveau : devient une bonne sissy girl » ou « Entraîne ta chatte de poule mouillée, sois une salope ». En bas de page, Pornhub lui propose des mots-clefs comme « Bite de femme », « Ladyboy », « Travesti fellation », « Femdem hypnosis » et « Futanari hentai ».
La vidéo de son choix démarre et une voix féminine chuchote dans un son binaural : « Relaxe-toi, prends une grande respiration, doucement tu deviens de plus en plus féminine, ta peau est de plus en plus douce, ta poitrine se met à pousser... Respire... Caresse ta poitrine de femme. Tes tétons pointent. Caresse ton magnifique corps de femme. Tu es une femme, tu es une femme... Laisse ta partie féminine prendre le contrôle, deviens ce que tu as toujours voulu être. » Robert ferme les yeux et commence à se branler en laissant échapper un râle rauque. La voix féminine reprend : « Tu es une petite salope. Il n'y a pas de honte à être une petite salope qui aime se faire prendre. Répète après moi : "Je suis une petite salope et je veux me faire prendre par un homme viril qui va me remplir la chatte. Je suis heureuse quand je suis soumise. Être soumise est naturel pour moi. Il n'y a pas de honte à être une femme." Tu es une femme. Caresse ta bite de femme. Ta bite de femme est un clitoris tout gonflé et ton anus est une bonne petite chatte toute serrée. »
Aujourd'hui, en France, la sphère des universitaires et des intellectuels « féministes » s'aligne de plus en plus sur Butler, et définit ce qu'est une femme en fonction de la notion de genre et plus en fonction du sexe. Et cela donne souvent des définitions pas très féministes justement, où l'on vous explique qu'être une femme c'est être soumise. Dans son ouvrage Des sexes innombrables. Le genre à l'épreuve de la biologie, Thierry Hoquet, philosophe, écrit avec aplomb des inepties comme : « « Femmes » désigne une position dans le champs politique : être féminisé, c'est être soumis, dominé, parcellisé. »
Et puis il y a cette géniale citation de Camille Froidevaux-Metterie, issue d'un entretien accordé au journal Le Monde : « Je définie le féminin comme un rapport à soi, aux autres et au monde qui passe nécessairement par le corps, et qui est de ce fait déterminé par lui. Je renvoie ici à la dimension simultanément existentielle et sociale de la corporéité pour les femmes. Pour être féminin, un corps n'a besoin ni de seins, ni de règles, il n'a qu'à éprouver ce rapport si singulier au réel et à l'imaginaire qui passe nécessairement par le corps, c'est-à-dire un rapport placé sous le double signe de l'objectivation et l'aliénation. » Quatre-vingt-dix mots pour t'expliquer qu'être une femme, c'est être aliénée. Et la dame est régulièrement présentée comme une grande philosophe féministe, ha ha.
Mâle-baisée ; à travers cette "insulte", ces hommes admettent qu'il existe bel et bien une misère sexuelle féminine provoquée par l'incompétence masculine. Je suis sincèrement impressionnée. Qui l'aurait cru ! Quand je vous disais que cette insulte me remplit de joie. Attendez, faut se satisfaire des petits plaisirs, faut savoir apprécier quand ils mettent leurs lunettes et qu'ils décentrent le propos de leurs nombrils. Enfin le nombril, c'est plutôt un peu plus en dessous que se situe la fixette...
Albert Einstein a dit un truc qui m'a marquée : "La définition de la folie, c'est de refaire toujours la même chose ET d'attendre des résultats différents."