Bande annonce de la série The Ice Cream Girls, adaptation du roman de Dorothy Koomson.
- Tu n'as pas besoin de perdre du poids. Tu n'as jamais eu besoin de perdre du poids.
- Tu dis ça parce que tu ne m'as pas connue quand j'étais plus jeune. C'est pour ça que je ne te montre jamais de photos. J'étais énorme.
- Tu étais ronde ? Et alors, je ne vois pas ce qu'il y a de mal à être ronde ?
- Tu ne vois pas ce qu'il y a de mal à être ronde ? Tu te fiches de moi ? Il n'y a que du mal à être ronde. Les gens te regardent de haut, ils pensent que tu es feignante, goinfre, moche. Tu ne rentres pas dans tes vêtements, et tout le monde te sort tout le temps des statistiques pour t'expliquer que tu vas mourir jeune parce que tu es une feignasse qui passe son temps à se goinfrer.
- Les gens qui sont minces ne sont pas épargnés par la mort.
"Il prononçait ton nom, non pas comme si c'était celui d'une épice luxueuse et parfumée, mais comme s'il s'agissait de quelque chose d'amer et d'infect."

[...] je pensais que j'étais amoureuse. Ou pour être exacte, j'ai fait comme si je pensais que j'étais amoureuse, afin de pouvoir le faire sans trop le regretter. Je me souviens d'être rentrée avec lui dans son appartement miteux du centre de Londres après avoir quitté le grand magasin où nous travaillions tous les deux. Cela faisait des semaines que je courais après lui, et j'avais fini par me convaincre que c'était de l'amour, et que, par conséquent, c'était bien de lui rendre ses baisers, de le laisser me déshabiller et de le regarder enfiler un préservatif. Mais ce qui m'est le plus resté, c'est l'idée de faire comme si. Je ne peux pas dire que ça ait été douloureux, d'être physiquement pénétrée pour la première fois, mais, pour lui comme pour moi, j'ai fait comme si j'éprouvais quelque chose. Comme si j'avais trouvé cela génial, comme si j'avais ressenti autre chose que le néant quand il bougeait au-dessus de moi et comme si je pouvais mourir si je ne le refaisais pas avec lui. Faire comme si, c'est une chose pour laquelle j'ai toujours été très douée.
C'est toi? Tu es celle qui partage sa vie à présent? C'est pour cela que tu es venue me chercher?
Si tu lis cette lettre dans cinquante ou soixante ans, alors je suis certainement déjà morte.Probablement assassinée.
Je t'en prie, ne sois pas troublée, ça n'a pas dû beaucoup me surprendre, pas avec la vie que j'ai menée. Mais si tu détiens ces journaux intimes, parce que tu es venue me chercher,et que tu as été assez perspicace pour te mettre à ma place et les trouver, ou même si tu es tombée dessus par hasard, je t'en supplie, puis-je te demander une faveur?
Peux-tu s'il te plaît les brûler sans les lire?
S'il te plaît?
Seul un être aimé peut vous plonger dans cette fureur douloureuse, parce que seul un être aimé sait où se situe le point le plus sensible, le plus vulnérable de votre coeur ; il sait quels mots, quels regards, quels actes vous blesseront le plus profondément ; quelles blessures metteront une éternité à guérir...
Ma vie commence maintenant.
Maintenant. Et non pas trente-six ans plus tôt dans une maternité de Londres. Ni dix-sept ans plus tôt, quand j’ai quitté la maison de mes parents pour m’ins- taller seule dans un studio minuscule, mais charmant. Ni quatorze ans plus tôt, quand j’ai emménagé à Brighton. Ni douze ans plus tôt, quand j’ai épousé mon mari. Ni encore huit ans plus tôt, quand j’ai donné naissance à mon premier enfant. Ni six ans plus tôt, quand j’ai mis au monde mon second enfant. Non, ma vie commence ici, maintenant.
Avec deux robustes policiers en uniforme, et une mince inspectrice en civil, debout dans mon séjour, sur le point d’arrêter mon mari.
Je déteste avoir la nausée plus encore que je ne déteste vomir, parce que, au moins, quand on vomit, on extirpe le contenu de notre estomac, et, hormis la douleur au niveau des côtes ou de la gorge, il ne reste plus rien ; c'est réglé. La nausée, en revanche, s'installe au creux de votre être, remonte de temps à autre, menace de déborder avant de s'apaiser à nouveau, comme si quelqu'un cherchait à l'amalgamer et l'incorporer, l'incorporer et l'amalgamer, sans jamais vraiment y parvenir.
Je n'arrête pas de penser : ELLE EST ENCEINTE.
Je n'arrête pas de penser : ELLE A EU DES RAPPORTS SEXUELS.
Je n'arrête pas de penser : ELLE NE ME L'A PAS DIT.
Deux mois plus tôt, ma petite fille me demandait encore de lui acheter des peluches. Six mois plus tôt, elle courait avec son frère pour être la première en haut du toboggan du parc, et elle criait de joie en glissant dessus. Trois mois plus tôt, elle avait treize ans et était encore une petite fille. Ma petite fille. Ma petite fille a une vie sexuelle. Elle est tombée enceinte comme une adulte.
Libby se laisse faire dans mes bras. D'habitude, quand j'essaie de la soulever, elle hurle de rire en exigeant que je la repose par terre et me promet des vengeances terribles si je la laisse tomber. Elle est plus légère aussi, mais c'est parce qu'elle n'a pas beaucoup mangé cette semaine. Si il y a bien une chose que j'adore chez Libby, c'est son appétit, la façon qu'elle a d'attaquer chacun ses repas, comme si c'était le dernier.
J'ai fermé les yeux pour essayer de réfléchir à l'avenir : lui, moi et un petit bébé. Et aussitôt, la peur incandescente de l'incertitude s'est emparée de mon esprit, déclenchant ainsi l'avalanche des innombrables inquiétudes qui reposaient toujours au fond de moi dans un équilibre précaire comme une pile de tasses à thé : qu'est-ce qui allait se passer, qu'est-ce qui pouvait mal se passer, qu'est-ce que je pouvais rater ?