Douglas Preston

J'ai souvent constaté que celui qui crie le plus fort n'est pas forcément celui qui a le plus de choses à dire.

Le soleil levant transformait le fleuve en une longue coulée d'or.

Sa lourde chevelure en désordre lui couvrait les épaules et le dos. Sa lèvre inférieure s'était rétractée. Le clair de lune filtré par les cotonniers semait sur son corps un mouchetis argenté que la brise fraîche faisait ondoyer.

C'était drôle de voir à quel point les gens aimaient se plaindre de leurs parents.

Dehors, l'épaisse végétation filtrait doucement le soleil de l'après-midi dans le murmure des oiseaux et le coassement des grenouilles.

Il en est de la bizarrerie comme du sel. Elle donne du goût à l'existence.

Méfie-toi des chiens qui n'aboient pas et des hommes qui ne disent rien.

Quand elle souriait, l'effet produit était si intense que ses iris semblaient virer du vert au bleu. A ses oreilles pendaient des boucles de turquoise. La couleur de ses yeux était toutefois plus riche que celle de la pierre.

- J'étais persuadé que l'absinthe provoquait des lésions cérébrales chez l'homme.
- Le simple fait de vivre suffit à provoquer des lésions cérébrales chez l'homme.

Ce n'était pas la première fois qu'il la voyait torse nu -- il y avait belle lurette qu'ils avaient abandonné toute fausse pudeur -- , mais cette fois-ci, il ressentait une intense charge érotique. Il s'aperçut qu'une rougeur apparaissait sur le buste de Sally et qu'elle s'étendait entre ses seins aux tétons dressés. Éprouvait-elle la même chose que lui ?

Le corps sain et beau du Maître était drapé dans une simple robe en lin de couleur naturelle. La longue chevelure grise peignée en arrière qui couronnait son crâne légèrement dégarni lui donnait un faux air de Léonard de Vinci. Ses paupières se plissaient avec malice sous des arcades sourcilières à la courbe puissante, taillées dans le large dôme de son front. Une barbe poivre et sel soignée complétait ce visage.

Le jour commençait à baisser, projetant des ombres démesurées sur la végétation aride du désert. De rares fleurs d'avril mouchetaient le décor de taches de couleur. Au loin, des tourbillons d'une fine poussière blanche s'élevaient du lit asséché de l'ancien lac, à l'orée des collines et des canyons qui s'étendaient jusqu'à une chaîne de montagnes violacées.

Une brume crépusculaire flottait parmi les arbres. Le marais les environnait de toutes parts, mais la piste déployait ses sinuosités sur d'infimes élévations du terrain.

N'est-il pas plus probable qu'en accroissant son intelligence, un être y gagne en compassion et en moralité, au point de trouver inepte toute forme de violence?

Ils étaient seuls sur la vaste étendue du lac, cernés de falaises hautes de trois cents mètres et d'un désert de grès.

Les gens s'attendent toujours à ce qu'un individu ressemble à l'idée qu'ils s'en font.

La jeune femme, d'allure particulièrement sérieuse, avait de longs cheveux noirs et des yeux en amande couleur d'onyx.

Il distinguait le profil de la jeune femme, qui se détachait à peine sur la pénombre ambiante. Elle lui rendit son regard. Ils étaient si proches l'un de l'autre qu'il sentait la chaleur du visage de Sally sur le sien et qu'il voyait la ligne ourlée de ses lèvres, le léger duvet de sa joue ainsi que les taches de rousseur disséminées sur son nez. Elle sentait encore la menthe poivrée.

C'est une belle terre, dont l'intérieur est le plus impénétrable du monde. Une jungle épaisse, inhabitée, montagneuse, coupée de gorges profondes et bordée par la côte des Moustiques.

La lumière avait complètement disparu du ciel, et un énorme dôme d'étoiles les dominait. Quelque part dans la plaine, un coyote se mit à japper et à gémir et un autre lui répondit.