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Citation de Charybde2


Klem et le capitaine américain s’étaient regardés en silence un moment, toujours debout au milieu de la pièce, puis Klem s’était présenté. Klemens Steiner, quarante-cinq ans, de nationalité autrichienne, résidant à Vienne. Il avait sorti son document de dénazification. Le capitaine américain l’avait arrêté en disant qu’il n’en avait pas besoin. Il ne voulait pas savoir ce que Klem avait fait pendant la guerre, mais comment il avait quitté Vienne quand la ville tombait. C’était tout ce qui l’intéressait. Il voulait toute l’histoire, de son départ de Vienne jusqu’à son arrestation par les forces américaines près de la ville de Passau.
– C’était bien à Passau ?
Klem n’avait pas répondu. L’Américain devait savoir exactement où il avait été arrêté.
L’Américain avait approché une chaise, ils s’étaient assis, leurs genoux si proches qu’ils se touchaient presque, et Klem avait commencé à parler. Il avait commencé par le jour où ses mains avaient tremblé, quand il était retourné au commissariat de police pour la première fois après avoir été libéré du camp. L’Américain l’avait écouté sans l’interrompre. Il avait écouté en fumant une cigarette après l’autre, examinant le visage de Klem comme s’il cherchait à en mémoriser les contours. Klem avait parlé, les mots étaient venus et les souvenirs aussi. Il se souvenait de la faim et de la peur, et de la certitude qui les habitait tous que la fin approchait, que tout allait enfin finir.
Pourquoi l’Américain voulait-il entendre son histoire ? Des milliers de personnes avaient fui Vienne dans les derniers jours de la guerre.
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