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4.4/5 (sur 5 notes)

Nationalité : Roumanie
Né(e) à : Județ de Vrancea , le 30/10/1858
Mort(e) à : Agapia ( județ de Neamț) , le 03/06/1922
Biographie :

Écrivain, poète, journaliste, avocat, magistrat et homme politique roumain qui était membre et vice-président de l'Académie roumaine.
Après des études de journalisme, il fut procureur, avocat et rédacteur en chef du journal "România Liberă".
Il écrit des poèmes, des histoires courtes, des nouvelles et des pièces de théâtre, mais sa plus importante contribution à la littérature roumaine est le cycle romanesque de "Comăneștenilor", comprenant une saga de plusieurs romans : "Viața la țară", "Tănase Scatiu", "În război“ ,"Îndreptări" et "Anna".
Son buste s'élève dans le parc Cișmigiu à Bucarest.

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Duiliu Zamfirescu
Palinodie

Alors que tout passe, fuient les années,
Que ne peut ce qu’on désirerait,
Sur le bûcher pourquoi se torturer
Voulant donner à chaque chose un nom ?

Ce qui fut n’est plus, voici ce qui est.
Il en sera comme cela doit être.
Ne t’efforce pas de savoir pourquoi,
Tu ne peux pas, et puis ce n’est pas bien.

C’est notre destin d’être chimère,
Rien que la chimère du désir d’être,
Et le fait d’être, nous l’imaginons
Puisque nous avons l’imagination.

Effleure ta lèvre du bout du doigt
Et souffle un baiser dans le vent qui passe.
C’est tout. Chaque être est une aspiration,
Aspiration à la continuité.

(Adaptation de Guillevic)
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La vie humaine est et sera, sans conteste, une étrange comédie, le monde une scène encore plus étrange, sur laquelle on répète les mêmes vieilles phrases, toujours avec des sens nouveaux. Les hommes sont, sans conteste, des acteurs parfaits, et l’intérêt leur a soufflé et leur soufflera toujours le rôle. C’est pourquoi il me semble inopportun de vouloir changer la pièce et le théâtre, car on court le risque d’être un auteur qu’on ne joue pas. Donc, la chose la plus sacrée que quelqu’un doive faire, ce serait d’ajouter, par son indifférence, un anneau de plus à la chaîne de la monotonie universelle, en se taisant et en vivant, ou bien en parlant de tout ce que la communauté tisse avec la navette des passions et des mesquineries quotidiennes.
Cependant, j’ai encore la folie de croire que, malgré tout, « si muove » ! Mon cœur m’incline à supposer que, quelque rares qu’ils soient parmi les acteurs humains, il en existe certains que l’idéal, la poésie du ciel qui les enveloppe de sa draperie bleue, le mystère impénétrable du cœur humain, l’âme avec la lumière décomposée de ses inspirations, passionnent encore, font vibrer, les élevant, comme un rayon du soleil élève la rosée du pré, dans les sphères sereines du beau.

(traduction de Dolores Toma)
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Né en 1858, Zamfirescu appartenait à une famille de fermiers. De cette famille et de ses premières années de l’enfance, écoulées dans les propriétés que ses parents possédaient ou affermissaient dans les plaines de la Valachie, il devait lui rester cet amour profond de la vie rurale, dont il allait bientôt se séparer, cette nostalgie du monde dont il était parti sans retour, et qu’embellissait encore le souvenir. L’empreinte des premières impressions est si profonde, que son âme de poète la retrouve à chaque instant. Il n’avait pas encore vingt-trois ans, quand il commençait déjà à se raconter ses souvenirs d’enfance : il peignait, avec la mélancolie que l’on met dans le récit des amours disparues, l’église de sa petite ville de province, le crépuscule où « l’on sent dans l’air un reste du parfum qu’a la terre au printemps ; le son des cloches se perd dans le bruit infini de la ville, et la voix du temps qui passe murmure : Vivez, vivez car votre fin n’est pas loin ».
Dans l’âme de l’écrivain, le rêve est né avec le souvenir. Mais en même temps ce rêve prend conscience de soi, s’analyse ou se réalise, selon les dispositions de l’esprit. Zamfirescu lui-même nous avait signalé ce dualisme de l’esprit, qui « se divise en deux êtres distincts : l’un qui sent la beauté, la voit et la comprend, et l’autre qui comprend cette compréhension, et s’en réjouit ».
La jeunesse, l’amour du rêve et de la beauté, tout cela faisait de lui un poète. C’est, en effet, comme poète qu’il fit ses débuts dans la littérature en 1880, salué avec beaucoup de chaleur par la plupart des critiques.
Dans l’espace des huit ans qui suivirent, jusqu’à son départ à l’étranger, il publia encore des vers, des chroniques, un volume de nouvelles intitulé « Sans Titre » est un roman intitulé « Devant la vie ». Il se rattache au mouvement littéraire connu sous le nom de Junimea, dont l’expression était la revue « Entretiens littéraires » ; il devint le collaborateur assidu de cette publication, et ce fut dans ses salons qu’il connut les écrivains les plus en vue. Il se lia surtout avec Titu Maiorescu, personnalité éminente et chef reconnu de ce mouvement littéraire ; celui-ci montra beaucoup de considération pour les mérites de notre écrivain, et lui facilita la carrière littéraire, autant que celle qu’il s’était choisie dans la diplomatie.

(p. 3-4, Introduction)
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Sur le sable du bord de l’eau, chauffé par les rayons du jour, je me suis souvent promené, envahi par cette grandeur divine, qui vient, à certaines heures du soir, envelopper le monde comme dans un voile mystérieux. Combien de fois n’ai-je pas tressailli, surpris par le saut d’un poisson, ou par le vol d’un oiseau de nuit, qui sortait des crevasses du rocher pour se perdre parmi les roseaux qu’on distinguait à peine sur l’autre berge. Combien de fois n’ai-je pas été envahi par le désir de pouvoir m’expliquer plus en détail et plus complètement cette énigme de l’harmonie du monde, de ce monde si poétique et si chaleureux, dans l’atmosphère duquel je me sentais meilleur, plus enthousiaste, plus prêt aux nobles actions que partout ailleurs.
Oh, mon Dieu, l’homme est un être si étrange que, lorsqu’il parviendrait à connaître les causes productrices de tant de phénomènes, de tant d’ouvrages admirables qu’il rencontre sur son chemin, et à se convaincre pleinement que ce sont les résultats du hasard, et non pas des plans antérieurs, tracés par une main divine, il le regretterait.

(traduction de Dolores Toma)
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Cette musique de paroles douces continua jusqu’à la tombée du soir. Ils marchèrent bras dessus bras dessous sur les sentiers de la forêt, en se disant le poème infini de l’amour, le poème éternel. Au milieu du bois il y avait un vieux chêne dont les branches se dressaient à l’air libre, comme pour bénir ceux qui venaient s’abriter sous son ombre. C’est dans l’écorce de cet arbre que Depărățeanu creusa un A et un M, sur lesquels le temps a ajouté d’autres couches d’écorce, mais qui témoignèrent longtemps de leur amour.
À la hutte du garde forestier, ils se séparèrent sans un mot, craignant de fondre en larmes. Il dit à voix basse :
– À demain !
Elle répéta à voix basse :
– À demain.
Combien de ces « à demain » ne se sont-ils pas accumulés dans la vie de chacun de nous, combien de jours et combien de soirs n’avons-nous pas attendu, chacun, en espérant, rien qu’en espérant. Le livre de l’inconnu ou, pour mieux dire, l’inconnu dans le livre des destinées est, pour la pauvre nature humaine, la meilleure introduction que l’auteur ait pu donner à son œuvre. Si nous connaissions notre avenir, si nous savions ce que demain aller nous apporter, le plaisir et le bonheur lui-même ne nous toucheraient que très peu, et nous vivrions en regardant notre propre vie comme un vêtement suspendu aux épaules d’un autre.

(traduction de Dolores Toma)
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Évidemment, il est désagréable de raconter des histoires tristes et surtout des amours tristes et malheureuses. Mais je soupçonne que, sur les trois tiers de l’humanité, les malheureux constituent deux tiers et trois quarts, les heureux ou les insensibles le reste. Et, comme j’ai l’intention de publier cette histoire simple, je cherche à dire, outre la vérité qui a existé, des choses qui entrent dans le domaine intellectuel et sensible des deux tiers et trois quarts. J’accomplis autant que possible mon devoir d’observateur et de critique. Mais dans la prose, ce que j’aime par-dessus tout c’est le tableau. Dessiner avec des phrases et colorer avec des mots ce qu’il appartient au fusain et aux couleurs d’exprimer, c’est ce qui surprend et enflamme l’imagination au plus haut point.
Si bien que, au sujet des mœurs de chaque époque, je pense comme Octave Feuillet : il n’est pas permis à un romancier de rire de son temps ; mais il lui est permis de le montrer tel qu’il est, dans toute sa nudité et avec toutes ses infamies, sinon plus rien ne lui est permis.

(traduction de Dolores Toma)
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La cadette était brune. Elle avait des yeux noirs, brillant d’une vive flamme, qui se mourait souvent sous l’ombre des cils. Les gens n’appelaient Âme. L’autre avait les yeux bleus, comme le ciel clair d’automne. Toute la bonté de son cœur s’y reflétait. On l’appelait Raison. Raison et Âme marchaient sur un long chemin, Raison le regard tourné toujours en avant, Âme regardant souvent à gauche et à droite.
Il y avait sur le chemin : des allées pleines d’ombre au fond desquelles on apercevait le miroir des lacs silencieux comme la solitude ; des sables vastes comme l’infini ; des ruisseaux tremblants qui racontaient aux bords la légende des bois ; il y avait encore des fleurs pleines de rosée et des rayons qui s’abreuvaient à leur calice ; et des précipices profonds, au fond desquels les voix mouraient et de nouveau des allées ombragées et de nouveau des sables. Et au bout du chemin il y avait un pré vert, où l’aînée aurait voulu emmener la cadette si la cadette n’avait pas aperçu, juste à ce moment-là, une fleur qui se balançait gaiement au sommet de l’autre berge.
– Ah, comme elle est belle, dit Âme ; je vais la cueillir !
– Non, ma sœur, n’y va pas : elle est trop haut pour toi. Tu n’y arriveras jamais.
Mais Âme, sans l’écouter, partit et, après s’être donné beaucoup de peine, parvint auprès de la fleur. Mais au moment où elle tendit la main pour la cueillir, un souffle de vent éloigna un peu la fleur, et Âme, voulant la rattraper, tomba au fond du précipice.
Moi, depuis, je n’ai connu que l’aînée.

(traduction de Dolores Toma)
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Tout ce qui tend à restituer la plénitude de la vie des pensées et à nous permettre de ne plus désespérer du développement de la conscience européenne doit donc être signalé et encouragé. Je le souhaite d’autant plus vivement que je voudrais voir la France, dans l’état actuel des choses de l’esprit auquel j’ai fait allusion, prendre à cœur de se faire le refuge central de la liberté des idées et le sanctuaire où le culte de la forme se préserve et se célèbre.

(Paul Valéry, Préface)
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L'alouette, se balançant dans la fraîcheur du matin, escortait, le long de la Ialomița, les voitures qui se rendaient à la gare. Entassés sur le siège de l'une d'elles, les enfants regardaient avec admiration et en silence l'attelage à quatre chevaux, conduit par Michel : c'est dans cette voiture reluisante de propreté que devait revenir Mathieu. La santé et le bonheur rayonnaient sur tous les visages.
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Un simple regard sur l’Europe du jour montre aussitôt que la balance du commerce des esprits est loin d’être favorable à l’accroissement du capital intellectuel. Les échanges se raréfient. Leurs mouvements naturels sont contrariés. Des difficultés et des obstacles de plus d’un genre paralysent la production et la consommation de l’ordre spirituel, et un remarquable parallélisme s’observe entre l’état précaire et déplorable de cette économie immatérielle, et le malaise, les troubles, l’instabilité qui règnent dans l’économie proprement dite.

(début de la préface de Paul Valéry)
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