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Critiques de Durian Sukegawa (710)
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Les délices de Tokyo

Quel "petit" délice !

De nombreux messages sont transmis avec finesse dans ce livre poétique qui se savoure comme les petits gâteaux japonais. Entre autres : bienveillance, écoute et confiance en soi. L'ouvrage dénonce également les préjugés, la peur de l'autre qui est différent et la honte.

Merci à vous de m'avoir fait découvrir cet ouvrage.

A déguster !
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Les délices de Tokyo

Savez vous ce que sont les dorayakis? Il s'agit d'une spécialité pâtissière du Japon : Cette friandise tient son nom du mot japonais "dora" gong qui explique la forme ronde composée de 2 petites pancakes fourrées avec de la pâte de haricots rouges confite dans du sucre. Je sens déjà que vous avez l'eau à la bouche!



Chez Doraharu (marchand de dorayakis), Sentarô fait chauffer ses plaques pour fabriquer les petites spécialités sucrées qu'il vend à une clientèle composée essentiellement de lycéennes. Un jour, il va rencontrer une délicieuse vieille dame qui va, malgré son âge et ses doigts déformés, tenter par tous les moyens de se faire embaucher pour fabriquer le "an", la fameuse pâte de haricots rouges qui constitue la garniture des dorayakis. Une fois engagée, Tokue, la mystèrieuse petite dame va apprendre Sentarô à soigner la recette de cette pâte en lui expliquant toutes les composantes de ce qu'elle considère comme un art!

C'est cette rencontre qui va composer la garniture (toute en douceur) de ce très beau récit, écrit avec les pétales de fleurs de cerisiers, plein de délicatesse et beaucoup de poésie et nous offrir ce que sont les véritables délices de Tokyo : En plus des exquises petites pâtisseries proposées par notre équipe improbable, ce sont aussi ces charmants personnages (Tokue, Sentarô et Wakana, jeune lycéenne qui s'attache à la petite vieille) et ce cadre fleuri des cerisiers qui évoque petit à petit le changement des saisons tout au long de l'histoire.



Une histoire toute en finesse, avec une écriture élégante pleine de poésie qui fait appel aux sens et aux émotions que je vous souhaite de découvrir en en goûtant tous les délices.

Un coup de coeur tout en douceur!

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Les délices de Tokyo

J'aime beaucoup les romans japonais, je ne sais pas si tout n'a pas été dit déjà , à propos de ce petit bijou mais quand même.....



Celui- ci se déguste lentement , avec gourmandise et curiosité, sensualité, semblable à la saveur sucrée de la pâte des beignets de haricots confits, douce, profonde et fondante....



Aérien, poétique, sensible et profond, poignant , surtout dans la seconde partie , cet ouvrage évoque avec délicatesse et émotion, sans pathos, des thèmes forts tels que l'exclusion, le handicap, l'enfermement et la mise à l'écart, la maladie et surtout une face cachée , dissimulée d'une partie de l'histoire du Japon que j'ignorais.

Pudique et parfumé, léger comme une brise, frais comme les fleurs de cerisier , il nous donne une belle leçon de tolérance, de partage des connaissances par delà les différences d'âge , de transmission, de sagesse et d'expérience , de douce bienveillance et d'écoute entre deux générations, de savoir - faire , si important .....

Pétri de saveurs sucrées ...et salées, c'est un conte moderne poétique , une merveilleuse histoire humaine, une ode à la cuisine et à la vie, , universelle où se croisent avec tendresse des chemins de vie, au message éloquent sur une société en proie aux préjugés et aux préventions ......

Superbe !

Merci à Marie, ma libraire !
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Les délices de Tokyo

Au pays du soleil levant,ce récit nous invite à la contemplation et à l'éveil de nos sens.

Il nous dit que certaines rencontres intergénérationnelles nous offrent un autre regard sur la vie.

Que deux êtres que tout oppose peuvent s'apporter des richesses insoupçonnées.

Il nous invite à cultiver la tolérance,à aller à l'encontre de nos certitudes.

Avec simplicité, il s'appuie sur l'art culinaire,la beauté des cerisiers au fil des saisons pour évoquer le partage,la communion des êtres, la transmission.

Ce pas de côté, c'est une invitation pudique et délicate à nous révéler à nous mêmes.

A savourer
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Les délices de Tokyo

Rien ne me console mieux que le goût du sucré pour les petits soucis.

Et les dorayakis de Sentarô ont sûrement ce coté magique qui plait au palais.

J'ai entrepris la lecture de ce roman après avoir vu l'adaptation réussie au cinéma. La douceur et la poésie qui s'en dégageaient reflète le récit de Durian Sukegawa.

Loin d'imaginer l'auteur artiste clown, Sukegawa est diplômé de l'Ecole de pâtisserie du Japon. Et ce ne sont pas ses seules compétences puisque la poésie et la musique punk sont aussi dans ses cordes.

Ce roman gourmand nous présente un japonais confectionnant des dorayakis que des lycéennes viennent déguster dans son échoppe.

La venue de Tokue, une vieille dame de 70 ans va chambouler le parcours de Sentarô désemparé par des années de prison. Grâce au savoir-faire de Tokue, la pâte de haricots Azuki va se bonifier et le commerce prospérer.

50 ans de pâtisserie donne des aptitudes indéniables: Tokue est restée enfermée depuis l'âge de 14 ans à cause d'une maladie contagieuse.

La société d'après la guerre mettait à l'écart les malades de Hansen et la communauté exclue du monde devait vivre souffrances physiques et morales.

Ce roman émouvant et délicat rassemble deux êtres solitaires dont les bleus à l'âme sont indéfectibles.

La liberté enchaînée de Tokue lui a permis de dévoiler des talents de pâtissière qu'elle désire transmettre à Sentarô.

Mais plus encore elle demande "d'être à l'écoute" des autres et de soi pour transformer une vie difficile et invisible.

Ponctué de philosophie "les délices de Tokyo" nous apprend qu'il suffit d'une rencontre pour qu'une nouvelle voie s'ouvre à nous.



Je suis ressortie de cette lecture l'esprit apaisé par les mots bienveillants de la vieille dame: bienveillance soulignée

par des dialogues courts et suggestifs qui suspendent le temps.

Pour nous baigner dans un Japon poétique l'auteur a pris pour fil rouge la métamorphose des cerisiers durant les diverses saisons. Et en sortant de cette douce torpeur, j'ai fermé le livre avec une envie irrésistible de déguster des dorayakis.

Sans plus attendre j' irai demain dans une boutique asiatique pour acheter ces fameux haricots Azuki.



Pour conclure ma critique, je recommande de lire "Les délices de Tokyo" et d'écouter Tokue surtout si votre vie professionnelle ne vous satisfait pas.

Peut-être vous trouverez des pouvoirs en vous pour rebondir après cette lecture inoubliable.







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Les délices de Tokyo

Magnifique !

Doux, poétique tout en abordant des sujets difficiles.

Le Japon, début des années 2000. Une pâtisserie qui propose un dessert japonais à base de purée d'haricots rouges. Comme j'aurais aimé en savourer lors de cette lecture !....

Et deux personnages qui cachent tout deux un secret trop lourd : le responsable de la boutique et une vieille femme qui va s'imposer dans sa vie et lui faire découvrir avec la préparation de la pâte de haricots, une autre vision de la vie. Progressivement les secrets qui les minent vont nous être révélés (celui de la vieille femme est consternant de cruauté !)



Un très beau roman, court, rapide à lire, mais sans donner d'impression d'inachevé car l'auteur se concentre sur ses deux personnages.

Un très beau moment de lecture !
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Les délices de Tokyo

C’est un conte gourmand

A déguster sans modération

Sous les cerisiers en fleurs.



C’est une histoire sur la volonté, sur la transmission, sur le rapport aux autres.

Et sous les mots sucrés se cache l’amertume d’une terrible vérité.



Merci à mon amie babéliote Kawane pour cette belle découverte.

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Les délices de Tokyo

Je n'ai pas vu le film, et n'ai lu que peu des critiques publiées ici. (Accessoirement, j'ai commencé par lire avec plaisir l'autre livre de Durian Sukegawa traduit en français).

J'ai surtout entendu parler de gentilles ados et de gentilles vieilles dames, de pâtisserie, de la subtilité des ingrédients et de leur travail avec amour. Alors, oui, cette enveloppe est jolie, beaucoup de pétales de cerisiers, de sucre, un peu de sel pour le contraste. Une lecture un peu mièvre pour adolescentes écolos qui postent des photos de chatons, en somme.

Mais ce n'est pas le sujet du livre. Il s'agit ici de l'exclusion, dans ce qu'elle a d'atroce, d'arbitraire et surtout d'irréversible. C'est déjà visible à propos de Sentarô, qui payera longtemps ses erreurs de jeunesse, bien qu'il ait rencontré un bienfaiteur. C'est surtout le cas de la vieille Madame Yoshii. Je vous laisse découvrir les détails, mais il me semble que l'auteur dénonce un scandale d'état, créé par les autorités et amplifié par la xénophobie* de toute la population japonaise. L'auteur n'en fait pas trop, chacun est libre de comprendre ou non, d'être frappé ou non ; je ne crois pas que ce genre d'attitude soit inconnu chez nous.

À lire, malgré les apparences.



*Il ne s'agit pas de racisme (encore que ce mot soit mis à toutes les sauces : les vieux sont ils une race????), mais de la peur de ce qui est différent, étrange, étranger.
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Les délices de Tokyo

J'ai moi aussi appris à cuisiner les haricots azuki depuis que je m'intéresse à la cuisine végétarienne...elles sont tellement mignonnes ces petites fèves brun-rouge et, de toutes les légumineuses, se sont mes préférées.

Il semble qu'en Asie, elles soient essentiellement consommées sucrées, pétries dans une pâte appelée "an".

Sentarô la sert entre deux pancakes et cette patisserie, que je serais curieuse de goûter un jour, porte alors le nom de dorayaki.

Mais pour Tokué, il s'agit bien plus qu'une siimple recette car, en la préparant depuis tant d'années, la pauvre femme y a gagné une forme de liberté; celle qu'on lui a ravie lorsqu'à qu'à l'âge de quatorze ans, on l'a enfermée dans un sanatorium.

Dans sa boutique, Sentarô cuisine le "an" de façon industrielle pour éponger une dette contractée envers son patron à sa sortie de prison.

Aussi est-il surpris quand, au hasard d'une de ses promenades, Tokue franchit le seuil de son échoppe et, lui déclarant que sa pâte est "sans âme", propose de lui apprendre à "écouter la voix des haricots".

En lui transmettant son savoir-faire, la vieille dame aux doigts crochus lui apprend à changer son regard sur la vie, à s'ouvrir à l'invisible, à entendre l'inaudible.

Pour ces deux êtres qu'à priori tout sépare, la vraie liberté est à ce prix.

Wakana, la petite collégienne qui s'est attachée à eux, l'a bien compris, acceptant comme un symbole de laisser son canari s'envoler craintivement mais avec détermination vers son destin d'oiseau sans attaches.



On retrouve ici avec délectation la délicatesse et le raffinement qui caractérisent l'écriture japonaise.

S'ajoute à celà la sensualité avec laquelle toute préparation culinaire devrait être réalisée et qui est une ode aux précieuses richesses que la terre nous offre en abondance.

C'est aussi une très belle leçon de tolérance.



Tiens ! Il faudra que je prête l'oreille à mes petites pépites rouges lorsque je les déposerai au fond de ma casserole la prochaine fois...
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Les délices de Tokyo

Une charmante histoire qui m'a fait penser par certains aspects aux magnifiques animés des studios Ghibli. Une mystérieuse vieille dame aux doigts crochus qui, ressentant la souffrance de Sentarô, vient l'aider à reprendre sa vie en main, maîtrise admirablement la pâtisserie et surtout entend la voix des haricots "azuki".

Mais un mystère qui n'a rien de fantastique plane autour de la bienveillante Tokue Yoshii. Pourquoi ne parle-t-elle jamais de sa vie ? De quelle maladie a-t-elle été victime dans sa jeunesse ? Ne ressent-elle pas d'autant mieux la souffrance parce qu'elle l'a vécue ?



C'est une lecture à conseiller à tous les publics, les jeunes lecteurs en particulier pour sa douceur poétique et son approche de la différence et de la maladie, mais également à tous ceux qui comme moi n'avaient jamais entendu parler des léproseries japonaises.

Une mention spéciale pour la beauté des cerisiers en fleurs qui se disputent la place de héros du roman. C'est rafraîchissant, c'est doux, c'est beau. Un livre qui met du baume au cœur !
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Les délices de Tokyo

« Le destin dessine votre vie et c'est à vous de la colorier. »

Mazouz Acène

*

Ce récit, comme beaucoup de romans japonais, a cette particularité de baigner le lecteur d'une lumière tamisée, délicate et pudique. Un beau voyage au Japon dont on ressort avec un sentiment de quiétude et de douce mélancolie.

*

Sentarô est gérant d'une petite boutique de dorayaki, ces fameuses pâtisseries japonaises fourrées d'une pâte de haricots confits. Mais ces douceurs, en partie industrielle, manquent de coeur, de conviction, d'émotions gustatives. C'est ce que lui fait remarquer une vieille dame qui va se proposer de venir l'aider pour un modique salaire.

Pas à pas, guidé par Tokue, Sentarô va découvrir l'art de confectionner la pâte « an », du trempage des haricots jusqu'à la cuisson des petits pancakes. C'est alors tout un florilège de parfums et de saveurs riches, sucrées qui nous met l'eau à la bouche.

*

Il n'est bien sûr pas seulement question de cuisine et de haricots. Il est aussi question de rêves qui se réalisent, de rencontres, d'amitiés qui se créent, de liberté, de souffrances et de la solitude qui en découle.



Il est des rencontres imprévues qui marquent à jamais une vie, et sont des dons du destin. C'est ce que nous raconte Durian Sukegawa.

Leur rencontre leur sera profitable, à l'un comme à l'autre. Tokue m'a fait penser à un ange gardien venu aider Sentarô à surmonter ses problèmes. Et Sentarô a été un baume réparateur sur les cicatrices visibles et invisibles de Tokue.

*

Le personnage de Tokue est très intéressant, sa personnalité se dévoile, doucement, et on découvre une vieille femme attachante. Son regard doux et pénétrant, sa présence discrète mais attentive m'ont émue.

Ses rares confidences éveillent la curiosité du lecteur qui sent que cette femme étrange cache un lourd secret.

« Il m'arrive d'être broyée par l'incompréhension des gens. »

Son passé douloureux apparaît au fil des pages, la rendant encore plus touchante.

*

Le personnage de Sentarô est celui qui va le plus évoluer dans ce roman. Seul et renfermé, il va s'ouvrir aux autres au contact de la vieille dame.

Celle-ci va lui apprendre à s'ouvrir au monde qui l'entoure en faisant appel à tous ses sens.

« Respirer le parfum du vent, tendre l'oreille au bruissement des arbres… j'écoute les mots de ceux qui n'ont pas la parole. »

*

Et que dire de la présence immuable de ce cerisier devant la boutique, qui, spectateur muet de leur quotidien, change de costume à chaque saison. Ce cerisier, symbole de renouveau, sera témoin de la belle amitié qui se construit entre le jeune homme et la vieille femme.

*

Agréable, belle, poétique, l'écriture de Durian Sukegawa est légère et profonde à la fois. Elle parvient à exprimer de belles émotions. Elle saisit, à travers le quotidien des japonais, les décors, l'ambiance et les personnages.

Ce roman m'a rappelé un autre roman que j'avais particulièrement aimé, « La papeterie Tsubaki » d'Ito Ogawa. J'y avais découvert ces gourmandises aux haricots azuki. J'y ai retrouvé aussi cette atmosphère sereine et bienveillante qui fait du bien.

*

Beaucoup de tolérance, de sagesse, de tendresse et de générosité émanent de ce petit roman qui nous parle d'exclusion, de transmission, de compassion, de regrets, de solitude, d'amitiés qui se nouent au delà des préjugés et des peurs.

« Les délices de Tokyo » est un très beau roman que j'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir. Je vous le recommande chaleureusement.



« Mais les rêves d'autrefois, ils restent, non ? »

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L'enfant et l'oiseau

Ayant passé de très bons moments de lecture avec "Les Délices de Tokyo",

et "Le Rêve de Ryôsuke" , j'avais acquis ce troisième texte à sa parution,

qui a aussi son charme, ayant toutefois une tonalité des plus sombres...

en dépit de quelques belles lumières d'humanité, d'espoir !



Johnson, tombé du nid, est le seul survivant de sa fratrie. A bout de forces, le jeune corbeau est recueilli par Ritsuko, femme de ménage et mère célibataire, qui décide de le ramener chez elle au mépris de l'interdiction d'héberger des animaux dans son immeuble. Bien lui en prend, car son fils adolescent, Yôichi, se passionne pour l'oiseau qu'il entoure de mille soins. Un jour, le gardien fait irruption chez eux et Johnson, que Yoîchi avait caché sur le balcon, s'envole. C'est le début pour lui d'une longue errance. Il sait qu'il ne peut retourner auprès de son ami et cherche à survivre dans une ville hostile. Une rencontre va lui sauver la vie...." Avec cette compagne corbeau, ils ont trois petits...C'est le bonheur de Johnson, jusqu'au moment où des édiles se remettent à massacrer et réduire les corvidés, au moment

des naissances...



Déjà plus de deux semaines que j'ai lu ce roman... Une fable très, très sombre où les corbeaux, comme les bipèdes humains ne sont guère tendres les uns envers les autres !... Ma préférence a été à la partie plus lumineuse: celle de la tendresse, et des soins attentifs de l'adolescent, Yôichi envers son corbeau adoré...!



Je vais très vite retrouver "mes" chers corvidés grâce à la chronique des plus alléchantes de palamede du "Maître des corbeaux" !...que je me suis commandé !
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Les délices de Tokyo

Un roman qui commence relativement légèrement, même si notre anti-héros qui souhaitait être écrivain, se retrouve derrière une plaque chauffante à faire des pâtisseries, dans une échoppe dont il est gérant...toutefois, sa vie ne le satisfait pas du tout !



Ayant fait de la prison, son patron lui offre son soutien, et le sollicite pour l'aider à tenir son petit commerce de pâtisseries.

Il travaille comme un dingue pour rembourser ses dettes et tenter de changer de vie. Une vieille dame , avec ténacité, vient à plusieurs reprises lui proposer sa collaboration, pour fabriquer la pâte de haricots rouges qui accompagne les "dorayaki", des pâtisseries japonaises...



Collaboration qui se fera... non sans tumulte... remous, et remises en question dans la vie de pâtissier, Sentarô...

Dans la quatrième de couverture, il est annoncé un secret peu avouable dans la vie de notre vieille dame, Tokue...

Ce secret met surtout en relief un fait de société peu glorieux...



Il s'agissait de l'exclusion d'une partie de la population, causée par une maladie qui effrayait... Qui même lorsque des traitements pour l'éradiquer seront trouvées, ne changeront pas totalement les mentalités et les réflexes de rejet !



J'en ai déjà trop dit !!!



Une histoire bouleversante, délivrant un message d'espoir , de sagesse et d'amitié...entre Sentarô, notre pâtissier qui rêvait de devenir écrivain, la vieille dame, Tokue, et une jeune adolescente, Wakana, qui s'est prise d'affection pour cette "grand-mère "...qu'elle s'est choisie comme confidente !



Cette vieille dame, très éprouvée par l'existence offre une figure des plus lumineuses... Elle aidera notre jeune protagoniste à préparer la pâte des haricots, dans les règles de l'art, pour faire progresser la petite pâtisserie...



La confection des gâteaux pour gagner sa vie, mais aussi comme lien social, pour partager des rencontres..



"Voilà pourquoi je faisais de la pâtisserie. Je confectionne des mets dont je nourrissais ceux qui avaient accumulé les larmes. C'est ainsi que moi aussi, j'ai réussi à vivre." (p. 210)



Notre grand-mère si vaillante sera reconnaissante à notre pâtissier-gérant de se sentir utile, et de pouvoir écouter, rencontrer des jeunes, elle, qui rêvait d'être professeur...



Toutefois, en dépit des merveilleuses descriptions de la nature, des instants privilégiés avec les autres...comme dans "Le rêve de Ryosûke", subsiste en profondeur une intense tristesse, ainsi qu'une difficulté à trouver un

sens à "notre présence sur terre"...



Solitude, mal de vivre, quête des origines, deuils, drames individuels.., et le versant ensoleillé : la fraternité, la solidarité, l'amitié, les leçons et l'expérience des Anciens, l'amour de la nature, l'art de la cuisine, de la pâtisserie, la fabrication du fromage [dans "Le Rêve de Ryosûke"]

comme point de ralliement, d'échanges , de complicités avec les autres... Comme une philosophie, un art de vivre...



J'ai infiniment savouré l'univers nostalgique, tendre, très sensible de cet écrivain, sans oublier le plaisir des belles descriptions de la nature, de paysages nouveaux, différents !

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Les délices de Tokyo

C’est un livre court qui se lit rapidement.

Un délice, une douceur, une dégustation…



J’ai apprécié ce roman japonais, il y a de la tendresse, mais il y a aussi du désespoir.

L’histoire de Tokue cette vieille dame mis hors de la société parce qu’elle est malade à l’age de 14 ans. Elle perds ainsi son identité, sa famille, sa vie… J’ai plus entendu son cri de détresse que la dégustation des pâtisseries japonaise.



Un hymne à la vie…

Et comme le dit si bien la description : Poignant, poétique, sensuel : un régal.





Bonne lecture !



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Les délices de Tokyo

Après mes dernières lectures puissante, violente, fortes...



J'avais besoin et envie de la légèreté

Des pétales de fleurs de cerisier

Du raffinement culinaire, "du fait maison"

Juste voyager, découvrir la culture du Japon

Cette poésie sensuelle, empreinte de délicatesse

De mots à goûter, à savourer telle une caresse

Et puis l'éveil des sens, la contemplation

J'ai aimé cette communion !



Mais il me fallait l'ingrédient essentiel à la puissance d'un livre qui me nourrit d'avantage que les dorayakis

(même si miam ! )

Ce sont les rencontres humaines improbables, sans séduction, juste magiques !

Deux solitudes qui se trouvent, se rapprochent :

Tokue et Sentarô .

Prendre le temps d'écouter la parole de Tokue permet à

Sentarô de redonner un sens à sa vie, une utilité !

Et pour Tokue cette transmission du savoir l'a fait renaître.

Ces personnages sont attachants :

Tokue, cette vieille femme meurtrie par la vie est pleine de sagesse, de joie de vivre, de bonté.

Sentarô m'a touchée également : un passé agité, un rêve brisé, ne sait pas s'imposer, a baissé les bras et la tête !

Un rapport mère-fils s'installe peu à peu entre eux.



Et derrière cette délicate fable culinaire, une réalité tragique et profonde du Japon, la troublante histoire de la lèpre au Japon : j'avoue, je ne connaissais pas cet internement forcé pour les patients.

Cette loi ne sera abrogée qu'en 1996 !!!!

Ces sanatoriums publics étaient en réalité des centres de rétention. Les patients chassés de chez eux, dépouillés de leur nom ... L'exclusion !



Je crois que je viens d'ajouter beaucoup de salé à ce roman écrit avec poésie, subtilité : un vrai délice !



Mais le sucré-salé ne s'épousent-ils pas ? ...
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Les délices de Tokyo

Sentarô paie encore le poids de ses erreurs passées en tenant une petite boutique où il vend des dorayaki sans âme qu'il fabrique lui-même. Se lever tôt, remonter le rideau, mélanger la pâte de haricots rouges à partir d'une base congelée, préparer sa pâte à beignets, ouvrir la boutique, sourire, supporter les lycéennes, sourire encore, même quand la pâte est critiquée, baisser le rideau, faire la caisse, les comptes et constater que la recette est maigre. Le sourire s'estompe. Pas le travail idéal. Mais ce n'est pas le pire. Le pire est le manque d'envie, de motivation. Le pire est de porter sa vie, de sentir ses épaules ployer sans que jamais son fardeau ne soit allégé. Ne lui reste que la boisson le soir, cette fidèle compagne.



Parfois, Sentarô fait le bilan de sa vie et seule une impasse se dessine devant ses yeux. Seul, dans un emploi qu'il n'aime pas, avec une patronne qu'il aime encore moins, il aimerait pouvoir se libérer. Redonner un second souffle à sa boutique peut être la solution. Une petite annonce et normalement, son futur sera radieux.



Mais la personne qui se présente pour l'emploi n'est pas celle qu'il attendait. Une vieille femme, aux doigts tellement courbés qu'il doute de ses aptitudes au travail, lui propose son aide pour un salaire dérisoire. Il ne le sait pas encore, mais vient d'entrer dans sa boutique la femme qui va changer sa vie.



Bien loin d'être une simple histoire d'amitié ou de renaissance, ce petit roman qui se lit d'une seule traite aborde des questions complexes, notamment en se concentrant sur un pan de la culture et de l'histoire japonaises dont j'ignorais tout. C'est un roman qui suit le rythme de la floraison des cerisiers, distillant ses réflexions sur le monde au fil des saisons. Sentarô va trouver en Tokue, cette vieille femme qu'il aurait pourtant fuie en temps normal, le déclencheur vers une autre façon de voir les choses, vers une autre manière de vivre. En la voyant observer les haricots rouges dans l'eau, Il va apprendre à regarder le monde, à aller au-delà de ce que nos yeux limités voient, à ressentir les choses. Il va apprendre à découvrir les autres en plongeant dans les profondeurs de ce qu'ils sont.



Il y a des romans qui marquent, des romans dont on se souvient encore des année plus tard. Je sais que « Les délices de Tokyo » sera de ceux-ci, j'en suis sûre. J'ai vraiment adoré.
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Les délices de Tokyo

Il est communément admis que la cuisine est bien souvent une histoire d'amour.

Sentarô prépare et vend des dorayakis, ces délicieux petits gâteaux japonais fourrés à la pâte de haricot rouge. Mais Sentarô travaille sans grand plaisir, de façon routinière ; les jours succèdent aux jours et sa petite échoppe vivote.

L'arrivée de Tokue (prononcez "To-kou-é"), une vieille dame timide et résolue à la fois, va tout changer.

Tokue a un secret : elle sait préparer les haricots comme personne parce qu'elle les écoute et leur parle.

Bizarre ? Et pourquoi pas ? Certains murmurent bien à l'oreille des chevaux, alors pourquoi ne pas le faire à celle des haricots ?

Mais Tokue a un autre secret, caché celui-là. Sentarô finira par le percer et découvrira petit à petit toute l'histoire de la vieille dame.

Les délices de Tokyo est un joli roman, assez fin et traversé par de multiples thèmes, à l'image de son auteur qui est présenté comme étant "poète, écrivain et clown, diplômé de philosophie et de l'École de pâtisserie du Japon", rien que ça !

Les passages sur la cuisson des haricots et la préparation des dorayakis m'ont enchantée : il y a de la vie, de la gourmandise, des odeurs, des goûts et des textures dans ces pages savoureuses.

L'histoire de Tokue m'a touchée : comment ne pas être émue par cette vieille dame courageuse et digne malgré toutes les difficultés qu'elle a traversées ?



Ce roman aurait pu être un coup de coeur pour la passionnée du Japon que je suis. Le hic, c'est que j'ai vu il y a quelques années l'adaptation cinématographique qu'en a fait Naomi Kawase, et que ce film est éblouissant : la cinéaste a véritablement sublimé les ingrédients de base présents dans le livre.

Il est rare que je préfère un film au livre dont il est tiré, mais c'est vraiment le cas ici : dommage pour moi, j'aurais dû procéder dans l'ordre inverse, j'aurais mieux apprécié ma lecture.

Pour ceux qui seraient tentés par ces délices, je vous conseille vraiment de commencer par le livre et de voir le film ensuite.

Tout en tournant les pages, mordez dans un dorayaki et buvez un bon thé japonais : vous allez vous régaler.



Les dorayakis ? Un vrai délice… et pas qu'à Tokyo !
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Les délices de Tokyo

Voici un très joli roman aussi gourmand que fleuri mais au-delà de tous ces agréables parfums se cache le plus subtil et précieux des parfums, celui de la Liberté.



Sentarô, dans sa petite boutique au pied du cerisier, se démène à vendre des pâtisseries mais la pâte d’haricot le « an » ne lui réussit pas. Par contre, Tokue Yoshii, ça lui parle la pâtisserie. Cinquante ans à mélanger le sucre, elle sait y faire.

La vieille dame insiste pour travailler auprès du petit marchand, ce dernier n’ayant plus grand espoir en rien finit par l’accueillir. Une jolie histoire d’apprentissage et de confiance commence alors pour ces deux là.

Avec des doigts crochus et un visage à moitié figé, le passé de la vieille dame la pourchasse. Et semble nous rappeler que seule la bêtise humaine est contagieuse.

Personne ne semble libre de vivre, la méfiance abat les cartes, chacun est ici emprisonné. Préjugés et peurs se mélangent comme si les dettes ne pouvaient être épurées.

Marvy, un canari tout jaune, lui a peut-être plus de chance. Les barreaux sont partout mais pour qui sait voler, la vie attend à chaque carrefour.



Très beau roman. Tout en simplicité, de beaux messages de tolérance, d’espoir, d'écoutes parcourent ce roman. Sans compter la nature asiatique pleine de promesses.

De la douceur qui fait du bien émoustillant les babines du cœur.
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Les délices de Tokyo

Traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako



Les "délices", ce sont les dorayaki, des pâtisseries japonaises.

Les "délices", ce sont les personnages de ce roman.

Les "délices", ce sont les cerisiers en fleurs.

Sentarô fabrique ces "délices".

Tokue, une vieille dame très mystérieuse, lui conseille « d'écouter la voix des haricots » qui sont la base des dites pâtisseries.

Tout cela fait un délicieux mélange plein de poésie, de secrets, de douleurs, de bonheurs fugaces.

Un régal à déguster sans modération
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Les délices de Tokyo



Un vendeur de dorayaki, spécialité japonaise fourrée à la pâte de haricots rouge, fait la connaissance de Tokue Yoshii. Cette vielle dame va apprendre à Sentaro le secret de la préparation de sa pâte de haricots rouge, mais lui faire découvrir surtout, le plaisir de sa réalisation. Au fur et à mesure, ils vont se connaître, s'apprivoiser. Ils finiront par se confier sur leur vie et leur passé.



Il y a de la magie dans la littérature japonaise. D'une simple histoire de dorayaki, nous plongeons dans les saveurs culinaires du Japon, dans l'intimité des émotions et des sens. La culture japonaise est connue pour son respect des traditions, cette capacité à faire "façade" et garder une distance avec l'autre. On retrouve beaucoup de délicatesse dans les échanges entre Tokue et Sentaro, beaucoup de sagesse également.



L'écriture est simple, délicate et pleine de douceur. Pas de raffinement excessif hormis dans la description de la cuisine. Il y a une mélodie particulière, un respect des produits et de la réalisation. Le personnage de Tokue a tout à offrir, on ressent ce besoin de faire parti de quelque chose, on le comprend d'autant plus lorsqu'on connaît son histoire. Elle a énormément de chose à apprendre à Sentaro puis à Wakana. Ces personnages sont attachants, humains. On a envie de continuer le voyage avec eux.



Durian Sukegawa arrive à nous étonner et nous surprendre alors même qu'en lisant le livre, on se doute un peu des événements qui vont se produire. Il y a une petite pointe de pression, on aimerait déjà changer certains événements de l'histoire et de l'Histoire. Un livre qui se déguste, accompagné de thé et pourquoi pas de dorayaki, ou tout autre pâtisserie.



En bref :



Un livre tout en douceur et raffinement, d'une grande simplicité mais qui nous offre un panel d'émotion et de saveurs à partager. Un auteur qu'il me tarde de retrouver.


Lien : https://lecturedaydora.blogs..
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