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3.44/5 (sur 9 notes)

Biographie :

Dustin Long est né en Californie en 1977.
Il a étudié la littérature à Berkeley et à l'université d'Indiana.
Au terme d'un voyage de plusieurs années qui le mène en Europe et au Moyen-Orient, il a livré son étonnant premier roman, Icelander. Il vit désormais à Brooklyn, New York, avec son épouse.

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Bibliographie de Dustin Long   (1)Voir plus

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
J’avais perdu ma dernière paire de lentilles de contact en trébuchant, torché, dans la Strøget de Copenhague (mieux vaut ne pas s’éterniser là-dessus), alors c’était peut-être juste mes yeux. Ou le froid gelant mon cerveau, ou seulement un effet de la vapeur s’élevant de la terre pour faire des galipettes condensées dans l’air réfrigéré… Mais le ciel a semblé tout à coup se tordre et scintiller autour de moi alors qu’on s’approchait de l’arcade au fond du cratère. Comme dans un film lorsque le héros passe dans une autre dimension à travers une barrière invisible. La puanteur du soufre est devenue plus forte. On était arrivés. Sous mes pieds, je pouvais sentir vrombir la puissance vulcanopneumatique, pareille à la Thunderbird Triumph de Brando dans L’Équipée sauvage. J’ai contemplé attentivement les profondeurs de la grotte, immobile, essayant de digérer tout ça, et je jure que je pouvais déjà distinguer la vague lueur verte du lichen ormolu à l’intérieur. Les paroles du fils ne me semblaient plus du tout absurdes. C’était ici. J’étais sur le point d’entrer à Vanaheim.
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Notre Héroïne s’éveilla au flochottement de la neige contre la fenêtre, des dendrites étoilées parfaites qui s’écrasaient contre la vitre. Sa gorge trop sèche émit un grognement à leur encontre (un mot adamique visant à les chasser de son coin de paradis) mais l’effort ne porta pas ses fruits et l’esprit glacé de la neige réussit à transpercer les carreaux. Il traversa les couvertures, la couette et les draps pour s’emparer de Notre Héroïne qui était enfouie dessous, nue. Elle frissonna, laissa un bâillement parcourir tout son corps, et, comme elle s’étirait aux confins du lit, elle sentit les acides s’accumuler dans ses membres ; elle chercha à voir jusqu’où elle pouvait s’étirer sans toucher quoi que ce soit.
Elle n’était pas seule quand elle avait sombré dans un sommeil alcoolisé, même si c’était le cas désormais. Hubert Jorgen n’était plus là. La couette et les édredons enroulés autour d’elle avaient toujours son odeur (propre et charnue, comme celle d’un savon fait à base de graisse de bacon) et sa tête avait laissé une empreinte au creux de l’oreiller, mais le corps lui-même était absent. Elle respira une dernière fois l’odeur et laissa de nouveau résonner un bâillement barbare du fin fond de sa mâchoire. Sa mélodie bien à elle.
Lorsqu’elle se glissa hors du lit à contrecœur, elle remarqua qu’il ne s’agissait pas du sien et se demanda vaguement comment elle avait atterri là. Et puis, à travers le brouillard de sa gueule de bois, elle se rappela.
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Le mentor commun des deux hommes, Clint Van Cleef (tourmenté par le conflit qui opposait ses deux meilleurs élèves), avait confié à Ymirson sur son lit de mort une série inexpliquée de coordonnées géographiques et avait fourni à Pytlick la description d'un point de repère sous lequel creuser une fois ces coordonnées atteintes. Les deux hommes seraient par conséquent forcés de coopérer, en avait conclu Van Cleef, surmontant par nécessité leurs différends afin de localiser le trésor que leur mentor leur avait légué. Van Cleef était mort convaincu que ses élèves seraient ainsi réconciliés. Il n'avait cependant jamais été fin psychologue.
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J'ai bien peur que cela ne fasse pas l'affaire. Assez de ces dissertations laudatives sur Vanaheim comme utopie, je vous en prie. […] Si vous devez absolument écrire sur cet endroit, concentrez-vous sur d'autres aspects : Vanaheim comme miroir obscur de l'Islande de la surface […] Vanaheim comme grotesque expression de l'obsession islandaise pour la pureté. Ce genre de choses. […].
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Je comprends en quoi Shirley peut agacer les autres. Je sais comment elle s'autorise à être perçue par eux. Mais mon plaisir est que personne d'autre (pas même Emily Bean-Ymirson de son vivant) n'ait compris comment Shirley était incapable de vraiment m'agacer, moi.
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Tu ne m'as peut-être jamais compris dans le passé, cependant n'imagine pas que tu puisses abruptement me comprendre maintenant, même en considérant la nouvelle fluiditude de mon élocution.
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- Afin de présenter la chose en des termes concerts, laissez-moi vous décrire les choix que j'aurais faits , si j'avais adapté les journaux intimes d'Emily.
- Dites-moi tout.
- OK, alors pour commencer, j'aurais certes construit les histoires de façon à ce qu'elles culminent en un paroxysme, mais je n'aurais pas laissé cette acmé être la seule finalité du livre. J'aurais considéré l'acte d'amour - métaphoriquement parlant, bien entendu - dans sa globalité et je me serais moins attachée à l'orgasme en lui-même. La tension narrative se résoudrait également d'une façon moins éjaculatrice, moins post-coitale... Dans l'idéal, j'aurais laissé le lecteur excité par quelques fils d'intrigue non résolus, qui pourraient mener à un autre paroxysme après l'expérience de lecture, en revivant intérieurement le récit. Il y aurait beaucoup plus d'espace négatif, ce qui n'est pas dit serait aussi important que ce qui est dit. Tout dans la suggestion... Et peut-être une sorte de câlin narratif après tout ça.
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Une fois, alors que Notre Héroïne était âgée de seize ans, elle avait fait rouler sous la table deux malfrats norvégiens de cent dix kilos. Sa mère avait dévoilé leur réseau de contrebande et ils avaient retenu l'adolescente captive dans le sous-sol d'une mercerie pendant deux jours. Jamais à court d'idées, cependant, Notre Héroïne avait réussi à les convaincre de jouer au Roi qui boit (un jeu à boire dont ils lui avaient parlé le premier jour de sa captivité), simplement pour passer le temps, soi-disant.
"Il vous faudra me détacher les mains, leur avait-elle dit.
- Euh... Je sais pas trop. Le patron nous a vraiment dit de ne pas...
- Bon, on joue ou pas ? Il est certain que je n'ai pas assez confiance pour vous laisser me verser des verres dans le gosier. Ou bien vous avez peur que je vous batte tous les deux ?
- Bah, vas-y. Détache-la, Haakon.
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Je vais être le suspect, et la piste du vrai meurtrier va perdre de son odeur.
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Tu es indubitablement perplexée par la fluiditude de mon élocution.
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