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Citations de Earl Thompson (111)


Earl Thompson
Je fais partie de ces gens sur qui j’écris et ne ferai jamais vraiment partie des autres.

Je fais partie de ceux qui ont été effrayés si jeunes
par la violence que le simple fait de ne pas
être mort est pour nous une victoire.
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Où s'en vont-ils mourir, les êtres comme ça ? Dans des chambres sordides, aussi inélégamment et misérablement qu'ils ont vécu. Un fils dans les Marines. Une fille qui ne parle pas, c'est comme ça. Où et comment les inhume-t-on ? Aucun plaisir plus grand dans leur existence que de mordre dans un chocolat au cœur de caramel, et aucun rêve plus noble que d'aller s'installer à Miami un jour ; il semblerait plus approprié de les dessécher sur pied que de les enterrer. Ils veulent jouer dans la cour des grands mais, trop idiots ou trop peureux pour y faire autre chose que des pâtés de sable,
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Le visage de Madame Miller n'était pas tant une caricature de la féminité qu'une insulte à son essence même. Une toute petite bouche écarlate peinte sur une surface qui n'était pas sans évoquer la pâte à pain, et qui semblait, vision obscène, s'ouvrir vers l'intérieur quand elle parlait, comme si la femme allait se dévorer elle-même.
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Et à compter de ce jour, la seule attente d'une apparition de Stella faisait naître en lui le sentiment du temps dans toute sa cruelle durée et sa brièveté redoutable : elle tardait trop à apparaître et disparaissait bien trop vite.
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Même avec ses chaussures trempées, Jack courait vite. C'est dire à quel point Opal, la cinquantaine, un cul large comme une moissonneuse-batteuse et des jambes comme des piliers d'église, avait dû galoper tel un zèbre !
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Sur le plan idéologique, on pouvait plus ou moins le définir comme populiste-agnostique-anarcho-syndicalo-cabochard tendance primitif.
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Ce pays, il a complètement perdu ses repères. Les amis se font plus confiance entre eux. Plus personne aide personne. Tout le monde s'en fout. C'est chacun pour sa poire et le diable pour tous. Tout ça à cause de Rockefeller et sa clique. A cause des pétroliers. Des banquiers et leurs taux d'intérêt. Y tueraient père et mère sans hésiter, y mettraient n'importe qui en taule, y z'achèteraient tout un Congrès, tout un pays, y feraient n'importe quoi et y diraient que c'est l'intérêt national. Mon cul, oui ! C'est des bons à rien d'enculés, tous ! Et personne fait rien. La prochaine fois, on élirait un Hitler que ça m'surprendrait pas. Un putain de pays qui donne même plus les moyens aux vieux d'aller en ville ou à la campagne. C'est ça, l'histoire de ce pays, si tu lis un peu. Pas besoin de bouquins d'école. C'est dans les journaux, pour peu qu'on ait assez de cervelle pour le lire. J'ai pas l'impression qu'on t'apprend ça à la fac, hein ?
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Maman ?
Quoi ?
Des fois j'ai l'impression que moi je suis plus vieux, et toi, t'es une petite fille.
Elle le prit dans ses bras.
On se serre les coudes tous les deux. Pour le meilleur et pour le pire.
Maintenant que j'ai vu le pire, répondit-il, citant une des répliques favorites de son grand-père, quand est-ce qu'on voit le meilleur ?
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Son imbécillité fondamentale, c’était sa foi inébranlable (et ceci en dépit de l’accumulation de preuves du contraire) en ce principe cardinal du rêve américain : pour peu que l’on soit honnête, respectueux de la loi et disposé à travailler à hauteur exacte du salaire offert, alors le succès est garanti.
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Sur le navire, y compris chez ceux qui parlaient d'étudier à la fac en rentrant, la lecture relevait soit du pur divertissement, soit de la source d'informations à ingurgiter dans le but de trouver un meilleur boulot, et certainement pas des idées ou des scènes qui pouvaient éventuellement leur électriser l'esprit et leur ouvrir les yeux. Les romans qui racontaient autre chose qu'une histoire de flics ou de cow-boys étaient une perte de temps aussi dangereuse pour la santé que pour la virilité. Même ses meilleurs amis lançaient des coups d'oeil sceptiques sur les livres qu'il lisait, avec ce même air de désapprobation silencieuse qu'ils affichaient lorsqu'un des infirmiers les plus efféminés faisait des bonds de cabri accompagnés de petits cris en recevant une main au cul dans la file d'attente du mess.
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Il avait demandé à étudier le chinois, des fois qu'il serait amené à devenir un de ces soldats de fortune, mais la fac ne proposait pas cet enseignement. Bizarre, il avait toujours cru qu'une université, ça savait tout. Une femme qui avait l'air d'exsuder un produit hydratant pour la peau l'avait alors regardé droit dans les yeux par-dessus la rampe de lancement de ses petits seins pointus comme des obus, et l'avait convaincu : « La langue internationale, c'est le français », sur ce ton qui laissait entendre qu'il lui suffirait de l'apprendre pour qu'elle et lui vivent une histoire torride.
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Pris entre le marteau de la pauvreté comme échec moral personnel et l'enclume de ce miroir aux alouettes qu'était la récompense matérielle d'une citoyenneté à laquelle ils ne pouvaient jamais prétendre, ils étaient des réprouvés partout où ils jetaient l'ancre. Toute leur histoire était un kaleidoscope insensé de faits, de fantasmes sur grand écran, de mensonges de protection instinctifs et de vérités un peu arrangées pour entrer dans le moule d'un rêve américain modeste et présentable.
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Souvent Jacky fantasmait : il se voyait sculpter une superbe statue de marbre, parfaitement lisse, et lui inventer une sorte de cramouille en caoutchouc pour pouvoir la baiser en vrai. Et on pourrait même lui coller des poils, non ? se disait-il. Le garçonnet se mit à tomber amoureux de chaque statue qu’il croisait, qui s’animait dans ses rêves pour devenir son esclave consentante. Elles le remerciaient pour la moindre de ses cruautés, se sacrifiaient pour satisfaire chacune de ses tocades.
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Ok, résumons : son beau-père était un gibier de potence et sa mère une pute ; sa grand-mère et son grand-père avaient toujours été à l'assistance ; mais bon, ça ne voulait pas dire qu'il allait forcément mal tourner. Il était certain d'une chose, cependant : avant de se retrouver avec un boulot de merde toute sa vie, à devoir quand même quémander de l'aide, il prendrait une arme et irait faire des braquages.
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Son visage était un masque coquin de cosmétique qui lui fit penser à ces petites filles qu'on nommait sam-san, d'à peine trois ans parfois, qu'on voyait traînées de bar en bar par leurs parents, un frère ou un parrain qui les avait achetées et formées à jouer de cet instrument à corde unique dont le son, pour une oreille occidentale, n'était pas sans évoquer un chat qu'on torture.
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C'était curieux comme les pauvres se voyaient imposer tous ces diminutifs féminins, dînette, kitchenette, chambrette, couchette, et même supérette, merde !
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Je fais partie de ces gens sur qui j'écris et ne ferai jamais vraiment partie des autres. Je fais partie de ceux qui ont été effrayés si jeunes par la violence que le simple fait de ne pas être mort est pour nous une victoire.
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Au bout du compte, quelque part dans le monde, dès qu’y’a une transaction sur le maïs à Chicago ou sur l’or à Wall Street, ça veut dire qu’y’a un gamin qui crève de faim, ou une femme qui vend son cul pour une poignée de café et une croûte de pain, ou un homme qui se fait descendre à la mitraillette parce qu’il s’est plaint des conditions. C’est comme ça qu’ça marche. Et c’est comme ça qu’ça va marcher jusqu’à c’que le monde ressemble à une flopée de rats dans le ventre d’une vache morte, ou alors qu’on soit suffisamment nombreux pour dire stop. On partage tout à parts égales !
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Une fois qu'on a bu ne serait-ce qu'une gorgée au puits du pouvoir, une tasse, un seau, un océan ne sera jamais assez...
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Tout le monde est tellement dans la mouise qu'y z'ont même plus envie, tellement qu'y z'ont peur de perdre le peu qu'il leur reste. Z'ont plus de couilles. Plus personne qui lève le petit doigt pour empêcher ces cinglés de donner le pays aux banquiers. Y faudrait qu'on prenne des fusils, des fourches, des haches, tout ce qu'on peut attraper, nom de Dieu, et qu'on marche sur Washington et Wall Street. Virer tous ces enfoirés. [...] On rend le pays aux petites gens. Ici, ça a jamais été prévu pour être le pré carré d'une minorité. Mais non, tout le monde a la trouille, ils font la queue pour pouvoir lécher le cul du gouvernement et dire "merci patron" pour ce qu'ils récupèrent.
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