Et n'était-ce pas sur les rives du Prut que l'Autriche avait arrêté les Russes et les Turcs [...] avant qu'ils ne compissent et ne mettent en morceaux tout ce que l'empereur avait rassemblé tant bien que mal au nom de Dieu et de Jésus-Christ, pour en faire un royaume qui s'appelait l'Europe? Car l'Europe se trouvait en trouvait en Autriche. L'Autriche en était le coeur. L'Autriche était un rempart contre l'immoralité, contre la superstition et la sorcellerie. Et Czernowitz était le cul de l'Europe, la dernière citadelle de Sa Majesté Impériale. Du haut des ruines de Cecina, sur la rive gauche du Prut, l'empereur pouvait apercevoir l'Asie. De l'autre côté de Czernowitz commençait l'hiver russe, là-bas vous guettaient des tempêtes de neige glaciale, des steppes asiatiques, le choléra, le typhus, les poux, la leste, les Cosaques et Dieu sait quoi encore.