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Critiques de Edgar Mittelholzer (48)
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Le temps qu'il fait à Middenshot

Etrange roman, situant une action en quasi huis-clos, dans un village imaginaire de la campagne anglaise, Middenshot, au début de l'hiver, en trois étapes météorologiques : vent, brouillard et neige.



Une première de couverture réussie et prometteuse, avec ces arbres dénudés, "comme de sombres oiseaux aux plumes arrachées", des dessins en tête des trois parties figurant les éléments naturels pré-cités, l'ensemble donne un roman bien écrit, quelque peu déjanté, parsemant des réflexions discutables sur l'élimination des criminels, depuis Hitler jusqu'au plus quelconque droit commun des années 50.



L'histoire se déroule donc en 1950 et implique un triangle familial -- père, mère et fille -- et d'autres personnages, un voisin que la fille déjà sur le retour à peine la trentaine atteinte aimerait bien conquérir, ce dernier étant plutôt attiré par les formes provocantes de son employée de maison, un tueur évadé d'un asile ainsi que son complice, deux détectives privés aussi compétents que ceux mis en scène par Hergé dans Tintin.



C'est essentiellement la présumée folie du père, Mr Jarrow, personnage principal, qui domine magistralement l'oeuvre, avec ses réparties savoureuses, sa vision de l'absence de sexualité de sa fille imagée en une Io délicate, dont le voisin, taureau jupitérien, menacerait la virginité, elle-même ne demandant pas mieux.



L'originalité du roman se développe magistralement autour des trois éléments naturels, vent, brouillard et neige qui ajoutent à l'atmosphère oppressante et étouffante dans laquelle les relations confuses des personnages s'enlisent. Ainsi, les descriptions de la tempête, des arbres qui tiennent une grande place dans ce texte, du fog britannique qui en vient jusqu'à dissimuler les passions, de la neige qui ensevelit l'ensemble, gommant à la fois les turpitudes et leurs traces dans la campagne engloutie, multiplient les angoisses ou les passions des protagonistes.



La bonne du voisin, prénommée Hyacinthe, ne manque pas de chair et de verve et cette dernière se déploie en des considérations quasiment fascistes, dignes de différents partis politiques dits nationaux. Curieusement, ce sont celles-ci qui vont peu à peu séduire le voisin, Mr Holme, qui va découvrir que sous les atours plantureux de la bonniche se cache un cerveau aux idées pourtant si dangereuses pour l'humain.



Toute une sensualité, voire érotisme, émane des approches des différents personnages, père et mère, fille ou bonne et voisin, qui ajoute encore du piment à l'histoire pseudo-policière, et aux divagations des protagonistes. La violence de certaines situations et même leur horreur exprimées dans la bouche du père Jarrow confère à ce roman une connotation et une ambiance hitchcockienne qui séduira les amateurs du genre.



Enfin, des dialogues savoureux, emplis d'humour, souvent noir, font aller et venir le lecteur du sordide au merveilleux, dans le sang des orchidées ou celui des hommes, le tout dans différents délires fort bien mis en scène.



Il est donc très plaisant d'aller frissonner dans le vent, se perdre dans le brouillard des esprits et se couler dans la neige de Middenshot, en lisant ce roman réussi que les amateurs du genre apprécieront.
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Le temps qu'il fait à Middenshot

"Et le brouillard , le brouillard humide et blanc qui tisse de nouveau sa toile entre les arbres et enveloppe tout: la haie, le toit des maisons, les hommes , les pensées des hommes, et les souvenirs des femmes, les souvenirs de bruyères et d'ajoncs sur le terrain communal."(P.162)



Avant toute chose, "Le temps qu'il fait à Middenshot" est un roman atypique, qui compte autant par le fond et les propos abordés, que par l'ambiance étrange et le style d'écriture qui surprend, déconcerte, et interroge forcément.

La couverture de ces éditions du Typhon , superbe illustration cotonneuse d'un paysage mangé par le brouillard, aux décors naïfs, reflète parfaitement l'ambivalence du roman, oscillant entre roman noir et roman gothique.



Mais mon intérêt pour ce livre reposait principalement sur l'auteur, Edgar Mittelholzer (1909-1965), qui m'intriguait. Né en Guyane Britannique, il fut confronté au racisme et aux injustices de classe qui régnaient dans cette colonie. Enfant métis d'une famille qui se voulait blanche, il subit le rejet de ce père blanc qui n'accepte pas la couleur de peau prononcée de son fils. Dédaigné par les siens, brimé lors de son intégration dans l'armée, l'écriture devient refuge.

En Angleterre, il tentera de vivre de ses talents d'écrivain mais, personnalité tourmentée et rongée par la dépression, il se suicidera en 1965.



Sa biographie importe si l'on veut saisir l'étrangeté inquiétante du roman. Car Edgar Mittelholzer excelle à instiller cette atmosphère menaçante tout en introduisant des éléments loufoques et en soulevant des questions majeures, créant un récit complètement décalé.

Il traite de sujets graves sur un ton comique, voire grotesque, nous poussant sans arrêt à nous interroger pour remettre certains propos en perspective. Le décalage nous interpelle, comme si on visionnait un documentaire sur la montée du nazisme, doublé par la musique de générique de Laurel et Hardy !



Mittelholzer joue avec différents styles littéraires et structure son récit en trois parties très dissemblables, répondant à trois éléments météorologiques : le vent, le brouillard et la neige.

Autant dire que le genre adopté pour aborder la période de brouillard va se révéler brumeux !



• Le contexte des paysages tourmentés par les éléments climatiques sert donc d'écrin aux affres des personnages.

À commencer par le foyer des Jarrow, gangrené par la démence du père, Herbert, persuadé que son épouse, Agnès, est décédée (alors que parfaitement en chair et en os à ses côtés sous le même toit !), laquelle lui apparaît lors de séances de spiritisme (et pour cause puisqu'elle est bien vivante !) consenties par leur fille, Grace, qui endure au quotidien le comportement délirant de son paternel... Aux premiers abords, ce personnage un peu dérangé nous fait sourire car sa folie inoffensive est presque touchante, lui qui passe à côté de sa bien-aimée sans la remarquer mais cherche à tout prix à la retrouver par le biais du spiritisme. Ce décalage constant et la résignation bienveillante de la mère et de la fille prêtent à sourire, ... jusqu'à ce que l'ambiance s'épaississe et s'embrume, lorsqu'apparaît un mystérieux personnage, le "Grand exécuteur", échappé de l'asile de Broadmoore, et dont la dangerosité fait écho à la folie jusqu'alors inoffensive de Mr Jarrow...

Entre aussi en scène le voisin, Mr Holme, ancien militaire, qui n'aimerait rien d'autre que de se rapprocher de Grace, malgré leur trop grande retenue à tous deux. Mais ce serait sans compter sur Hyacinthe, la bonne énergique de Mr Holme, pétrie de désir pour son employeur... La touche finale de burlesque est portée par la présence de deux détectives, façon Dupont et Dupont, venus enquêter sur les meurtres commis sur la lande.



La violence qui va soudain se répandre à Middenshot met en exergue les désirs réprimés, les envies refoulées des protagonistes. C'est un peu comme un signal électrique qui va ouvrir de nombreuses portes jusqu'alors restées fermées, et délivrer des pulsions : de vie, de désir mais aussi de violence et de mort.



• Outre son côté décalé et parodique, il ne faut pas s'y tromper : "Le temps qu'il fait à Middenshot" traite de sujets philosophiques et sociétaux, notamment la violence, la façon dont nos sociétés se construisent dessus et la tolèrent ou l'érigent presque en valeur, le rapport que chacun entretient avec cette dernière, la façon de la prévenir mais aussi de la punir.

Mittelholzer a non seulement vécu des brimades personnelles mais il fut aussi témoin de la seconde guerre mondiale, le roman est donc empreint de tous ces stygmates, toutes ces formes de violences:



✓ La violence comme réponse à une agression: le "Grand exécuteur" (l'échappé de l'asile) souligne le caractère fort et belliqueux des Allemands et la façon bien trop magnanime dont les vainqueurs ont traité ce peuple: "Il fallait traiter les Allemands comme des esclaves vaincus", "Ils nous méprisent et nous haïssent parce que nous les avons traités avec douceur"(P. 192). Il fustige le clémence des vainqueurs qu'il assimile à de la faiblesse:

"Liberté de parole, liberté de pensée, soit ; mais pas à nos ennemis. [...] Qu'on les écrase au contraire avant qu'ils ne nous écrasent. Eux ils récusent toute sentimentalité. Eux, ils ne sont pas pacifistes. Eux, ils sont armés jusqu'aux dents. [...] Quand ils seront au pouvoir, ils ne verseront pas de larmes d'attendrissement sur l'humanité [...] Dans leur pays, a-t-on le droit de parler librement ?"(P. 197)



✓ La violence comme valeur sociétale et éducative : Hyacinthe, la bonne de Mr.Holme, estime que les délinquants et les meurtriers doivent être exécutés, puisqu'on n'hésite pas à supprimer les nuisibles (rats et autres indésirables), il suffirait de procéder de la sorte avec les individus nuisant à la société !

C'est d'ailleurs un leitmotiv quasi obsessionnel chez plusieurs personnages:

- "Nous n'arriverons jamais à créer une civilisation satisfaisante si nous ne nous décidons pas à établir un système implacable, libéré de tout entrave sentimentale, permettant de débarrasser le genre humain de tous les individus dangereux : assassins, voleurs, adeptes de la violence, maniaques sexuels, lunatiques du crime." (P.221)

Sacrée vision du monde...



À aucun moment, l'auteur n'évoque la structure même de nos sociétés et le choix de leurs valeurs comme génératrices de cette violence (par exemple, des études d'autres formes de sociétés plus tribales montrent une violence réduite et rare)



✓ La violence de l'institution, qui par sa lâcheté, se cachant derrière de beaux discours humanistes, laisse faire: est régulièrement mise en exergue la mollesse d'une société peu ou pas répressive, la tolérance coupable qui laisse impunis les crimes et "encouragerait presque le passage à l'acte du délinquant". L'auteur pointe ainsi la lâcheté de nos sociétés face à l'avènement du fascisme et du nazisme.

Désignant toujours la violence institutionnelle, l'auteur ne s'arrête pas en si bon chemin et dénonce l'hypocrisie d'un système qui refuse aux patients en grande souffrance le droit à mourir dignement.



Nul doute que Mittelholzer, ayant vécu dans sa chair rejet et humiliation, ayant subi lui-même l'ostracisme et le racisme, n'a pu que réfléchir aux réponses à apporter à toutes ces formes de violences. Il me semble que ses personnages servent à dénoncer un monde qui se reconstruit, après le chaos de la seconde guerre mondiale, en n'ayant absolument retenu aucune des leçons de ce conflit !!

Il livre de façon ironique, à travers un roman noir et décalé, une réflexion puissante sur la société, l'éducation, les origines du "mal", et les valeurs philosophiques/morales (ou immorales) à privilégier dans une société.
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Le temps qu'il fait à Middenshot

Dans la petite ville anglaise de Middenshot, la famille Jarrow, mène une vie étrange, entre le père qui a perdu la raison, la fille trentenaire et la mère résignée, des rituels se sont créés comme de réaliser des séances de spiritisme père-fille pour s'adresser à la mère pourtant bien vivante...



La fille aimerait bien attirer l'attention de Mr Holme le voisin et devenir son épouse, mais son père le déteste.

Quand un détenu d'un asile voisin s'échappe, voilà que ce qui commençait comme un drame rural familial est bouleversé par une série de meurtres brutaux.



"Le temps qu'il fait à Middenshot" est l'exemple type du roman inclassable; drame ? études de mœurs ? roman d'énigmes ? Il échappe à toutes catégorisations.



Particulièrement bien construit et écrit, le roman de Mittelhozer est une pépite à découvrir absolument !
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Eltonsbrody

Le narrateur, un jeune artiste-peintre, Mr Woodsley, ne trouve aucune chambre d’hôtel disponible lorsqu’il arrive dans l’île de la Barbade. On lui indique que Mrs Scaife est susceptible de lui louer une chambre dans sa vaste demeure. Et en effet la charmante veuve âgée accepte de l’héberger. Au début, tout se passe bien. Woodsley peut aller et venir à sa guise dans la plupart des pièces de la maison et la cordialité de sa logeuse est permanente. Mais peu à peu une ambiance inquiétante va se mettre en place et Mrs Scaife, tout en gardant avec son hôte la même amabilité souriante, semble se livrer à d’étranges activités. ● Il s’agit d’un roman gothique, mais qui, au lieu de se passer en Ecosse ou en Angleterre, se passe sous le soleil de la Barbade – encore que la pluie, le vent et les courants d’air soient très souvent évoqués ! ● Mrs Scaife semble faire du roman un récit d’apprentissage pour le jeune Woodsley : « Vous m’intéressez Mr Woodsley, – vous m’intéressez beaucoup. Et j’ai dans l’idée que, lorsque nous nous séparerons, vous serez un jeune homme bien mieux avisé de l’étrangeté de ce monde. » ● Les éléments horrifiques se mettent peu à peu en place, et l’auteur jette le lecteur dans le doute : s’agit-il d’une histoire surnaturelle ou le rationnelle ? « Mais quel est le sens de la vie ? [demande Mrs Scaife à Woodsley] Et de la mort ? Même vous, mon garçon, ne vous rendez pas compte que, si robuste et énergique que vous puissiez être, la marque de la mort se voit sur votre joue. » ● La fin est magistrale mais le reste m’a paru quelque peu répétitif ; les événements étranges se succèdent les uns aux autres comme un empilement plutôt que comme le tissage d’une intrigue. Il m’a semblé qu’il y avait là plus matière à une nouvelle à chute qu’à un roman.
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Le temps qu'il fait à Middenshot

Quel temps fait-il à Middenshot, petite ville de campagne anglaise où les âmes sont bien tourmentées ?



Un présentateur météo le qualifierait de « changeant », passant successivement du vent qui perturbe la vie et les équilibres des habitants, au brouillard qui trouble et opacifie les événements sanglants qui s’y déroulent, pour finir en neige qui, comme chacun le sait, recouvre de sa blancheur les errements du passé et les fait disparaître, mais conserve des traces de ce qui se passe à sa surface.



Voilà pour la jolie métaphore météorologique – un peu lourde à la longue - déroulée durant les 350 pages de Le Temps qu’il fait à Middenshot, de Edgar Mittelholzer traduit par Jacques et Jean Tournier et révisé par l’éditeur. Pour le reste, on est ici dans un conte noir, qu’on pourrait presque apparenter à un vaudeville tellement les relations entre les personnages sont volontairement caricaturales. C’est-à-dire souvent exagérées. Et même parfois drôles.



Un mot sur les éléments de cette pièce de boulevard en contrée d’Albion : à ma gauche, la famille Jarrow dont le père est définitivement ravagé par les tourments de l’âme et les réminiscences de la guerre, à tel point qu’il considère comme morte sa femme qui vit pourtant toujours à ses côtés sans qu’il ne la voie. Seul moment d’apaisement, les séances de spiritisme avec Grace, leur fille, où M. Jarrow peut communiquer avec sa femme. Et pour cause…



À ma droite, M. Holme, voisin des Jarrow et vieux garçon endurci. Sa servante Hyacinte, dont la croupe fait frémir de désir bien des hommes au village, lui mettrait bien le grappin dessus pour s’assurer des jours meilleurs. Mais Holme ne lorgne que sur Grace, alors que Jarrow exècre Holme. Vous suivez ? Et au milieu de tout cela, débarque Le Grand Exécuteur, tueur fou qui sème en quelques jours l’horreur et la suspicion dans ce microcosme campagnard qui n’attendait qu’un révélateur de ce type pour révéler l’ampleur de ses tourments.



Si tous les acteurs du drame sont rapidement présentés et l’histoire vite mise en place, ça se gâte ensuite quelque peu. Dans un style pourtant enlevé et rythmé, le livre semble tourner en rond, en attente d’une bascule qui ne vient jamais, continuant de décliner ses réflexions sur la litanie des maux de l’époque – la guerre, la religion, le gouvernement des hommes, la justice… - sans que l’on comprenne bien où l’auteur veut en venir.



Reste un livre plaisant et drôle mais qui ne tient pas toutes ses promesses, probablement un peu daté pour un genre littéraire différemment travaillé aujourd’hui. Rien de grave au demeurant car l’objet est remarquablement édité et fabriqué par Les Éditions du Typhon, un éditeur à qui l’on pardonne tout, ce qui contribue grandement au plaisir de lecture.
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Eltonsbrody

Et maintenant, Le Typhon fait des poches : et hop !



Pour diffuser encore plus largement ces « voix qui portent en elles l’orage », Le Typhon a créé Soleils noirs, des poches élégants qui séduisent d’emblée grâce aux couvertures graphiques percutantes de Benjamin Vesco, à l’image de celle d’Eltonsbrody de Edgar Mittelholzer, traduit par Benjamin Kuntzer.



Une belle séance de rattrapage pour moi qui était passé à côté du grand format et de cette histoire gothique peu flamboyante, positionnée dans une inquiétante et vaste maison isolée en bord de côte sauvage à La Barbade.



Peintre en vadrouille, le jeune Dr Woodsley y est généreusement accueilli et hébergé par la veuve Scaife, qui vit seule avec ses domestiques dans cette demeure qui fut autrefois un haut lieu de fête et de vie. Mais bien vite, d’étranges phénomènes viennent troubler la quiétude du lieu et le séjour de Woodsley, dans cette maison qui semble plus habitée qu’il n’y paraît.



À coups de chapitres courts et efficaces, Mittelholzer nous place d’emblée dans une fausse ambiance douce et cosy, faisant monter la tension de son intrigue au fur et à mesure des pages, pour un final en apothéose d’horreur.



Cette fausse ambiance est en grande partie due aux superbes descriptions des paysages luxuriants de La Barbade, faussement apaisants et bercés par un vent omniprésent comme le souffle d’un mal qui porte les corps et chamboule les âmes. Des passages quasi-nature writing et cinématographiques à souhait.



C’est un livre classique et apaisé, dont l’intrigue monte en puissance à toutes petites doses et où affleure à chaque coin de page, d’évidentes références à Poe ou Maupassant, voire même parfois au Rouletabille de Leroux. Mais aussi pour mes co-lectrices, à la grande Christie ou à Lautréamont.



Bref un livre bien né, comme la collection qui l’abrite désormais.
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Eltonsbrody

Le narrateur est un jeune peintre de nom de Woodsley. Dans l’impossibilité d’être logé dans un des hôtels de Bridgetown à la Barbade, il accepte l’hospitalité de Mrs Scaife, une veuve âgée, qui possède une grande et belle propriété. La vielle dame semble charmante, la demeure est belle, et les environs inspirent le peintre. Mais les choses dégénèrent, une ambiance inquiétante s’installe, Mrs Scaife se met à avoir un comportement étrange, même si elle se montre toujours très aimable avec son hôte. Que se passe-t-il à Eltonsbrody ? Woodsley voudrait percer le mystère, il est fasciné par son hôtesse, et l’arrivée d’une jeune et belle infirmière pimente encore plus la situation.



Edgar Mittelhozer utilise un certain nombre de codes du roman gothique, les détournant quelque peu. L’armoire qui craque, de mystérieux coups de fil, un portrait qui se décroche, des chambres condamnées, tout cela installe un climat d’une manière assez traditionnelle, mais terriblement efficace. Il n’y a pas réellement de surnaturel, même si un doute plane, tout finit pas s’expliquer de manière rationnelle, mais le final du livre est vraiment glaçant. L’horreur sous des allures policées et bienveillantes créé une distorsion terrible. Ce qui m’a paru moins convaincant, c’est l’attitude de Woodsley, au final bien placide et naïve, alors que des signes et même des faits sont bien là pour montrer qu’il faudrait agir avant qu’il ne soit trop tard. Ou alors l’auteur met en évidence l’impuissance du personnage, trop timoré pour croire ce qu’il voit ou devine, incapable d’aller aux bonnes conclusions à cause de ses stéréotypes, d’une certaine vision du monde dans laquelle certaines choses ne peuvent exister.



C’est un livre prenant et un peu déstabilisant, une vraiment bonne lecture
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Eltonsbrody

Demeure d'Eltonsbrody, quelque part sur l'île de la Barbade. Un jeune peintre en voyage loge par hasard dans cette maison dont la propriétaire est une dame âgée et veuve de son mari, médecin très respecté sur l'île. Cette dame a à son service des domestiques, personnages à part entière de ce roman. Très vite le peintre va être témoin de faits étranges et horrifiques dans cette propriété. Il s'accrochera tout de même et se promettra de ne partir qu'après avoir levé le voile de mystère.



Ce livre se lit presque d'une traite. J'ai eu beaucoup de mal à m'arrêter de faire défiler les chapitres. Les personnages sont dépeints avec minutie, et quelle atmosphère faite de vent, d'embruns et de brouillard. Le suspense est omniprésent et sait tenir en haleine. Tout est ici très bien ficelé. Et quel plaisir de découvrir un auteur de la Guyana, malheureusement décédé.



Coup de cœur pour ce livre gothique lu en deux jours à peine !
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Eltonsbrody

Bonne pioche avec ce titre d'un écrivain qui gagne à être connu, et qui traite ici de la question du brassage ethnique et culturel à travers un roman gothique, dans le respect des codes inhérents au genre.



Que se cache t-il derrière les murs de cette bâtisse imposante, tenue par une hôtesse connue de tous pour offrir le gîte et le couvert aux étrangers de passage à la Barbade dans les années 60 ? Est-elle vraiment trop prévenante pour être honnête ?



Souffrant de sa condition d'homme métis, l'auteur projette dans ce récit toutes ses obsessions personnelles : la figure du paria, la malédiction des origines, le racisme, la mort et la folie. Il exploite aussi avec habilité l'ambivalence de ce décor exotique : entre paysage de rêve et passé cauchemardesque d'une île sous le joug de l'esclavage.



Une histoire pour tous les amateurs de macabre, qui sait monter crescendo vers un dénouement digne de Poe ou Lovecraft.
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Eltonsbrody

Direction la Barbade - patrie de Rihanna mais surtout lieu de l’action de ce roman, paru dans la collection poche des éditions du Typhon.



Donc, la Barbade qui évoque soleil et plage, chaleur et cocktail… mais oubliez tout ça.



Car l’atmosphère y est plus étrange que l’on ne pourrait le soupçonner : pluie diluvienne et vent incessant lui donnent des airs de Hurlevent.



Notre narrateur, M. Woodsley, se trouve fort déconfit lorsqu’il se trouve sur cette île alors que les hôtels sont bondés.



Il finit cependant par trouver un logis à Eltonsbrody. Une demeure de la fin du 19ème siècle, occupée par une vieille femme Mrs Scaife et ses domestiques.



Si le début du séjour se passe agréablement, de plus en plus d’éléments vont troubler notre héros. Des bruits étranges la nuit, des portes closes et une hôtesse qui ne cache rien du fait qu’elle est excentrique et macabre… réalité sordide ou folie d’une vieille dame ? Voilà ce que Woodsley va tenter de découvrir.



Ce roman, deuxième lecture pour moi de cet auteur, est une pépite de roman gothique. J’ai apprécié que le cadre semble si éloigné de ce style, ancré souvent dans la campagne anglaise, mais la Barbade se révèle être un cadre tout aussi intéressant.



On oscille comme le narrateur entre tensions et moments de calme, doute et hésitation. On lève les yeux au ciel quand, en situation de danger, les protagonistes semblent prendre un malin plaisir à ne pas rester en groupe ou à persister à vouloir résoudre un mystère quand l’instinct soufflerait plutôt une fuite la plus rapide possible.



Cependant, la magie opère. Celle d’une atmosphère servie par une plume soignée. C’est beau et dérangeant, étrange et familier, et c’est à lire !



J’espère que les éditions du Typhon ont d’autres romans d’Edgar Mittelholzer dans leurs placards.
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Eltonsbrody

On a rarement l'occasion de lire un auteur du Guyana et c'est la première raison qui m'a poussée vers ce livre (grâce au challenge Globetrotteur), la seconde étant que j'aime les romans gothiques. le narrateur, Woodsley est à Georgetown, à la Barbade, où, faute de trouver une chambre dans un hôtel, il sera hébergé par la charmante Mrs Scaife, dans la belle demeure d'Eltonsbrody.

"En dépit de son isolement au coeur de vastes étendues cernées de rares champs de canne côté terre, et de la descente escarpée côté mer, Eltonsbrody, telle que je l'avais vue pour la première fois en ce Jeudi saint de l'année 1958, ne paraissait pas menaçante. Elle évoquait au contraire quelque chose d'idyllique - et les arbres qui l'entouraient en étaient responsables : deux ou trois acajous, de nombreux casuarinas grands et maigres - mes arbres préférés, soit dit en passant, ainsi que quelques flamboyants rabougris."

Et bien je dois dire que ce récit "horrifique", comme le qualifie le narrateur, fait bien son travail. Tout est dans l'ambiance créée par une belle écriture. La demeure est sans cesse balayée par les vents, ça grince, ça claque, les courants d'air se glissent sous les vêtements. Deux pièces verrouillées ajoutent au mystère. On y entend des bruits, l'armoire grince et des odeurs bizarres semblent se glisser sous les portes. De plus, notre adorable hôtesse a un comportement de plus en plus énigmatique. Bref, mission accomplie, ce roman m'a donné des frissons. Rien de trop sanguinolant pourtant, tout est dans l'ambiance et la suggestion.
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Eltonsbrody

Premièrement, le livre...

On a dans les mains un bel objet soigné (en version poche, pour ma part), avec un papier de qualité et une jolie couverture signée Benjamin Vesco.

Deuxièmement, le texte...

On ne s'ennuie pas lors de la lecture de ce roman "mauvais genre".

Edgar Mittelholzer s'amuse et nous propose un récit assez dérangeant.

Pour celles et ceux qui aiment les ambiances et les personnages qui possèdent un côté malsain, entrez dans la demeure de la charmante Mrs Scaife.



Challenge saisonnier : L'été 2022
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Le temps qu'il fait à Middenshot

Vent, brouillard et neige mêlés. Une météo anglaise à souhait. Le genre de temps qui rend fou.

Fous, les protagonistes de ce roman le sont tous un peu. Entre celui qui est persuadé que sa femme est morte et qu'il ne peut communiquer avec elle que lors de séances de spiritisme (alors qu'elle lui fait la cuisine et gère la maison... comme quoi...), celui qui voue une passion immodérée à ses serres et à ses orchidées (surtout une qui sera la perfection faite fleur), celle qui se voit comme une star hollywoodienne (de l'accent à la cambrure) et celle qui se dévoue jusqu'à l'abnégation de soi (moins invisible que sa mère mais pas plus récompensée), c'est un beau tableau de névroses qui nous est présenté. Et quoi de mieux pour un auteur de croiser les névroses de ses personnages ?



Alors tout ce petit monde se croise. Jusqu'au moment où un fou (à peine plus fou qu'eux mais lui s'est échappé de l'asile où il était interné) vient bouleverser la toute relative tranquillité du lieu. Et permet d'ajouter deux policiers, un modèle de Dupont et Dupond punk qui se font une idée toute personnelle de la justice.



Le temps qu'il fait à Middenshot est un roman étrange et il conduit bien évidemment à une lecture qui l'est tout autant. J'ai eu le sentiment de lire un texte qui reprend de nombreux codes du roman gothique et pourtant, c'est un livre transgressif, qui ne ressemble à aucun autre. Je ne serai pas étonnée d'apprendre que Tim Burton est un lecteur d'Edgar Mittelholzer en plus d'Edgar Allan Poe. C'est aussi un livre qui porte avec beaucoup de sarcasmes un discours sur le Bien et le Mal (de l'importance des majuscules) et sur la violence dans notre société. L'auteur l'a écrit en 1952, dans un monde encore bouleversée par deux guerres mondiales.



Avec les éditions du Typhon, l'objet est beau et le choix audacieux. C'est toujours plaisant de lire un texte aussi original qui vient casser un enchaînement de lectures plus consensuelles. J'aurais aimé un peu plus d'humour pour que ce livre soit une véritable comédie gothique, (ce vers quoi il tend parfois) et un peu moins de misanthropie. Que le vent dissipe un peu le brouillard et laisse place à un jour de neige plus joyeux.
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Le temps qu'il fait à Middenshot

Bienvenue à Middenshot, ville balayée par le vent, la brume et la neige.



Une ville étrange où des meurtres se produisent depuis qu’un grand Exécuteur hante ses rues. 



Une ville qui abrite une famille étrange, les Jarrow avec le père, Herbert, fou depuis un accident, persuadé que sa femme est morte. Agnès, la fameuse épouse, bien-vivante et supportant avec patience la folie de son époux, attendant qu’il organise une séance de spiritisme pour accepter de lui parler. Pour compléter ce duo, Grace, leur fille, tricote, emmitouflée dans la sécurité de son quotidien.



Il y aussi M. Holme leur voisin qui aimerait épouser Grace et Hyacinthe la femme de ménage qui voudrait l’épouser, lui. 



Voilà un roman étrange, sombre, absurde, exigeant mais que je n’ai pas pu poser. 



L’auteur alterne les points de vue dans un même paragraphe, développe jusqu’à l’écœurement des théories nauséabondes sur l’eugénisme comme pour mieux les moquer, les rendre encore plus insupportables à lire. 



L’atmosphère du roman est absolument fantasmagorique, sublimée par la mise en page et le travail éditorial des éditions du Typhon. Les éléments sont des personnages à part entière, l’on frissonne en entendant le vent , en parcourant les chemins brumeux ou les sentiers enneigés. 



Ce roman est inclassable, et ne plaira clairement pas à tout le monde, mais me concernant c’est une très belle découverte. 
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Le temps qu'il fait à Middenshot

Edgar Mittelholzer a le don des images et de l'atmosphère. En quelques phrases, le vent devient un personnage à part entière, qui annonce les horreurs à venir. Divisé en trois parties, c'est d'ailleurs le temps qui donne le rythme au récit. Bientôt succéderont le brouillard et la neige. S'ensuivent d'étonnants monologues intérieurs, pendant lesquels le lecteur devine aisément qui s'exprime. On retrouve le cynisme, l'humour noir, parfois en roue libre de l'auteur. L'incarnation du mal est encore une fois un vieillard d'apparence inoffensive. Est-il fou ? Ou est-il parfaitement lucide ? L'ambiguïté est cultivée jusqu'au bout. Elle traduit un désespoir profond qui emporte toutes les valeurs. Famille, société, justice. Tout est subverti au service de cette tragi-comédie, servie froide.
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Eltonsbrody

Merci beaucoup aux éditions du typhon pour m’avoir permis de découvrir ce roman et plus particulièrement cet auteur guyanien que je ne connaissais pas du tout ! Décédé en 1965, Edgar Mittelholzer est le premier auteur caribéen à avoir eu du succès en Europe. Avec Eltonsbrody, le lecteur est plongé dans une atmosphère gothique dès les premières pages et autant vous dire que j’ai adoré ce roman !



On y suit un jeune peintre qui est accueilli par une vieille femme dans une grande demeure sur l’île de la Barbade. Si l’on s’attend à un décors chaleureux et un ambiance colorée style caraïbe, il n’en est rien du tout ! On est plus dans une ambiance humide, venteuse et sombre qui n’a rien à envier à la bonne vieille Angleterre des romans gothiques. La demeure nommée Eltonsbrody est menaçante et glauque au possible. Les armoires grincent, les fenêtres claquent, le vent fait constamment trembler la maison… Et c’est sans parler de la vieille maitresse des lieux qui semble folle à lier.



Pas de doute possible, on est ici dans un roman gothique traditionnel mais pas que ! L’atmosphère s’assombrit au fil des chapitres, des accidents arrivent, des révélations se dévoilent petit à petit jusqu’à plonger le lecteur dans un vrai roman d’horreur ! Certains passages sont même gores !



Il y a de quoi frissonner à la lecture de ce roman et plusieurs fois on a envie de secouer notre héro et lui hurler de déguerpir le plus vite possible de cette maison des horreurs ! Pas besoin d’être devin pour comprendre qu’il se trame quelque chose de louche et de dangereux. Sans compter la maitresse des lieux obsédée par la mort qui semblent éprouver un attachant malsain pour notre personnage principal…



J’ai dévoré ce roman en une seule fois tellement l’histoire est prenante et addictive ! L’écriture est très fluide et permet d’engloutir les chapitres rapidement. Sans compter les fins de chapitres qui se terminent toujours sur un suspens. Bref, un roman d’horreur qui se dévore !



J’ai passé un excellent moment avec ce roman gothique qui m’a happé dès les premières pages ! L’ambiance est glauque à souhait et l’histoire addictive ! Je le conseille à tous les amateurs de romans gothiques et d’horreur !
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Eltonsbrody

Au cours d’un voyage à la Barbade, Woodsley est hébergé par Mrs Scaife dans sa vieille demeure, Eltonsbrody. Depuis la mort de son mari, elle vit seule avec ses domestiques et elle se réjouit de la compagnie du jeune homme qui s’adonne à la peinture.



Un roman gothique transposé sur une île au milieu de la mer des Caraïbes, ça fonctionne tout à fait! Tous les ingrédients sont réunis : des paysages côtiers balayés par les vents, une maison pleine de courants d’air, un cimetière, des accidents suspects, une dame excentrique qui cache des penchants inavouables, un invité naïf (on comprend bien des choses avant lui), etc.



Dès les premières pages, le narrateur accroche son lecteur : « C’est une histoire atroce – proprement horrifique –, et j’encourage quiconque ne se sentant pas le cran d’affronter la véritable horreur à ne pas lire une ligne de plus ». Mais cette histoire (aussi morbide soit-elle) se transforme rapidement en récit d'enquête, Woodsley se prenant pour un Sherlock Homes en herbe, et l’écriture est trop démonstrative. Le manque d’ambiguïté a quelque peu gâché mon plaisir.

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Eltonsbrody

FRISSONS GOTHIQUES

Toujours indécis pour la destination de vos vacances ?

Alors direction l’île de la Barbade !

C’est loin, dépaysant, la mer à perte de vue, des vagues qui se brisent sur les rochers, une végétation abondante et colorée… bref un petit paradis.

Côté hébergement, une seule adresse à vous conseiller : Eltonsbrody. Charmante maison isolée, tenue par Mrs Scaife qui vous recevra dans sa robe de chambre vert olive. Une adresse testée pour vous par Mr Woodsley, un peintre venu profiter des paysages uniques de la Barbade.



Oui mais voilà, la carte postale s’arrête là.

Car sur cette île les rochers sont menaçants, l’austérité étouffante et surtout un vent glacial hurle sans cesse. Quand il commence à enlacer insidieusement vos chevilles c’est pour mieux vous faire frémir entièrement. Souvent annonciateur d’événements, au mieux inquiétants, au pire effrayants, ce vent spectral concourt à faire galoper l’imagination de Woodsley et surtout le pousse à résoudre l’énigme qui se cache derrière les murs d’Eltonsbrody et derrière l’attitude apparemment aimable et pourtant effrayante de son hôte, Mrs Scaife- personnage complexe à la duplicité émotionnelle déstabilisante qui se plait à dire souvent : « je suis une personne étonnante »… c’est le moins qu'on puisse dire…



Des pièces fermées à clé, des bruits suspects, des tâches inexplicables, des odeurs inquiétantes et la mort qui rôde …



J’avais lu "Le temps qu’il fait à Middenschot" d’Edgar Mittelholzer (aux éditions du Typhon également), j’ai retrouvé ici avec plaisir cette plume fascinante et hypnotisante qui dans un roman d’atmosphère nous pousse à suivre inéluctablement jusqu’au dénouement le récit et l’enquête menés par Woodsley, prenant des allures de Sherlock Holmes dans un texte qui n’est pas sans rappeler ceux de Maupassant et d’Edgar Alan Poe dans la noirceur du fantastique tendant à l’effroi.



Si j’ai aimé les descriptions de la nature de la Barbade écrites comme de véritables tableaux, contrastants avec l’atmosphère de l’intrigue, j’ai aussi été happée par cette histoire noire et rocambolesque à la fois, dans laquelle le lecteur finit le cœur suspendu à un dénouement dont il se doute qu’il sera terrifiant !

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Le temps qu'il fait à Middenshot

DESTINATION DE REVE



Bienvenue à Middenshot !!

Petite bourgade anglaise pleine de charmes et de surprises, dans laquelle vous passerez un séjour forcément inoubliable !

Une température au sol un peu fraîche ? Oubliez ! Ici seule compte la chaleur humaine incomparable !



Dès votre arrivée vous profiterez de ce vent aux mordantes caresses qui vous enveloppera irrésistiblement avant de laisser place au brouillard mystérieusement lourd ou à la neige incessamment bruyante… des conditions météorologiques uniques vous en conviendrez, que le monde entier envie à Middenshot.



Car oui, Middenshot est LE site incontournable de vos vacances ! Vous profiterez très vite de son atmosphère généreusement austère et inquiétante, entre Hitchcock et Tim Burton.



Vous irez à la rencontre d’une population exotique et chaleureuse… à sa manière. Vous goûterez au bonheur d’une vie paisible, favorisant le lâcher-prise tant attendu…dès lors que vous resterez claquemuré dans votre chambre d’hôtel.



Une envie de musée ? Venez visiter la chambre des horreurs de Mr. Jarrow, inévitable figure de Middenshot. Il vous ouvrira ses portes en grand pour mieux vous asséner ses pensées morbides et violentes, convaincu de la nécessité d’exterminer les nuisibles humains pour libérer et soulager la société de toute forme de Mal. Un discours parfois tellement farfelu et outrancier qu’il vous assurera une visite pour le moins distrayante !



Envie de vous mettre au vert ? Mr. Holme vous accueillera dans sa serre, là où il regarde avec passion ses orchidées pousser comme il regarde tout à tour Hyacinthe sa brûlante servante et la douce mais farouche Grace. Laquelle choisir ? Laquelle étreindre avec fougue et ardeur. Vous le saurez en observant le va et vient hésitant du botaniste des lieux.



Et pour toujours plus agrémenter votre séjour vous pourrez encore frissonner à l’approche du grand Exterminateur ou vous irez à la rencontre des Dupont et Dupond de Middenshot, un binôme d’enquêteurs jamais avares de répliques grotesques…



Bref. Bienvenue à Middenshot ! Là où la diversité des activités ne faiblit jamais. Car Middenshot c’est l’effet de surprise, inclassable et déroutant par son atmosphère d’exception ! Entre roman noir fantastique, suspens, passages burlesques et prose poétique, il y en a pour tous les goûts !

Vous pourrez assister au spectacle des voix angoissées qui s’entremêlent et se lient face à l’imminence du danger, vous succomberez à l’évidence à l’écriture métaphorique et lyrique portant les tourments de ses habitants, vous vous laisserez aller aux mots, aux images et à la force des éléments naturels chargés de symboles – résonnance troublante de la vie humaine- et vous glisserez chaque soir dans la nuit terriblement noire de Middenshot pour enfin trouver toute la vérité de l’Homme…



Soyez assurés du sérieux de nos prestations sur place, nos équipes vérifient quotidiennement Le temps qu’il fait à Middenshot…



Bon séjour et à bientôt peut-être !

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Eltonsbrody

Mystère, vieille dame excentrique, une demeure à la Barbade à l’ambiance gothique, un vent soufflant de manière incessante…bienvenue à Eltonsbrody.



Mr Woodsley est en vacances sur l’île et va accepter l’hospitalité de la surprenante Mrs Scaife, veuve vivant seule dans la demeure d'Eltonsbrody.



Et c’est là que les évènements dérivent lentement vers l’horreur, le malsain, l’étrange, l’intriguant…



Les échanges entre Woodsley et Mrs Scaife sont très directs, le malaise s’installe crescendo, les questions demeurent jusqu’à la fin.

La forte personnalité de Mrs Scaife est hypnotisante, dérangeante et elle nous interroge sur la part d’ombre en chacun de nous, sur l’origine du Mal, peut-on naitre avec, devient-on mauvais ?



Un récit fantastique dans la pure tradition du gothique et des grands maitres du genre, très réussit, qui a le mérite de nous faire découvrir cet auteur.



Mittelholzer ne se prénomme pas Edgar, comme Edgar Allan Poe, pour rien, et nous entraîne dans une incroyable ambiance fantastique, réussissant le pari de nous faire ressentir le vent et le froid d'une ambiance gothique en plein île de la Barbade !



A découvrir pour tous les amateurs du genre !!!
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