Citations de Edgar Morin (923)
A force de sacrifier l'essentiel à l'urgence, on finit par oublier l'urgence de l'essentiel.
Je sens présente en moi l'humanité dont je fais partie. Non seulement, je suis une une petite partie dans le tout, mais le tout est à l'intérieur de moi-même. C'est peut-être cela qui me donne l'énergie de continuer sur la voie qui est la mienne. Et à un moment donné, sans que vous ne sachiez pourquoi, c'est comme une catalyse, quelque chose qui se passe, se transforme, bascule... C'est cela l'espoir.
C'est la surprise, l'étonnement qui nous oblige à évoluer.
Ce qui anime cette recherche, c'est l'horreur de la pensée mutilée/mutilante, c'est le refus de la connaissance atomisée, parcellaire et réductrice, c'est la revendication vitale du droit à la réflexion. C'est la conscience que ce qui nous fait le plus défaut est, non la connaissance de ce que nous ignorons, mais l'aptitude à penser ce que nous savons. C'est enfin et surtout la volonté de substituer à l'euphorie d'une connaissance incapable de se connaitre elle-même la recherche inquiète de la connaissance de la connaissance.
La pensée complexe n'est pas inscrite dans l'éducation. On continue à enseigner une façon de penser compartimentée et réductrice.
Une société s'autoproduit sans cesse parce qu'elle s'autodétruit sans cesse.
Un amour naissant inonde le monde de poésie, un amour qui dure irrigue de poésie la vie quotidienne, la fin d'un amour nous rejette dans la prose.
Les gens pensent souvent de manière binaire, dichotomique.
La réforme de pensée dépend de la réforme de l'éducation, mais celle ci dépend aussi d'une réforme de pensée préliminaire, ce sont deux réformes maitresses en boucle récursive l'une productrice/produit de la réforme de l'autre, et indispensable pour la réforme de la pensée politique laquelle commandera les réformes sociales, économiques, etc. En meme temps la réforme de vie est cruciale, en relation de boucle avec réforme de l'alimentation, de la consommation, de l'habitat, des loisirs/vacances. Ces trois méta-réformes permettent de concevoir la solidarité de toutes les réformes, lesquelles les nourriront...
La mort ne supprime pas seulement une vie individuelle. Elle anéantit tous les passés, présents, futurs. Elle se supprime elle-même en supprimant la suppression. C'est l'anéantissement absolu pour l'infime détail de l'univers qu'est chacun d'entre nous.
Le génie surgit dans la brèche de l'incontrôlable, justement là où rode la folie.
Pour bien vieillir, il faut garder en soi les curiosités de l’enfance, les aspirations de l’adolescence, les responsabilités de l’adulte, et dans le vieillissement essayer d’extraire l’expérience des âges précédents.
Ce n'est pas le déterminisme qui est d'une « richesse fascinante », ce n'est pas non plus le hasard. Isolés, ils sont chacun d'une pauvreté désolante. La richesse fascinante, le véritable objet de la connaissance scientifique, c'est la (les) relation(s) ordre/désordre, hasard/nécessité. C'est la réalité de leur opposition et la nécessité de leur liaison.
(sur la dialogique, élément de la pensée complexe )
“Nul n'est vraiment athée qui fréquente les salles obscures”
Le christianisme a offert à tous la résurrection, qui jusqu'alors était réservée aux pharaons et aux puissants.
(La Grande Librairie, le 20/04/2022).
Il y a sans arrêt des risques d'erreur et d'illusion dans nos perceptions.
La vraie sagesse, c'est de réguler la passion par la raison, et ne pas recommencer les mêmes erreurs que l'on a faites.
LGL
Ce ne sont pas seulement des génies adolescents qui révèlent de profondes aspirations humaines et créent une nouvelle façon de s’exprimer plus intense et plus intime, ce sont aussi des artistes à l’âge extrême de la vieillesse qui, dans leurs œuvres finales, se libèrent des conventions auxquelles ils obéissaient encore dans leurs œuvres de maturité, et nous livrent le message de l’ultime créativité. C’est la peinture du Turner de la fin, les derniers quatuors de Beethoven, les dernières œuvres de Monet. Ces œuvres sortent des rails, composent au-delà des normes évidentes, au-delà de l’harmonie, au-delà de la beauté, et nous introduisent au sublime.
La conscience nous permet de savoir que nous sommes des inconscients.
Tout ce qui ne régénère pas dégénère.