Citations de Edgar Morin (926)
il y a dans notre société carence d'empathie, de sympathie et de compassion, laquelle se traduit par l'indifférence, l'absence de courtoisie entre personnes habitant souvent un même quartier, un même immeuble, alors que dire bonjour à l'inconnu de rencontre signifie qu'on le reconnaît en tant qu'humain digne de sympathie...
Notre intelligence n'a pas atteint son épanouissement, notre conscience est encore barbare. Nos possibilités spirituelles sont encore sous-développées, et les civilisations jusqu'à présent n'en ont permis que des développements unidimensionnels.
Certes, en dépit des incertitudes du présent, de l'aggravation des problèmes planétaires, une élite technocratico-économique croit à la croissance continue et fonde son optimisme sur la croissance de ses revenus. Mais elle vit dans un monde clos. Les angoisses du présent déterminent des fermetures régressives sur l'ethnie, la religion ou la nation, les conflits se multiplient, d'une part croissent les fanatismes, d'autre part les aveuglements. Il faut donc réfléchir sur les conditions,les présupposés dans lesquels nous essayons de penser l'avenir.
La poésie suprême est celle de l'amour.
Elle éclot des visages, des regards, des sourires ...
Le mot "connerie" a dérivé loin de ses racines physiologiques et il a plus de force que le mot "bêtise" ou "stupidité". Mais juger de la connerie des autres supposerait qu'on est soi-même dénué de toute connerie. Donc, son usage doit inciter à l'auto-examen préalable.
Le désordre du monde fait-il partie de l'ordre du monde, ou l'ordre du monde fait-il partie du désordre du monde ? Dans le premier cas, la production de l'ordre et de l'organisation constitue le seul et vrai processus, immergé dans un bain de désordre, ayant besoin d'un énorme gaspillage pour se poursuivre, et capable de se poursuivre à l'infini. Dans le second cas, tout ce qui est organisé doit périr, puisqu'il est né, et l'univers en tant qu'ordre et organisation est condamné à mort de par son improbabilité même.
La conscience n'est pas la lumière qui éclaire l'esprit et le monde, mais c'est la lueur ou le flash qui éclaire la brèche, l'incertitude, l'horizon.
Tel que relevé pour "Les fils de la pensée" https://filsdelapensee.ch/
« Les humains doivent se reconnaître dans leur humanité commune en même temps que reconnaître leur diversité tant individuelle que culturelle »
Il faut accepter la complexité de l'humain, toujours contextualiser et ne pas s'enfermer dans des certitudes. Aujourd'hui, même les sciences les plus avancées affrontent des incertitudes, comme la microphysique et la cosmophysique. Notre vie elle-même est très incertaine et l'avenir de l'humanité l'est tout autant. C'est pourquoi l'enseignement doit comporter l'affrontement de ces incertitudes.
Jamais le capitalisme n'a été aussi puissant, aussi hégémonique. Il a domestiqué l'agriculture devenue industrielle, la consommation sous influence publicitaire, les services uberisés, le monde de l'information et de l'informatique sous emprise des GAFA. Le capitalisme règne en maître sur la santé via les industries pharmaceutiques dont la puissance s'est accrue pendant la pandémie, il parasite par ses lobbies les gouvernements, les institutions européennes et internationales. Cela dans le somnambulisme et l'aveuglement.
À l’heure d’écrire ces lignes, la capitalisation cumulée des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) approchait les… 7 000 milliards de dollars, et avait bondi de… 40 % depuis le début de la pandémie mondiale. Un enrichissement amoral, à l’heure de la déflagration sanitaire et humaine planétaire ? Non. Immoral.
Bien sûr, je préfèrerais passer l'été que Léthé.
Tweet d'Edgar Morin, qui aura 100 ans le 8 juillet 2021, et qui fait référence à l'un des cinq fleuves des enfers, souvent nommé "fleuve de l'Oubli", dans la mythologie grecque.
L'enseignement de la littérature, de l'histoire, des mathématiques, des sciences, contribue à l'insertion dans la vie sociale ; l'enseignement de la littérature est d'autant plus utile qu'il développe en même temps sensibilité et connaissance ; l'enseignement de la philosophie stimule en chaque esprit réceptif la capacité réflexive.
Alors que des jeunes de banlieue, des restaurateurs, des ménagères préparaient des repas gratuits pour les démunis,
les premiers de cordée attendaient le plus souvent sur leurs sommets le moment de tirer à nouveau la corde à eux.
Ce que je suis crie plus fort que ce que je dis.
Le probable, le pire, n’est jamais certain à mes yeux, car il suffit parfois de quelques événements pour que l’évidence se retourne.
Il n'est pas de civilisation qui n'ait pas un fond de barbarie. La barbarie étant un ingrédient de la civilisation, on ne peut que lui résister, non la supprimer.
On n'est pas vraiment libre si on est incapable d'agir sur soi-même.
L'amour peut aller du foudroiement à la dérive. Il possède en lui le sentiment de vérité, mais le sentiment de vérité est la source de nos erreurs les plus graves. Combien de malheureux, de malheureuses se sont illusionnés sur "la femme de leur vie", "l'homme de leur vie" ! Mais rien n'est plus pauvre qu'une vérité sans sentiment de vérité. Nous constatons la vérité que deux et deux font quatre, nous constatons la vérité que cette table est une table, et non pas une chaise, mais nous n'avons pas le sentiment de la vérité de cette proposition. Nous en avons seulement l'intellection. Or il est certain que, sans sentiment de vérité, il est pas de vérité vécue. Mais justement, ce qui est la source de la plus grande vérité est en même temps la source de la plus grande erreur.
C'est pourquoi l'amour est peut-être notre plus vraie religion et en même temps notre plus vraie maladie mentale. Nous oscillons entre ces deux pôles aussi réels l'un que l'autre. Mais, dans cette oscillation, ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est que notre vérité personnelle est révélée et apportée par l'autre. En même temps, l'amour nous fait découvrir la vérité de l'autre....
Nous portons en nous un tel besoin d'amour que parfois une rencontre au bon moment - ou peut-être au mauvais moment - déclenche le processus du foudroiement, de la fascination.
La révolution qui s'impose est la révolution mentale qui permet d'affronter les complexités, d'intégrer les connaissances et de résister aux régressions.