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Citations de Edgar Quinet (20)


Edgar Quinet
Le véritable exil n'est pas d'être arraché de son pays ; c'est d'y vivre et de n'y plus rien trouver de ce qui le faisait aimer.
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Otez à une terre toute chance d’avenir, elle enfante d’elle-même la barbarie comme les ronces  ; cela s’est vu déjà dans les pays dont je viens de parler, en Moldavie, en Valachie, où pendant les deux derniers siècles, sans invasions, sans établissemens étrangers, le pays recula de mille années, jusqu’aux confins de l’époque mérovingienne, par la seule raison que tout espoir, toute carrière légitime, toute espèce de but élevé ayant été ravi aux hommes, ils se trouvèrent rejetés dans la barbarie par la société même.

Tels sont les principes sur lesquels doit s’appuyer, selon moi, la régénération des Roumains. Puissent-ils reconnaître dans ces vues un pressentiment éclairé de leur avenir  ! Puissent surtout ces idées entrer dans l’esprit d’un homme qui se trouve en état de les mettre en pratique  ! Je n’ai rien dit qui ne soit fondé, non sur des opinions, mais sur des faits. J’ai réduit les réformes essentielles aux proportions les plus étroites, au-dessous desquelles le progrès est impossible. Il resterait à examiner l’intérêt de chaque gouvernement dans l’œuvre de régénération, ce que l’on peut attendre ou craindre des protecteurs en particulier  ; mais à mesure que ce nouvel horizon s’ouvre, il se ferme pour moi, et je m’arrête.
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La figure de ce grand saint Étienne le Bon manquait à nos histoires du XVe siècle, qui en restait comme appauvri et dépouillé dans sa dernière moitié. En effet, l’absence de ce personnage ôtait l’équilibre à l’histoire. C’était comme un vide dans un tableau, et il était impossible de s’en rendre compte.
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Les Roumains disent à l’Occident  : «  Rendez-nous notre droit de cité dans la famille des peuples latins. Nous sommes des vôtres, quoique enveloppés de Barbares. Arrachez-nous à cette captivité. Que l’éloignement ne vous trompe pas sur ce qui nous touche. Des siècles néfastes nous ont tenus séparés de la mère-patrie, de cette Rome d’où nous descendons tous  ; mais, quoique chargés de chaînes étrangères, relégués aux confins de l’Europe, nous sommes des frères pour la France, pour l’Italie, l’Espagne, le Portugal. C’est avec vous que nous voulons former une alliance éternelle, non avec les Barbares qui nous entourent. Vous nous avez oubliés, ayant perdu jusqu’à notre nom, car vous nous appelez Valaques, nous qui nous appelons Roumains.
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De ces conclusions générales, si je devais descendre à caractériser d’une manière particulière l’idiome roumain, je dirais que ce qui le distingue d’abord de ses sœurs occidentales, c’est une inclination marquée pour le fonds le plus ancien de la langue latine. Soit que la culture n’ait poli en rien cette première et rude empreinte, soit toute autre raison qu’il serait facile de trouver, il demeure certain que le roumain plus que toute autre langue moderne abonde en mots, en inflexions, en locutions romaines déjà surannées au temps d’Auguste. On sait qu’avant le développement littéraire de la langue, les Latins supprimaient la dernière consonne du substantif masculin. Les Moldo-Valaques ont gardé cette singularité de la vieille Italie  : ils disent lupu, arsu, albu, absolument comme disaient et écrivaient Ennius et Naevius.
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Toutes les guerres heureuses ou malheureuses des Roumains dans les temps de leur indépendance ont pivoté sur les deux places de Kilia et d’Ackerman, situées à l’embouchure du Danube et du Dniester. C’est par là que toute agression a commencé, soit d’un côté soit de l’autre.
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En comparant aujourd’hui les systèmes, la structure de l’italien, du provençal, du français, de l’espagnol, du portugais, du roumain, il semble qu’un même génie interne, répandu dans chacun d’eux, les a portés à choisir, changer, altérer, décomposer, rejeter, s’approprier les mêmes choses. Vous diriez d’une grande lyre à six cordes qui s’ébranlent sous un même souffle puissant. La plus petite, la plus rude de ces cordes est incontestablement le roumain. Souvent elle se tait et semble brisée quand les autres résonnent  ; quelquefois elle retentit d’un son étrange, sourd, guttural, asiatique, comme le dernier murmure d’un peuple qu’on étouffe  ; mais toujours elle rentre dans l’accord des nations latines.
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Edgar Quinet
La bourgeoisie sans le peuple c'est la tete sans les bras .Le peuple sans la bourgeoisie , c'est la force sans la lumière .
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L’Océan.

Grâces, seigneur, assez de flots amoncelés ; votre urne est pleine, elle déborde goutte à goutte en sortant de la source. L’abreuvoir est rempli ; quand viendront boire les troupeaux ? Votre souffle m’épuise ; vous flagellez mes flancs, vous déchirez ma croupe ; je ne puis courir plus vite, ni lécher, de mes vagues, le ciel qui s’enfuit, ni bondir plus de fois sous l’aiguillon de votre fouet. Je ne puis mieux creuser l’abîme de mes pieds ruisselants, ni secouer plus loin ma crinière d’écume, ni mieux rouler en tourbillons mon poitrail et mes flancs. Seigneur, où allons-nous ? Depuis longtemps je pousse et j’entasse mes flots sans arriver jamais ; toujours n’entendrai-je que hennir mes vagues ; toujours ne verrai-je que moi dans mon immensité ? Hier quand un rayon de la lune en naissant vint raser par hasard la cime de mes flots, ce me fut une fête ; je crus que votre main caressait ma poitrine et voulait m’enchaîner avec un fil d’or, ou qu’une aile de flamme passait à travers mes crins échevelés ; mais sitôt qu’il m’eut touché, le rayon dégoutta comme une source et jaillit en écume. Ah ! Si jamais je trouvais un rivage, un monde autre que moi, je m’y ferais un lit d’écume blanche, de la poussière des perles, des cristaux du corail, des racines de l’algue, des coquilles de pourpre ; mes eaux s’y suspendraient, seigneur, comme le glaive pend à votre ceinturon. Toute la nuit je baiserais le sable sur mes rives ; mes vagues haletantes se gonfleraient sans murmurer ; il n’y a que vous qui pourriez dire : c’est là qu’elles sommeillent.


Léviathan, en s’élançant des eaux sur la terre ferme.

Qui m’a jeté hors du gouffre ? Qui m’a donné mes écailles polies, mes mâchoires béantes, ma queue couleur des herbes de la grève ? L’eau rampe sur la plage, les îles s’accroupissent dans la brume, le vent miaule dans les rochers, l’abîme ouvre sa gueule, les vagues s’enflent en mamelles, les flots se poussent comme un troupeau de crocodiles qui se pendent à leur mère ; les crêtes des montagnes brillent comme des écailles broyées entre les dents de Léviathan.
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Au contraire, ceux qui sont attachés à l’ordre de civilisation que nous connaissons se trompent quand ils applaudissent à la chute d’une nation ou à l’extinction d’une race d’hommes  ; car, pour que la barbarie s’étende sur une contrée, il ne faut pas croire qu’il soit absolument nécessaire d’y ouvrir la porte à des hordes ennemies, et ce serait se rassurer à tort de s’imaginer que désormais les déserts sont vides, que les barbares y ont tari. Le meilleur des hommes porte toujours en lui son barbare, qui ne demande que l’occasion d’apparaître. Si vous ôtez à la vie civile tout ce qui en fait la noblesse, l’honneur, la grandeur, avec l’idée de patrie et de famille humaine, vous déchaînez en chaque homme le Vandale ou le Hun, c’est-à-dire l’individu qui, sans être retenu par aucune idée sociale, cherche à satisfaire en toute chose sa volonté effrénée, genre de vandalisme qui est le pire de tous, puisque aucun héroïsme ne s’y joint et qu’il n’en peut rien sortir.
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Heure qui passes, arrête-toi ! Que ce jour, que ce moment ne finisse jamais !
Pourquoi fuyez-vous, aurores rapides, soleils, jours embrasés ? Qui vous hâte ? Parfums nocturnes, souffles du matin, abeilles bourdonnantes, où allez-vous ? C'est ici, c'est ici qu'est la borne d'émeraude où il faut s'arrêter !
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Edgar Quinet
Le véritable exil n’est pas d’être arraché de son pays, c’est d’y vivre et de n’y plus rien trouver de ce qui le faisait aimer.
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Edgar Quinet
LA FRANCE N'EST PLUS QU'UNE COQUILLE DE SA GLOIRE EVANOUIE
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" Aujourd’hui, comme au temps de Pline et de Columelle, la jacinthes e plaît dans les Gaules, la pervenche en Illyrie, la marguerite sur les ruines de Numance, et pendant qu’autour d’elles ces villes ont changé de maîtres et de noms, que plusieurs sont entrées dans le néant, que les civilisations se sont choquées et brisées, leurs paisibles générations ont traversé les âges et sont arrivés jusqu’à nous, fraîches et vivantes comme aux jours des batailles. "
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AHASVÉRUS

J’avais cru, d’abord, trouver quelque consolation
en m’adonnant à la poésie.


MOB

Bravo ! c’est l’art que j’aurais voulu cultiver si on m’eut laissé libre.
Darder en plein soleil des paroles huppées ;
habiller de phrases une ombre, un squelette,
moins que cela, un rien ;
le coiffer de rimes, le chausser d’adverbes,
le panacher d’adjectifs, le farder de virgules :
quelle faculté dans l’homme monsieur;
et songer que tout lui obéit, premièrement, ce qui n’est pas !
Se plonger dans l’océan transparent des choses pour y pêcher le ciel,
et rapporter au rivage une douzaine de mots polis, luisants, ruisselants.
Ah ! voilà de ces vies d’émotion dont je serai éternellement jalouse.
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Le jour où les merveilles de l'empire étaient tombées, les esprits fatigués de l'action s'étaient réfugiés avec joie à l'abri de ces systèmes abstraits, qui du moins nous voilaient le présent. A ces conquêtes philosophiques que nous fîmes sur nous-mêmes , nous nous mîmes bientôt à comparer le passé triomphant qui échappait de nos mains; et il nous parut qu'une calamité qui donnait une profondeur si vaste et une originalité si créatrice au génie de la France n'était pas sans compensation. Longtemps nous restâmes ainsi convaincus que nous assistions à l'une de ces époques décisives qui changent la face de la science, jusqu'à ce que ceux qui s'étaient écartés le plus loin , finirent par s'apercevoir que ces dogmes philosophiques ne nous appartenaient pas, et que cette résignation dans la défaite était encore un don de nos vainqueurs.
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Les peuples ont leurs moments de lâcheté ou de stupeur; ni les paroles ni les actions n'ont plus de prise sur eux, et tout serait perdu si le salut devait venir de l'élan de la conscience publique. Attendre que les masses se réveillent d'elles-mêmes, ce serait attendre l'impossible: mais alors il y a des individus qui veillent pour tout un peuple, et c'est pour ces temps-là que les héros sont faits; en se conservant intacts, ils parviennent à ranimer les autres. Tels étaient en 1568 Guillaume et Marnix. La vie des Pays-Bas était en eux.
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Quand les peuples commencent à s'abâtardir, ils conservent souvent encore une grande force physique, à la condition toutefois qu'on les emploie dans le sens de la tyrannie; mais ils sont impuissants dès que vous voulez les faire servir à la liberté c'est là le phénomène qu'on observait chez les Wallons.
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Revenu en Belgique à vingt et un ans, protestant et républicain, le premier spectacle qui s'offre à Marnix dans son pays est celui des échafauds; mais les supplices ne s'achevaient plus sans protestations; il sortait de la foule une sourde rumeur. Quelquefois le peuple dispersait le bûcher avant qu'il fût allumé; d'autres fois le geôlier lui-même ou ses enfants rendaient la liberté aux prisonniers.
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Aux caveaux délaissés des rois de Saint-Denis, on opposait une nécropole de grands citoyens. (p. 24)
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