Sur le film d’Isao Takahata (2013), Princesse Kaguya :
Parmi les nombreuses scènes d’une qualité comme seul Ghibli sait en concevoir, on retiendra un long plan où l’héroïne, courant éperdument, se défait un à un de ses kimonos (abandon métaphorique de sa condition humaine) ainsi que la séquence finale où elle est enfin réunie à sa famille céleste.
(p. 69)
"Princesse Mononoké" (Hayao Miyazaki, 1997) :
Pour la sortie du film sur le continent américain, c'est la société Miramax, fondée par le tristement célèbre Harvey Weinstein, qui a obtenu les droits d’exploitation. Connu à cette époque pour couper certains séquences au montage selon ses convenances (on lui doit notamment le fiasco de "Gangs of New York" de Martin Scorsese), Weinstein a demandé à Miyazaki de remanier et de recouper le film lors d'un entretien à New York. Pour protéger et conserver son œuvre sous sa forme originelle, Toshio Suzuki, le producteur du Studio Ghibli a envoyé au distributeur américain un sabre japonais sur lequel était gravé « NO CUTS » (pas de coupure). Cette initiative a porté ses fruits et réjouit Miyazaki encore vingt ans plus tard. Le film est sorti intact dans le monde entier.
Il existe des expériences dont on ne se relève pas. La lecture de "Berserk" en fait partie. En mariant le lecteur au chemin de croix d’un anti-héros unique, Kentarô Miura a ajouté la force des mots et la dramaturgie à un dessin magistrale.
Mai Mai Miracle (Sunao Katabuchi, 2009) :
Après tout, la mort est un sujet universel et peut être grand public s’il ne verse jamais dans le pathos.
Au Japon, le public est prêt à se déplacer pour un film d’animation seulement s’il s’appelle Pokémon. Même les films d’Oshii ou Ôtomo n’arrivent pas à rencontrer le succès.
"Origine" (Keiichi Suguyama, 2006) :
Pour réinitialiser le monde, il faut d’abord le détruire.
Le Studio Ghibli évoque spontanément les noms de Hayao Miyazaki et Isao Takahata sans qui le visage de l'animation mondiale ne serait pas tout à fait le même. Si ceux du producteur Toshio Suzuki ou du compositeur Joe Hisaishi suivent de près, nombre de petites mains restent en revanche anonymes. Nous souhaitons leur rendre hommage.
(p. 78)