La mise en scène de Vautrin était particulièrement difficile à réaliser.
Il fallait conserver à l'oeuvre son atmosphère et, si l'on peut ainsi parler, son cadre d'époque.
Mais, surtout au deuxième acte, la reconstitution du bal de l'Opéra, avec son innombrable figuration, sa folie carnavalesque, exigeait un soin minutieux, d'autant que l'action et le dialogue se poursuivent au milieu de cette agitation ....
Il faut être Corneille ou Molière pour se permettre de signer seul "Le Cid" ou "L'Avare", sans faire suivre son nom de la formule : d'après Guilhem de Castro, ou d'après "L'Aululaire" de Plaute !
Le théâtre représente les combles d'une vieille demeure seigneuriale du 15ème siècle.
Il est quatre heures du soir, en automne.
On voit, par les lucarnes, les hautes frondaisons rousses d'un parc.
Dans ce grenier immense, c'est le bric-à-brac accumulé par les siècles, de génération en génération : vieux meubles à moitié démolis, malles, ballots, etc ...
Quelques instants après le lever de rideau, Jean Plessier de Chavignac, trente-quatre ans, costume de sport très élégant, la rosette de la légion d'honneur, quelques fleurs à la main, entre, suivi de son garde, Agénor, cinquante-cinq ans et l'accent de l'Aveyron ...
Jean.- Allons ... Allons, Agénor ! Tu roupilles ...
La scène représente le salon de la pension Vauquer ; huit heures du soir, en février 1829. Au lever de rideau, nuit en scène. Le reflet du poêle éclaire le fauteuil où repose Vautrin qui ronfle légèrement.
Une horloge sonne huit heures.
Mme Vauquer entre par la droite.
Melle Michonneau, Poiret et Christophe la suivent sur la pointe des pieds ...