AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de gill


Il fut merveilleux, ce public. Il fut à embrasser sur ses trois mille joues. Ah ! Mes braves parisiens ! Mes braves français ! Mes braves athéniens ! comme disait Voltaire.
Vous êtes des snobs, c'est convenu.
Vous applaudissez des audaces niaises, des obscurités qui se donnent pour des profondeurs, et quelquefois des turpitudes pures et simples.
Il faut bien passer ses soirées.
S'il fallait attendre qu'il parût quelque chose de bon pour s'amuser !
Mais c'est égal, quand arrive le vrai style, la vraie éloquence, la vraie émotion, la vraie grâce, la vraie poésie, ah ! Comme vous les reconnaissez du premier coup !
Et quel immense soulagement on sent sous vos bravos !
Comme chacun de vos applaudissements dit : enfin !
Et quel discernement !
Comme dans le bon, c'est bien le meilleur que vous choisissez !
Comme une petite froideur vient vite là où il faut avertir l'auteur qu'il n'est plus ce qu'il était tout à l'heure !
Comme vous vous ressaisissez au moment même où l'on vous croirait, dans l'emportement de l'enthousiasme, disposés à tout accepter et à tout acclamer !
Comme on se sent en France, dans la France idéale qu'on croyait qui ne fût qu'un beau rêve, quand on est devant une pièce comme celle-ci !
Ah ! J'y vais de tout mon coeur, sans fausse honte.
Comme c'est beau, quand l'occasion vous y autorise, d'être chauvin !
(dans "le Journal des Débats", Emile Faguet écrit cette critique dithyrambique à la suite de la répétition générale du 28 décembre 1897)
Commenter  J’apprécie          501





Ont apprécié cette citation (35)voir plus




{* *}