Dans un monde fantastique, le fantastique devient tout à fait banal.
(…) la pitié n’est rien de plus qu’une arme mise entre les mains d’un adversaire.
Greville amassait les livres de la même façon que certains amassaient encore de l’argent. Deux choses bien peu utiles dans un monde transnormal. Greville s’en rendait parfaitement compte. Mais, chez lui, le besoin de livres confinait à l’obsession. En outre, les livres étaient presque aussi efficaces que l’alcool. Ils vous ouvraient une voie d’évasion sans avoir finalement la gueule de bois. De plus on trouvait plus facilement un livre qu’une bouteille d’alcool. L’alcool deviendrait beientôt introuvable, tandis que l’approvisionnement en livres n’était pas près de se tarir. Seuls les rats mangeaient du papier on employait du feu pour allumer un feu, on ne pouvait s’en servir comme combustible de base.
Le taux des naissances chutait pour des raisons parfaitement compréhensibles et le nombre de morts naturelles augmentait, pour d’aussi évidentes raisons. La peur d’engendrer gagnait hommes et femmes et, par un retour des choses non dénué d’ironie, ceux-ci se tuaient indirectement à force de stress.
Plus qu’une chambre à remplir et le travail sera fini, les camions s’en iront ; il ne restera qu’un fantôme et une équipe d’entretien. La forêt pardonnera ces affronts, ces trous creusés, ce remue-ménage ; la forêt pardonnera et abandonnera. Ceux qu’on avait dépossédés reviendront réclamer leur territoire perdu. D’abord les oiseaux, puis les lapins, les écureuils, les renards, les rats, les hermines, les taupes, les blaireaux. La communauté silencieuse des bêtes des bois.
Vous êtes une galatée de confection et moi un Pygmalion démodé.
page 45 première phrase
Des larmes ruisselèrent sur les joues de Vanessa. Comme si toute sa chance l'eût abandonnée. Elle fit un effort désespéré pour réfléchir.
- " Est-ce que vous avez de la musique ? " lui demanda-t-elle.
-"Si j'ai quoi? "
-" De la musique. j'en ai besoin dans ma tête.
Je crois que notre seul espoir d'immortalité est dans nos actes, en ce que nous faisons aux autres, pour les autres, et en nos enfants.
Le pouvoir absolu corrompt absolument celui qui le détient
p234
Greville ouvrit les yeux. Il se trouvait dans un lit confortable entre deux draps propres et parfumés. Dans un rayon de soleil, des particules de poussière dansaient leur ballet fascinant. elles se déplaçaient paresseusement, au hasard - comme de petites étoiles se dit Greville, qui planent sans but dans un cosmos miniature et désordonné.