En réalité, aucun esprit n'est ouvert ainsi à l'esprit d'autrui. Il faut que le sujet concentre sa pensée avec une grande intensité, ce qui est souvent très pénible, pour qu'on puisse la déchiffrer. Le sujet n'est point comme une page écrite qu'on peut lire à son gré. Toutes les expériences de cette nature nécessitent le concours actif de la volonté de deux personnes, et, des deux esprits, c'est celui du sujet qui est le plus actif. Nous avons substitué au terme de « lecture de pensée » celui de « transmission de pensée » ; le mot pensée est ici entendu dans son sens large, il signifie pour nous les phénomènes psychiques de tous ordres. Nous avons désigné du nom de phénomènes télépathiques à la fois les expériences et les phénomènes spontanés.
Le titre de ce livre ne peut suffire à en expliquer le sujet. Notre intention est de nous occuper dans cet ouvrage de toutes les classes de phénomènes qui peuvent nous offrir quelque raison de supposer que l'esprit d'un homme ait agi sur l'esprit d'un autre, sans que l'on ait prononcé une parole, ou écrit un mot, ou fait un signe.
Nous avons donné ailleurs le nom de télépathie à cette transmission des pensées ou des sentiments, et nous rappelons dans cet ouvrage les preuves expérimentales sur lesquelles nous nous fondons pour affirmer là réalité de la télépathie. Mais nous avons rangé parmi les phénomènes télépathiques une vaste classe de faits qui semblent, au premier abord, fort différents d'une simple transmission de pensée. Je veux parler des apparitions; nous ne nous occuperons point cependant des prétendues apparitions des morts, mais seulement des apparitions des vivants. Nous étudierons les cas où, à la veille de mourir ou pendant qu'elle traversait quelque crise grave, une personne est apparue à une autre.