Ton suicide rend plus intense la vie de ceux qui t'ont survécu. Si l'ennui les menace, ou si l'absurdité de leur vie jaillit au détour d'un miroir cruel, qu'ils se souviennent de toi, et la douleur d'exister leur semble préférable à l'inquiétude de ne plus être. Ce que tu ne vois plus, ils le regardent. Ce que tu n'entends plus, ils l'écoutent. Et ce que tu ne chantes plus, ils l'entonnent. La joie des choses simples leur apparaît à la lumière de ton triste souvenir. Tu es cette lumière noire mais intense qui, depuis ta nuit, éclaire à nouveau le jour qu'ils ne voyaient plus.