« Des lieux qui disent » d'Édouard Philippe lu par l'auteur l Livre audio
Toute résistance est futile.
La lecture, recours contre le quotidien et la pression du court terme. Lieu privilégié, jardin secret.
Appelez cela de l'égoïsme ou de la possessivité si vous voulez mais le fait est là : je ne donne pas mes livres. Et je les prête encore moins, même à mes meilleurs amis, pour respecter le vieil adage selon lequel un livre prêté est un livre perdu. Je suis sûr que beaucoup de ceux qui aiment lire me comprendront. Et les bibliothécaires, pour lesquels j'ai du respect et de l'admiration, qui liront ces lignes pourront me maudire. Mais je le maintiens : un livre prêté est un livre perdu.
S’agissant du racisme, comme le disait Péguy, il faut dire ce qu’on voit, mais il faut surtout voir ce qu’on voit […] Il est bien possible qu’il y ait une nouvelle forme de racisme anti-Blancs
Le savoir est une arme, la bibliothèque est un arsenal.
Que serait une vie sans la lecture, sans cette sédimentation imparfaite et aléatoire d'expériences, de connaissances et de sensations qui s'additionnent et s'assemblent de façon unique pour s'y ajouter et pour l'embellir ? Lire, c'est accéder à des expériences inconcevables - et bien souvent non souhaitables ! - et éprouver des sentiments extrêmes mais qui font partie de l'expérience totale de l'humanité. (...)
Personne n'en sort indemne. Personne ne peut prétendre que ses lectures n'ont pas influencé sa vie, dans les petites choses comme dans les grands instants et au moment des choix essentiels.
Offrir un livre n'est jamais neutre, et peut, entre deux individus être l'instrument d'une transmission immatérielle, parfois indicible mais puissante. (p. 202)
Offrir un livre, c'est transmettre une partie de soi.
Le vrai miroir d'un lecteur est sa bibliothèque.
Mais pourquoi se priver de cette profondeur, de cette épaisseur et de cette distance que procure la lecture ?