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4.17/5 (sur 85 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Strasbourg , le 21/01/1841
Mort(e) à : Paris , le 07/04/1929
Biographie :

Édouard Schuré est un écrivain, philosophe et musicologue français, auteur de romans, de pièces de théâtre, d'écrits historiques, poétiques, et philosophiques. Il est surtout mondialement connu pour son ouvrage Les Grands Initiés, dont le succès ne s'est jamais démenti et qui est constamment réédité dans de nombreuses langues.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_Schur%C3%A9
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Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
Chez les Égyptiens, comme chez les Persans de la religion mazdéenne de Zoroastre, avant comme après Jésus, en Israël comme chez les chrétiens des deux premiers siècles, la résurrection a été comprise de deux manières, l’une matérielle et absurde, l’autre spirituelle et théosophique. La première est l’idée populaire finalement adoptée par l’Église après la répression du gnosticisme ; la seconde est l’idée profonde des initiés. Dans le premier sens, la résurrection signifie la rentrée en vie du corps matériel, en un mot la reconstitution du cadavre décomposé ou dispersé, qu’on se figurait comme devant advenir à l’avènement du Messie ou au jugement dernier. Il est inutile de faire ressortir le matérialisme grossier et l’absurdité de cette conception. Pour l’initié, la résurrection avait un sens très différent. Elle se rattachait à la doctrine de la constitution ternaire de l’homme. Elle signifiait : la purification et la régénération du corps sidéral, éthéré et fluidique, qui est l’organisme même de l’âme et en quelque sorte la capsule de l’esprit. Cette purification peut avoir lieu dès cette vie par le travail intérieur de l’âme et un certain mode d’existence ; mais elle ne s’accomplit pour la plupart des homme qu’après la mort, et pour ceux-là seulement qui d’une manière ou d’une autre ont aspiré au juste et au vrai. Dans l’autre monde, l’hypocrisie est impossible. Là, les âmes apparaissent ce qu’elles sont en réalité ; elles se manifestent fatalement sous la forme et la couleur de leur essence ; ténébreuses et hideuses si elles sont mauvaises ; rayonnantes et belles si elles sont bonnes. Telle est la doctrine exposée par Paul dans l’épître aux Corinthiens. Il dit formellement : « Il y a un corps animal et il y a un corps spirituel. » Jésus l’annonce symboliquement, mais avec plus de profondeur, pour qui sait lire entre les lignes, dans l’entretien secret avec Nicodème. Or, plus une âme est spiritualisée, plus grand sera son éloignement pour l’atmosphère terrestre, plus lointaine la région cosmique qui l’attire par sa loi d’affinité, plus difficile sa manifestation aux hommes.

Aussi, les âmes supérieures ne se manifestent-elles guère à l’homme que dans l’état de sommeil profond ou d’extase. Alors, les yeux physiques étant fermés, l’âme, à demi dégagée du corps, quelquefois voit des âmes. Il arrive cependant qu’un très grand prophète, un véritable fils de Dieu se manifeste aux siens d’une manière sensible et à l’état de veille, afi n de les mieux persuader en frappant leurs sens et leur imagination. En pareil cas, l’âme désincarnée parvient à donner momentanément à son corps spirituel une apparence visible, quelquefois même tangible, au moyen du dynamisme particulier, que l’esprit exerce sur la matière par l’intermédiaire des forces électriques de l’atmosphère et des forces magnétiques des corps vivants.

C’est ce qui advint selon toute apparence pour Jésus. Les apparitions rapportées par le Nouveau Testament rentrent alternativement dans l’une et dans l’autre de ces deux catégories : vision spirituelle et apparition sensible. Il est certain qu’elles eurent pour les apôtres le caractère d’une réalité suprême. Ils auraient plutôt douté de l’existence du ciel et de la terre que de leur communion vivante avec le Christ ressuscité. Car ces visions émouvantes du Seigneur étaient ce qu’il y avait de plus radieux dans leur vie, de plus profond dans leur conscience. Il n’y a pas de surnaturel, mais il y a l’inconnu de la nature, sa continuation occulte dans l’infi ni et la phosphorescence de l’invisible aux confi ns du visible. Dans notre état corporel présent, nous avons peine à croire et même à concevoir la réalité de l’impalpable ; dans l’état spirituel, c’est la matière qui nous paraîtra l’irréel et le non existant. Mais la synthèse de l’âme et de la matière, ces deux faces de la substance une, se trouve dans l’Esprit. Car si l’on remonte aux principes éternels, aux causes fi nales, ce sont les lois innées de l’Intelligence qui expliquent le dynamisme de la nature, et c’est l’étude de l’âme, par la psychologie expérimentale, qui explique les lois de la vie.

La résurrection comprise dans le sens ésotérique, tel que je viens de l’indiquer, était donc à la fois la conclusion nécessaire de la vie de Jésus et la préface indispensable à l’évolution historique du christianisme. Conclusion nécessaire, car Jésus l’avait annoncée mainte fois à ses disciples. S’il eut le pouvoir de leur apparaître après sa mort avec cette splendeur triomphante, ce fut grâce à la pureté, à la force innée de son âme, centuplée par la grandeur de l’eff ort et de l’œuvre accomplie. (VIII, 6)
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Le sphinx, cette première création de l’Égypte, est devenu son symbole principal, sa marque distinctive. Le plus antique sacerdoce humain le sculpta, image de la nature calme et redoutable dans son mystère. Une tête d’homme sort d’un corps de taureau aux griffes de lion et replie ses ailes d’aigle sur ses flancs. C’est l’Isis terrestre, la nature dans l’unité vivante de ses règnes.

Car déjà, ces sacerdoces immémoriaux savaient et enseignaient que, dans la grande évolution, la nature humaine émerge de la nature animale. Dans ce composé du taureau, du lion, de l’aigle et de l’homme sont aussi renfermés les quatre animaux de la vision d’Ézéchiel, représentant quatre éléments constitutifs du microcosme et du macrocosme l’eau, la terre, l’air et le feu, base de la science occulte. C’est pourquoi, dans les siècles postérieurs, quand les initiés verront l’animal sacré, couché sur le seuil des temples ou au fond des cryptes, ils sentiront vivre ce mystère en eux-mêmes et replieront en silence les ailes de leur esprit sur la vérité intérieure. Car avant Œdipe, ils sauront que le mot de l’énigme du sphinx c’est l’homme, le microcosme, l’agent divin, qui résume tous les éléments et toutes les forces de la nature. (III, 1)
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Les quatre races qui se partagent actuellement le globe sont les filles de terres et de zones diverses. Créations successives, lentes élaborations de la terre en travail, les continents ont émergé des mers à des intervalles de temps considérables que les anciens prêtres de l'Inde appelaient cycles interdiluviens. A travers des milliers d'années, chaque continent a enfanté sa flore et sa faune couronnée par une race humaine de couleur différente.
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La notion d’Agni et de Sôma contient les deux principes essentiels de l’univers selon la doctrine ésotérique et selon toute philosophie vivante, Agni est l’Éternel Masculin, l’intellect créateur, l’Esprit pur ; Sôma l’Éternel Féminin, l’Âme du monde ou substance éthérée, matrice de tous les mondes visibles et invisibles aux yeux de chair, la Nature enfin ou la matière subtile en ses infinies transformations. Or l’union parfaite de ces deux êtres constitue l’Être suprême, l’essence de Dieu.

De ces deux idées capitales en jaillit une troisième, non moins féconde. Les Védas font de l’acte cosmogonique un sacrifice perpétuel. Pour produire tout ce qui existe, l’Être suprême s’immole lui-même ; il se divise pour sortir de son unité. Ce sacrifice est donc considéré comme le point vital de toutes les fonctions de la nature. Cette idée surprenante au premier abord, très profonde quand on y réfléchit, contient en germe toute la doctrine théosophique de l’évolution de Dieu dans le monde, la synthèse ésotérique du polythéisme et du monothéisme. Elle enfantera la doctrine dionysiaque de la chute et de la rédemption des âmes qui s’épanouira dans Hermès et dans Orphée. De là jaillira la doctrine du Verbe divin proclamée par Krishna, accomplie par Jésus-Christ.

Le sacrifice du feu avec ses cérémonies et ses prières, centre immuable du culte védique, devient ainsi l’image de ce grand acte cosmogonique. (I, 5)
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L’adepte se couchait dans le sarcophage ouvert, l’hiérophante étendait la main sur lui pour le bénir et le cortège des initiés s’éloignait en silence du caveau. Une petite lampe déposée à terre éclaire encore de sa lueur douteuse les quatre sphinx qui supportent les colonnes trapues de la crypte. Un chœur de voix profondes se fait en tendre, bas et voilé. D’où vient-il ? Le chant des funérailles !... Il expire, la lampe jette une dernière lueur, puis s’éteint tout à fait. L’adepte est seul dans les ténèbres, le froid du sépulcre tombe sur lui, glace tous ses membres. Il passe graduellement par les sensations douloureuses de la mort et tombe en léthargie. Sa vie défi le devant lui en tableaux successifs comme quelque chose d’irréel et sa conscience terrestre devient de plus en plus vague et diffuse. Mais à mesure qu’il sent son corps se dissoudre, la partie éthérée, fluide de son être se dégage. Il entre en extase...

Quel est ce point brillant et lointain qui apparaît, imperceptible sur le fond noir des ténèbres ? Il se rapproche, il grandit, il devient une étoile à cinq pointes dont les rayons ont toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et qui lance dans les ténèbres des décharges de lumière magnétique. Maintenant c’est un soleil qui l’attire dans la blancheur de son centre incandescent. – Est-ce la magie des maîtres qui produit cette vision ? Est-ce l’invisible qui devient visible ? Est-ce le présage de la vérité céleste, l’étoile flamboyante de l’espérance et de l’immortalité ? – Elle disparaît ; et à sa place un bouton de fleur vient éclore dans la nuit, une fleur immatérielle, mais sensible et douée d’une âme. Car elle s’ouvre devant lui comme une rose blanche ; elle épanouit ses pétales ; il voit frissonner ses feuilles vivantes et rougir son calice enflammé. - Est-ce la fleur d’Isis, la Rose mystique de la sagesse qui renferme l’Amour dans son cœur ? - Mais voici qu’elle s’évapore comme un nuage de parfums. Alors l’extatique se sent inondé d’un souffle chaud et caressant. Après avoir pris des formes capricieuses le nuage se condense et devient une figure humaine. C’est celle d’une femme, l’Isis du sanctuaire occulte, mais plus jeune, souriante et lumineuse. Un voile transparent s’enroule en spirale autour d’elle et son corps brille à travers. Dans sa main elle tient un rouleau de papyrus. Elle s’approche doucement, se penche sur l’initié couché dans sa tombe et lui dit : « Je suis ta sœur invisible, je suis ton âme divine et ceci est le livre de ta vie. Il renferme les pages pleines de tes existences passées et les pages blanches de tes vies futures. Un jour, je les déroulerai toutes devant toi. Tu me connais maintenant. Appelle-moi et je viendrai » ! Et tandis qu’elle parle, un rayon de tendresse a jailli de ses yeux... ô présence d’un double angélique, promesse ineffable du divin, fusion merveilleuse dans l’impalpable au-delà !...

Mais tout se brise, la vision s’efface. Un déchirement affreux ; et l’adepte se sent précipité dans son corps comme dans un cadavre. Il revient à l’état de léthargie consciente ; des cercles de fer retiennent ses membres ; un poids terrible pèse sur son cerveau ; il se réveille... et debout devant lui se tient l’hiérophante accompagné des mages. On l’entoure, on lui fait boire un cordial, il se lève.

- Te voilà ressuscité, dit le prophète viens célébrer avec nous l’agape des initiés et raconte-nous ton voyage dans la lumière d’Osiris. Car tu es désormais l’un des nôtres. (III, 4)
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Edouard Schuré
Jamais l'âme humaine n'a eu un sentiment plus profond de l'insuffisance, de la misère, de l'irréel de sa vie présente, jamais elle n'a aspiré plus ardemment à l'invisible au-delà, sans parvenir à y croire.
(1889)
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Quand la science saura, la religion pourra, et l'homme agira avec une énergie nouvelle.
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Pythagore disait que la grande Monade agit en Dyade créatrice. Du moment que Dieu se manifeste, il est double ; essence indivisible et substance divisible ; principe masculin actif, animateur, et principe féminin passif ou matière plastique animée. La Dyade représentait donc l’union de l’Éternel-Masculin et de l’Éternel-Féminin en Dieu, les deux facultés divines essentielles et correspondantes. Orphée avait poétiquement exprimé cette idée dans ce vers :

Jupiter est l’Époux et l’Épouse divine.

Tous les polythéismes ont intuitivement eu conscience de cette idée, en représentant la Divinité tantôt sous la forme masculine, tantôt sous la forme féminine.
(...)
La Monade représente l’essence de Dieu, la Dyade sa faculté génératrice et reproductive. Celle-ci génère le monde, épanouissement visible de Dieu dans l’espace et le temps. Or le monde réel est triple. Car de même que l’homme se compose de trois éléments distincts mais fondus l’un dans l’autre, le corps, l’âme et l’esprit ; de même l’univers est divisé en trois sphères concentriques : le monde naturel, le monde humain et le monde divin. La Triade ou loi du ternaire est donc la loi constitutive des choses et la véritable clef de la vie. Car elle se retrouve à tous les degrés de l’échelle de la vie, depuis la constitution de la cellule organique, à travers la constitution physiologique du corps animal, le fonctionnement du système sanguin et du système cérébro-spinal, jusqu’à la constitution hyperphysique de l’homme, à celle de l’univers et de Dieu. Ainsi elle ouvre comme par enchantement à l’esprit émerveillé la structure interne de l’univers ; elle montre les correspondances infinies du macrocosme et du microcosme. Elle agit comme une lumière qui passerait dans les choses pour les rendre transparentes, et fait reluire les mondes petits et grands comme autant de lanternes magiques.
(...)
De même que le ternaire universel se concentre dans l’unité de Dieu ou dans la Monade, de même le ternaire humain se concentre dans la conscience du moi et dans la volonté, qui ramasse toutes les facultés du corps, de l’âme et de l’esprit en sa vivante unité. Le ternaire humain et divin résumé dans la Monade constitue la Tétrade sacrée. Mais l’homme ne réalise sa propre unité que d’une manière relative. Car sa volonté qui agit sur tout son être ne peut cependant agir simultanément et pleinement dans ses trois organes, c’est-à-dire dans l’instinct, dans l’âme et dans l’intellect. L’univers et Dieu lui-même ne lui apparaissent que tour à tour et successivement reflétés par ces trois miroirs.

– 1. Vu à travers l’instinct et le kaléidoscope des sens, Dieu est multiple et infini comme ses manifestations. De là le polythéisme, où le nombre des dieux n’est pas limité.

– 2. Vu à travers l’âme raisonnable, Dieu est double, c’est-à-dire esprit et matière. De là le dualisme de Zoroastre, des Manichéens et de plusieurs autres religions.

– 3. Vu à travers l’intellect pur, il est triple, c’est-à-dire : esprit, âme et corps, dans toutes les manifestations de l’univers. De là les cultes trinitaires de l’Inde (Brahmâ, Vischnou, Siva) et la trinité elle-même du christianisme (Le Père, le Fils et le Saint-Esprit).

– 4. Conçu par la volonté qui résume le tout, Dieu est unique et nous avons le monothéisme hermétique de Moïse dans toute sa rigueur. Ici, plus de personnification, plus d’incarnation ; nous sortons de l’univers visible et nous rentrons dans l’Absolu. L’Éternel règne seul sur le monde réduit en poussière.

La diversité des religions provient donc de ce fait que l’homme ne réalise la divinité qu’à travers son propre être, qui est relatif et fini, tandis que Dieu réalise à tout instant l’unité des trois mondes dans l’harmonie de l’univers. (VI, 4)
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Je suis persuadé qu'un jour viendra où le physiologiste, le poète et le philosophe parleront la même langue et s'entendront tous.

Claude Bernard
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La théologie savante, ésotérique, dit M. Maspero, est monothéiste dès les temps de l’Ancien Empire. L’affirmation de l’unité fondamentale de l’être divin se lit exprimée en termes formels et d’une grande énergie dans les textes qui remontent à cette époque. Dieu est le Un unique, celui qui existe par essence, le seul qui vive en substance, le seul générateur dans le ciel et sur la terre qui ne soit pas engendré. A la fois Père, Mère et Fils, il engendre, il enfante et il est perpétuellement ; et ces trois personnes loin de diviser l’unité de la nature divine concourent à son infinie perfection. Ses attributs sont l’immensité, l’éternité, l’indépendance, la volonté toute-puissante, la bonté sans limite. « Il crée ses propres membres qui sont les Dieux » disent les vieux textes. Chacun de ces dieux secondaires considérés comme identiques au Dieu Un, peut former un type nouveau, d’où émanent à leur tour et par le même procédé d’autres types inférieurs. — Histoire ancienne des peuples de l’Orient. (III, 2, note 1)
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