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Citations de Eduardo Jauregui (51)


Franchement, vous les humains, vous êtes d'un bizarre! Il faut voir toutes les limites et les barrières que vous vous mettez à vous mêmes. Vous êtes la risée du règne animal...
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Eduardo Jauregui
- Ne te fie pas tant à tes pensées. Fie-toi plus, comme je te le disais hier, à ton flair. À ton observation, ton écoute, ton intuition. Je sais que pour les humains c'est difficile à comprendre, mais votre tête en ébullition vous fait tout confondre.

Conversations avec mon chat.
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Page 48
- Ca me fait un peu bizarre de te parler, ai-je murmuré.

Sybille a penché la tête.

- Pourquoi bizarre ? Vous les humains, vous parlez aux chats et aux chiens depuis qu’ils vous ont apprivoisés, il y a des milliers d’années. Beaucoup de tes congénères préfèrent d’ailleurs se confier à leurs animaux domestiques plutôt qu’à leurs semblables. Franchement, ça ne m’étonne pas.

- D’accord, mais ils ne s’attendent pas à ce qu’on leur… réponde.
Sybille s’est dressé sur ses pattes avant, en s’étirant.

- Ca se voit qu’aucun animal ne t’a jamais adoptée ! a-t-elle déclaré avant de reprendre sa posture de sphinx et de pousser un soupir. Mais bon, c’est pour ça que je suis là.

- Pour quoi ?

- Pour t’adopter tiens !
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- Oui, a-t-elle concédé. La vie des humains est compliquée. Ou plutôt, je dirais qu'ils se la compliquent
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Eduardo Jauregui
- Tu sais quoi ? J’ai une amie d’une grande sagesse qui dit toujours que le mieux, c’est d’oublier le passé et l’avenir et de ne garder que ce qui existe : le présent.

Conversations avec mon chat.

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Maintenant que Sybille était là, je me sentais plus rassurée. Et mes yeux s'étaient habitués à l'obscurité. Alors que j'enfilais mes chaussettes de laine préférées, j'ai remarqué la lumière qui filtrait entre les lattes du plancher. Je me suis mise à quatre pattes pour me rapprocher du sol. C'était difficilement croyable, mais, entre les rainures, je pouvais suivre vaguement les déplacements du locataire d'en dessous. Evidemment, on entendait distinctement ses pas.
- Tu te rends compte Sybille ! ai-je murmuré. Je peux voir marcher le voisin !
-Oui, et on le sent parfaitement, aussi, a fait la chatte en flairant le sol.
- C'est pas croyable, c'est quoi cette baraque ? Si je renverse une tasse de café, je brûle mon voisin !
- Pourquoi tu veux renverser une tasse de café ?
- C'et une façon de parler, Sybille ! Tu ne vois pas ? Cette maison est un vrai désastre ! Je le savais, je me suis fait avoir.
- Moi, je ne la trouve pas si mal, a dit Sybille en se vautrant sur le canapé. Elle me paraît confortable, chaleureuse. Je m'y sens très bien.
- Ce Pakistanais m'a roulé dans la farine, ai-je insisté. Il s'est bien fichu de moi. Comme Joaquín avec sa maîtresse, comme mon frère et mon père avec leurs foutus dettes. A croire qu'ils sont tous de mèche. Bonjour l'appart : un système électrique qui date du XIXe siècle, des murs en carton-pâte et une voisine psychopathe !
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Les chats sont plus indépendants lorsqu'ils ont des problèmes, mais vous, les humains, vous êtes plus comme les chiens. Vous avez besoin de votre meute.
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- Tu sais quoi ? Sur le moment, j'ai bien cru que ma vie était finie, je l'ai vraiment cru.
- Et tu n'avais pas forcément tort ! Mais il doit bien t'en rester quatre ou cinq.
- Quatre ou cinq ?
- Oui, quatre ou cinq vies.
Elle s'est levée et s'est éloignée sur le muret.
- Les humains disent que les chats ont sept vies. Mais eux aussi connaissent le truc.
- Quel truc ?
- Tu sais bien : renaître de ses cendres... Se réinventer. traverser ce pont et passer d'une vie à une autre.
Elle a escaladé mes genoux et s'est assise de l'autre côté, près de moi.
- Ici, tu peux jeter dans le fleuve ta vie passée, ce cadavre qui flottait déjà, inerte, cette vie noyée sous le stress, bousculée par le manque de temps, plombée par la routine.
Nous avons contemplé toutes deux les tonnes d'eau qui se déversaient sous le pont.
- En réalité, il y a des avantages à venir voir les portes de la mort, a poursuivi Sybille.
Elle a regardé en l'air, vers les passerelles métalliques unissant les deux tours de Tower Bridge.
- Ici, tu te moques de ce qui peut t'arriver dorénavant. Tu acceptes chaque moment parce maintenant tu vois tout de haut, avec de la distance. Et si tu peux accepter ce qui t'arrive, quel que soit ce qui t'arrive, alors tu es libre.
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Les peupliers d'argent
S'inclinent au-dessus de l'eau.
Ils savent tout mais ne parleront jamais.

L'iris de la fontaine
Ne crie pas sa tristesse.
Tout est plus digne que l'Humanité !

La science du silence face au ciel étoilé
Seuls la fleur et l'insecte la possèdent.
La science des chants pour les chants appartient
Aux bois frémissants
Et aux flots de la mer.
Le silence profond de la vie sur terre,
C'est la rose qui nous l'enseigne
Au rosier épanoui.

Il faut répandre le parfum
Que recèlent nos âmes !
Il faut être tout chants,
Tout lumière et bonté.
Il faut s'ouvrir entier
Face à la nuit noire
Pour nous emplir d'immortelle rosée !

Il faut coucher le corps
Dans notre âme inquiète !
Aveugler nos yeux d'une lueur d'au-delà,
À l'ombre de nos cœurs,
Et arracher les étoiles que nous offre Satan.

Il faut être comme l'arbre
Constamment en prière
Comme l'eau et la rivière
Fixe en l'éternité !

Il faut se griffer l'âme de nos serres de tristesse
Pour qu'y entrent les flammes
De l'horizon astral !

Dans l'ombre de l'amour meurtri jaillirait
Une source d'aurore
Paisible et maternelle.

Des villes dans le vent disparaîtraient.
Et Dieu sur un nuage
Nous verrions passer.

Frederico Garcià Lorca.
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- Au bout du compte, la vie, ce n'est pas que des roses et du chocolat... Les roses fanent et le chocolat fait grossir...
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Dans le bâtiment des objets trouvés :
"Et regardez ce rayon. Vous voyez? Des béquilles et même des fauteuils roulants. Il faut croire qu'il y a des gens qui entrent dans le métro estropiés et en sortent guéris. Le réseau des transports londoniens fait des miracles!" (P. 94)
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Mais le feu s'était éteint ces derniers temps. Routine ? Manque de temps ? Lassitude ? Quel qu'en soit le motif, nous n'étions plus à l'aise l'un avec l'autre. Plus de rires comme avant. Plus de disputes, non plus. Peut-être avions-nous évolué séparément ces dernières années, au point que nous ne savions plus qui nous étions et que nous devions nous réfugier dans un pastiche de couple que nous avions été une dizaine d'années plus tôt...
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- Ce que je peux te dire, ma belle, c'est que le véritable amour, tu ne vas jamais le trouver.
Mon cœur s'est serré.
- Ne me dis pas ça...
- Tu ne vas pas le trouver, parce que l'amour n'est pas quelque chose qui se perd... ni qui se trouve. Ca n'a aucun sens de le chercher. Et encore moins dans ce machin dur et froid (elle s'était mise à flairer la tablette). L'amour se pratique. C'est un art.
- OK, mais moi, je veux le pratiquer avec un homme qui en vaille la peine.
- Et toi ? a fait Sybille en plantant ses yeux inquisiteurs dans les miens. Tu crois que tu en vaux la peine ?
J'ai posé la tablette sur la table et tous les doutes m'ont assaillie d'un coup.
- Pourquoi tu me parles comme ça ?
Elle a sauté de la table pour se diriger vers son bol d'eau.
- Pour que tu te rendes compte que même toi, tu n'y crois pas. Et si tu n'y crois pas, la personne que tu cherches n'y croira pas non plus.
Je me suis laissé tomber sur le canapé, complètement abattue.
- Et donc ? Je suis censée faire quoi ?
Sybille a bu quelques instants. Sans hâte. Puis :
- Oublie cette idée de trouver quelqu'un. De trouver l'amour. Et commence à pratiquer l'art d'aimer.
- Mais comment ?
Sybille s'est mise à grimper l'escalier de la mezzanine.
- En sortant de ta torpeur. En osant faire ce que tu as vraiment envie de faire, au plus profond de toi. En donnant au monde le meilleur de toi-même, comme la fleur donne son parfum et l'oiseau son chant. En ouvrant ton cœur aux gens qui t'entourent. Même à ta voisine qui t'embête. Même à ton frère irresponsable. Même à Joaquin. Voilà le véritable amour.
Sybille était arrivée en haut. Après ce laïus, elle a sauté sur le toit par le Velux, me laissant seule, bouche bée.
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- Pourquoi tu ne me laisses pas dormir encore un peu ?
- Tu n'as pas besoin de dormir. Tu as besoin de commencer ta nouvelle vie, et tout de suite.
- Mais quelle nouvelle vie ? Ce sera juste la même que l'ancienne, mais en plus triste et plus solitaire, avec moins de joies. Je te remercie de ton aide, Sybille, l'histoire des sept vies et tout, mais la voilà, la réalité.
Sybille s'est assise sur son arrière-train au beau milieu du tapis bleu, entre le lit et le bureau.
- Réalité, réalité, réalité... Ecoute : imagine que quelqu'un construise des murs tout autour de cette pièce de façon à boucher la porte et les fenêtres. Il ne resterait qu'une petite ouverture par laquelle on te passerait à boire et à manger.
- C'est quoi, ça ? Un test psychotechnique ?
- Disons plutôt que c'est un jeu. Comment feras-tu pour sortir ?
Cette chatte me filait mal au crâne. J'ai attrapé la bouteille d'eau sur la table de nuit et j'en ai bu une gorgée. J'ai rallumé mon portable. Où étaient mes antidépresseurs ? Ah, oui, je les avais jetés hier à travers la chambre.
- Je ne sais pas, Sybille. Je trouve ça un peu glauque, comme jeu. J'appellerais la police avec mon portable.
- C'était à prévoir. Toujours vos fichus appareils. Mais ça ne te servirait à rien : à cause des murs, il n'y a plus de réseau.
Je me suis mise à chercher la boîte de médocs. Où avait-elle pu atterrir ? Je me suis accroupie pour fouiller entre les câbles de l'ordinateur, derrière le bureau.
- Et l'ordinateur n'est pas connecté à Internet non plus, je présume ?
- Tu présumes bien. On ne peut même pas l'allumer parce qu'il n'y a pas d'électricité. La seule source de lumière provient de l'ouverture par laquelle on te passe la nourriture.
- Ah oui ? Alors j'essayerais de démolir le mur avec le bureau.
La boîte de psychotropes semblait avoir disparu comme par enchantement.
- Impossible, a riposté Sybille. Il sont robustes et très épais.
......
- Tu donnes ta langue au chat ? A-t-elle demandé, espiègle.
- Eh bien oui, je te la donne, ma langue. Comment je devrais sortir de cette pièce, d'après-toi ?
- Tu n'as qu'à faire un pas, et tu seras dehors, a déclaré Sybille en sautant sur la pelouse dans le jardin et en s'éloignant vers la rue.
- Mais comment ? Eh, tu vas où, là ?
Je me suis rapprochée de la fenêtre.
- Je n'y comprends rien, Sybille, explique-moi !
- Il n'y a pas grand chose à expliquer C'est juste que la prison, les murs, les geôliers, tout ça c'était dans ta tête. C'est toi qui les avais créés. En fait, ils n'existent pas. Il suffisait de s'en rendre compte pour pouvoir sortir.
- J'en étais sûre ! Tu m'as baratinée !
- Moi ? Pas du tout. A la limite, c'est toi qui te baratines. Tu te dis que ta vie est horrible, que tu es fichue, que tu ne pourras plus jamais être heureuse. Les voilà tes murs, et tu les as construits toi-même. Allez, sors de ta chambre et prépare-toi pour une balade, ton entraînement va commencer.-
- Quel entraînement ?
- Détruire un mur, même mental, exige pas mal de force, a-t-elle déclaré en reprenant sa marche. Il faut s'entraîner....
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- Je sais le principal. Je sais que tu as la tête aussi embrouillée qu'une pelote de laine qui me serait passée entre les pattes, et le cœur serré, triste, délaissé. Ça, n'importe qui peut le voir.
J'ai porté la main à ma poitrine. C'était vrai que je le sentais fragile, vulnérable et malade, comme si l'air glacé de l'hiver s'y était engouffré par un interstice.
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"J'ai découvert très tôt que les livres permettent de voyager, de vivre des aventures, des romances et des révolutions, de connaître des reines insolentes, des magiciens puissants, des pirates au coeur d'or et même, maintenant que j'y pense, des chats sacrément bavards." (P.229-230)
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- [...] Chaque instant que tu vis est ton instant, ton temps, ta vie. Tu n'appartiens pas à ton entreprise. Tu t'appartiens, à toi. Ne laisse personne t'enlever ça.
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- Vous avez un cerveau efficace, c'est sûr, capable des calculs et des raisonnements les plus complexes. Mais pour tout dire, la plupart d'entre vous ne savent pas l'utiliser. Et vous vous retrouvez à tourner et retourner dans votre tête ce qui a eu lieu, ce qui va se passer, ce qui aurait pu ou pourrait arriver, tout ça dans le désordre et l'angoisse.
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Tu es focalisée sur l'après, au lieu de t'occuper de ce que tu as là, sous le museau.
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J'avais l'impression de flotter au milieu de l'univers. D'ailleurs, comme me l'aurait sans doute rappelé Sybille, je flottais effectivement au milieu de l'univers.
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