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Citation de Aline1102


Hier, j’ai arraché de l’ambroisie ; ce matin, j’ai creusé un trou jusqu’à hauteur de cuisse ; et cet après-midi j’y ai planté un jeune peuplier plein de bourgeons. Nous avons imbibé le trou d’eau du puits, mélangé de la tourbe aux pelletées de terre arable soigneusement mise de côté, et installé la motte de racines au creux de son nouveau foyer. J’ai vu l’arbre frémir tandis que je tassais la terre autour de son pied. Un frémissement de plaisir. Un bon présage. Quelques semaines de beau temps, et les petites feuilles vertes frétilleront au soleil. Quelques bonnes années, et il y aura de l’ombre sur la terrasse de l’entrée, puis sur le toit de la maison. Si la maison est encore là. Si quelqu’un, ou quelque chose, comme je l’espère, profite encore de cette demeure, de ce lieu, de ce jardin de rocaille, de sable et de palo verde, de soleil et de délices.
Nous ne verrons peut-être jamais nous-même ce peuplier atteindre la maturité, nous ne jouirons sans doute jamais de son ombre et de ses oiseaux, ni n’admirerons l’or clair de ses feuilles en automne. Mais quelqu’un le fera. Quelque chose le fera. Dans cinquante ans, Tucson sera redevenue ce qu’elle était jadis, une petite ville de huttes d’adobe sur les rives de l’étincelante Santa Cruz, plus heureuse qu’elle ne l’est aujourd’hui, et notre arbre sera là, avec ou sans nous. Je trouve dans cette expectative ce qu’il me faut de satisfaction.
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