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3.37/5 (sur 134 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Cornouailles , le 14/01/1960
Biographie :

Edward St Aubyn (ou Saint-Aubyn) est un écrivain britannique.

Descendant d'une famille de la noblesse anglaise, il a grandi à Londres et en France. Son père, Roger Geoffrey St Aubyn (1906-1985) était ancien militaire, puis chirurgien et sa mère, Lorna Mackintosh (1929-2005), était originaire d'une riche famille américaine de Cincinnati. Durant son enfance, de 5 à 8 ans, Edward a été sexuellement abusé par son père avec la complicité de sa mère. Cela se passait dans un château en Provence, une maison de famille dans le Var. A 16 ans, il s'enfonce dans la drogue.

Diplômé à la Westminster School, il a poursuivi ses études au Keble College de l'Université d'Oxford en 1979, où il a étudié la langue et littérature anglaise.

Hanté par sa jeunesse douloureuse et surtout par son père, il tente tant bien que mal de survivre à ses traumatismes en se réfugiant dans toutes formes de drogues. Dépendant de l'héroïne, il entame une psychothérapie à l'âge de 25 ans. Pour s'en sortir, il a romancé sa vie.

En 1992, il publie "Peu importe" (Never Mind), son premier roman et le premier tome de sa série semi-autobiographiques sur les années Thatcher, "Patrick Melrose". Il obtient le prix Betty Trask en 1992.

La série compte cinq romans notamment "Mauvaise nouvelle" (Bad News, 1992), "Après tout" (Some Hope, 1994), "Le goût de la mère" (Mother's Milk, 2005) et "Enfin" (At Last, 2011).

"Le goût de la mère" (Mother's Milk, 2005) a figuré sur la dernière sélection du plus prestigieux prix littéraire britannique, le Man Booker Prize 2006, et a été récompensé par le Prix Femina étranger à sa publication en France en 2007.

Les romans sont adapté en une mini-série britannique en cinq épisodes intitulée "Patrick Melrose" et diffusée en 2018. Benedict Cumberbatch tient le rôle titre.

Une trilogie constituée de "Peu importe", "Mauvaise nouvelle" et "Après tout" (The Patrick Melrose Trilogy) est publiée en 1998.

"Mother's Milk" a été adapté au cinéma en 2012, avec Jack Davenport dans le rôle de Patrick Melrose.

En 2014, il obtient le Prix Rive Gauche à Paris - Roman étranger pour "Sans voix" (Lost for words, 2014).

De 1987 à 1990, il a été marié à l'écrivaine Nicola Shulman (1960). Père de deux enfants, Edward St Aubyn vit à Londres.

son site : http://www.edwardstaubyn.com/

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Ils s'étaient éloignés, comme le font les gens lorsqu'ils se promettent de rester en relation ; ceux qui vont rester en relation n'ont pas besoin de promesse.
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Laisse tes amis s'éloigner à leur guise, mais sois proche de tes ennemis.
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Les mots ne venaient pas, la résolution non plus, mais la rage continua d'enfler en lui jusqu'à ce qu'il se mette à grogner comme un loup sur le point d'attaquer, un grognement caverneux qui s'intensifia peu à peu sans nulle part où aller.
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Il avait toujours eu un lien très fort avec la nature, depuis les étés de sa jeunesse dans la maison de vacances qu'il considérait comme son véritable chez lui, dans les forêts de l'Ontario, sur les bords d'un lac dont il était toujours le propriétaire, passant ses journées à naviguer en canoë ou à la voile, à se construire une cabane dans les arbres, à faire de la randonnée, du camping, à boire de l'eau fraîche du lac tout en nageant dedans, à savourer cette connexion qu'il ressentait profondément avec les plantes, les arbres et les animaux autour de lui.
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Le problème, quand on demandait à des gens d'effacer toutes les traces, c'est qu'ils devenaient eux-mêmes des traces. Qui pour éliminer l'éliminateur?
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Patrick s'éveilla en sachant qu'il avait rêvé, sans pouvoir se rappeler son rêve. Il retrouvait un tourment familier : poursuivre quelque chose qui venait de s'éclipser du champ de la conscience, mais qu'on pouvait encore déduire de son absence, comme un envol de vieux papiers dans le sillage d'un bolide.
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Je suis, ou j’ai été un jour—qui sait si j’appartiens désormais au passé, ou pas encore ? – un acteur célèbre, mais je souffre de dépression, ce mal comique, ou ce tragique mal du comique, ou ce mal historique des comédiens tragiques, ou cette fiction d’un mal tragique des comédiens historiques.
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Les arbres effeuillés, dont les branches sombres se tendaient, hystériques, dans toutes les directions, lui faisaient penser à des illustrations représentant un système nerveux central dévasté par la maladie : études anatomiques de la souffrance humaine découpées sur le ciel d'hiver.
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Quelle zone du cerveau s’illumine-t-elle lorsque le lecteur rencontre pour la première fois Mr Darcy et son odieuse fierté ? La critique littéraire peut-elle se permettre d’ignorer ce qui se passe dans le complexe amygdalien du lecteur quand Elizabeth Bennet rejette sa première demande en mariage ? C’est une vérité universellement reconnue : tout sujet désireux d’acquérir une réputation de sérieux doit nécessairement faire appel à la neuro-imagerie…
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p210 à 218
Oh, ce petit frisson-là était inattendu ! Jesus avait réussi à attirer son attention. Aucun doute, il méritait un «A» pour la constance de ses efforts, et il faisait assurément meilleur usage de sa langue que lorsqu’il lui murmurait des compliments ineptes depuis l’oreiller voisin, montrant à Meg que sous le tueur sans pitié se cachait un petit garçon timide qui laissait la tendre influence hispanique de sa mère, déjà plus que flagrante dans le choix de son prénom, donner une douceur sifflotante à son accent texan par ailleurs endurci et étouffé par un vieux père terrifiant, ancien militaire, ivrogne, chauffeur routier et adepte des coups de ceinturon. Meg connaissait déjà cette histoire assommante.
Elle se rendit compte quelle n’avait pas soupiré depuis une éternité. C’était peut-être le moment – voire même de pousser un gémissement.
« Ne t’arrête pas, soupira-t-elle en reprenant son souffle. S’il te plaît n’arrête pas. »
S’il s’arrêtait, il allait se mettre à parler. À tout prendre, elle préférait ça, même s’il était tentant de crier sa frustration, tout en se débattant comme une épileptique pour donner l’impression quelle était en pleine extase sexuelle.

…/… « Ah, mon Dieu, comme c’est bon...», grogna-t-elle.
La vitesse avec laquelle elle se lassait de ses amants avait quelque chose d’effarant. J lui avait paru si excitant la nuit d’avant, avec son jeune corps resplendissant, sa concentration fiévreuse digne d’un homme engagé dans une course contre la montre pour désamorcer une bombe atomique, mais qui ne visait là qu’à faire déferler en elle d’incessantes vagues de plaisir. Comment, alors, pouvait-il lui apparaître ce soir comme un mauvais remake ? Ce n’était certainement pas dû au seul fait que Dr Bob ne se trouvait pas cette fois dans la chambre d’a côté, ce qui limitait un peu le plaisir de s’abandonner à des hurlements ostentatoires. Elle n’était pas superficielle à ce point, même si elle avait éprouvé un certain contentement pervers à savoir qu’il était allongé de l’autre côté du mur, livré aux affres de la jalousie ou, pour le moins, de l’insomnie. Dans un monde meilleur, J aurait peut-être tenu quelques semaines, ou bien elle l’aurait gardé au chaud comme une simple opportunité sexuelle à saisir quand bon lui semblait, mais la pression des circonstances allait l’obliger à demander à cet homme un service très particulier. Elle n’aurait pas le temps d’enrober sa demande, si ce n’est pour lui donner l’allure d’une nécessité qui lui brisait le cœur. Elle allait faire couler des larmes aussi muettes qu’abondantes, sincèrement anéantie par le fait d’être obligée, insoutenable fardeau, de lui demander une chose aussi peu naturelle, mais pressentant aussi que, face à ses larmes, J serait désarmé, lui qui avait passé la majeure partie de sa jeunesse entachée de violence à réconforter sa femme battue de mère quand elle pleurait dans un coin de leur pavillon.

…/… Pourtant, elle avait conscience que cet effondrement soudain de son enthousiasme érotique n'était qu’un cas parmi tant d’autres. Tous ses amants dormaient au bord d’un précipice qui semblait se rapprocher à chaque nouvelle liaison. Cette érosion côtière allait-elle s’arrêter un jour ? Ou bien se poursuivrait-elle jusqu’à ce que Meg elle-même bascule dans le gouffre et aille rejoindre ce tas de cadavres désarticulés en bas, sur la plage ?
L’amour n’était que théâtre, bien sûr. Meg en était le metteur en scène éternellement insatisfait, mais aussi la star autour de laquelle tout le spectacle était bâti. Si le premier rôle masculin se retrouvait viré, quelle qu’en soit la raison, il y aurait toujours une doublure pour le remplacer. Les autres membres du casting ne comptaient pas vraiment. Ils n’avaient aucune raison autonome d’exister. C’étaient des multiples de zéro.

…/… Dans le cas de J, la relation se révélerait particulièrement brève, car il ne serait pas opportun d’être vue en sa compagnie une fois qu’il lui aurait rendu ce petit service ; à vrai dire, et c’était plutôt triste, Kevin allait sans doute devoir éliminer tout semblant de trace permettant de remonter jusqu’à elle. Le problème, quand on demandait à des gens d’effacer toutes les traces, c’est qu’ils devenaient eux-mêmes des traces. Qui pour éliminer l’éliminateur ?

…/… Estimant que l’heure du grand cri était sans doute venue, Megan se mit à haleter et à tendre ses muscles. Se surprenant à savourer la sensation d’avoir la tête de J enserrée entre ses cuisses fermes, elle s’arc-bouta et durcit son étreinte. Elle ne put s’empêcher de penser qu’il ne s’était sans doute pas retrouvé en aussi mauvaise posture depuis l’époque de sa formation au combat rapproché au centre de perfectionnement en arts martiaux des Bérets verts. Peut-être qu’en faisant basculer sa tête de manière assez brusque elle pourrait lui briser le cou et balancer son corps inerte sur le tapis, d’un coup de pied. Cette perspective exerçait sur elle une attraction irrésistible. Elle qui était sur le point de mettre en scène l’orgasme le plus simulé de tous les temps, voilà que, sans aucun doute, elle se sentait authentiquement émoustillée par ce petit fantasme.
« Oh, mon Dieu…, gémit-elle en imaginant le craquement de sa nuque brisée. Oh, mon Dieu ! »
Elle serra plus fort les cuisses et leva ses reins encore plus haut. Une simple bascule, soudaine, aurait suffi. « Oh, mon Dieu… je jouis !» s’étrangla-t-elle avec une sidération non feinte.
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