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Citations de Eglal Errera (97)


On demande souvent aux auteurs : " Comment écrivez-vous ? Avec un traitement de texte ? une machine à écrire électrique ? une plume ? à la main ? " Mais la question essentielle est celle-ci : " Disposez-vous d'un espace, de cet espace libre qui devrait vous entourer quand vous écrivez ? " À l'intérieur de cet espace, qui est proche d'une forme d'écoute, d'attention, vous viendront les mots, les mots que diront vos personnages, des idées : l'inspiration.
Si un écrivain ne peut pas trouver cet espace, alors poèmes et histoires peuvent être morts-nés.

DORIS LESSING - Prix Nobel 2007
Née à Kermanshar, Iran en 1919
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Celui qui écrit un poème l'écrit avant tout parce que l'écriture poétique est un extraordinaire accélérateur de la conscience, de la pensée, de la perception du monde.
L'homme qui une seule fois a expérimenté cette accélération n'est plus en mesure de résister au renouvellement de l'expérience, il devient dépendant de ce processus à la manière dont on tombe sous la dépendance de la drogue ou de l'alcool. L'homme qui se trouve dans une dépendance telle de la langue est, je crois, ce que l'on appelle un poète.

JOSEPH BRODSKY - Prix Nobel 1987
Né à Leningrad, URSS en 1940
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Nous serions pires que ce que nous sommes sans les bons livres que nous avons lus ; nous serions plus conformistes, moins inquiets, moins insoumis, et l'esprit critique, moteur du progrès, n'existerait même pas.
Tout comme écrire, lire c'est protester contre les insuffisances de la vie.

MARIO VARGAS LLOSA - Prix Nobel 2010
Né à Arequipa, Pérou en 1936
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Le poète est une pulsation dans le fleuve des générations.

OCTAVIO PAZ - Prix Nobel 1990
Né à Mexico, Mexique en 1914
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La culture à l'échelle mondiale est notre affaire à tous. Mais elle est surtout la responsabilité des lecteurs, c'est-à-dire des éditeurs. Il est vrai qu'il est injuste qu'un Indien du Grand Nord canadien, pour pouvoir être entendu, ait à écrire dans la langue des conquérants - en français, ou en anglais. Il est vrai qu'il est illusoire de croire que la langue créole de Maurice ou des Antilles pourra atteindre la même facilité d'écoute que les cinq ou six langues qui règnent aujourd'hui en maîtresses absolues sur les médias. Mais si, par la traduction, le monde peut les entendre, quelque chose de nouveau et d'optimiste est en train de se produire. La culture est notre bien commun, à toute l'humanité.

JEAN-MARIE GUSTAVE LE CLEZIO - Prix Nobel 2008
Né à Nice, France en 1940
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Le langage est la cristallisation la plus élevée de la civilisation humaine. Si raffiné, profond, insaisissable, tellement envahissant aussi, il pénètre les sensations et les connaissances de l'homme et établit un lien entre le sujet sensible et la connaissance du monde. Le fruit du travail d'écriture est si merveilleux, il permet à des individus isolés, même s'ils sont de nationalités ou de générations différentes, de communiquer. L'immédiateté de l'écriture littéraire et de la lecture s'unit ainsi à leur valeur d'éternité.

GAO XINGJIAN - Prix Nobel 2000
Né à Ganzhou, Chine en 1940
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Nous avons beau être comme enracinés dans l'écrit, nous avons conservé le souvenir du récit oral, de l'origine orale de la littérature. Or, si nous avions oublié que tout récit a commencé par sortir d'une bouche, tantôt pâteux, hésitant, puis pressé, comme poussé par la crainte, murmuré, comme s'il y avait là un secret à protéger, ou sonore au contraire, ponctué d'interpellations ou de questions éclatantes, qui inlassablement, telle une trompe, cherchent à aspirer l'alpha et l'oméga des choses - si nous avions, aveuglés par l'écrit, oublié tout cela, nos récits ne seraient que du papier et il leur manquerait le souffle humide de la vie.

GÜNTHER GRASS - Prix Nobel 1999
Né dans la ville libre de Dantzig ( actuelle Gdansk, Pologne ), en 1927
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L'eau avait gelé ; le lac ressemblait à un miroir géant et, du crépuscule à l'aube, la lune ne se laissait pas d'y admirer sa blanche beauté.
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Toute activité humaine est le fruit d'un désir.

BERTRAND RUSSELL - Prix Nobel 1950
Né à Trelleck, Royaume-Uni en 1872
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Il ( l'écrivain ) peut écrire de la poésie, du théâtre ou, comme moi, des romans. Toutes ces variations sont secondaires par rapport à l'acte essentiel de s'asseoir à une table, et de se plonger en soi-même. Écrire, c'est traduire en mots ce regard intérieur, passer à l'intérieur de soi, et jouir du bonheur d'explorer patiemment, et obstinément, un monde nouveau. [..]
Les mots pour nous, écrivains, sont les pierres dont nous nous bâtissons.

ORHAN PAMUK - Prix Nobel 2006
Né à Istanbul, Turquie en 1952
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Amour solaire



Lassé des hommes j’écarte les nuages
Cherchant un arbre où je pourrais
Boire en paix et en paix
Edifier mon nid. Là
Sur le tronc le plus silencieux de la grande maison
Je ne suis citoyen d’aucun pays
Ni père d’aucune famille
Je suis simplement le plus humble chien
Du monde existant au-delà du monde
Où l’on mesure au millimètre près
Le bien et le mal. Mais je ne suis plus
Dans cette cour je me suis éloigné
Quand j’ai perdu le sens exact du poids
Et des mesures – quand quelqu’un m’a dit
Et je l’ai vu
Que dans une goutte de vin il y a mille ans
D’amour solaire.


// Casimiro de Brito (1938 -)

/Traduit du portugais par Michelle Giudicelli
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Ce sera exactement…



À Sofia, 19 novembre 1993

Ce sera exactement comme aujourd’hui, l’olivier sur le balcon
le vent qui transforme les nuages. Au-delà du siècle
dans les crépuscules que ni toi ni moi ne verrons
quand les années seront des branches
avec quoi pousser des choses sans destination
dans les soirs ou d’autres gens
se regarderont comme en ce moment
dans le sommeil, l’obscurité
pareils à des moulages de volcan inclinés dans la cendre blanche.

Je replie le drap, j’éteins la dernière lampe.
J’attends que tes tempes battent doucement contre les couvertures
je laisse la nuit s’agenouiller
sur ton rapide novembre.


/Traduit de l’italien par Jean-Baptiste Para

// Antonella Anedda (1958 -)
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Rien n’est plus beau
qu’un amour qui ne soit pas immortel
qui a la souple respiration du voilier
endormant la vague
prodige oui mais qui se sait tributaire
d’un vent si incertain
qu’il voudrait d’un seul déploiement de son erre
boire toute une nuit d’étoiles et de lune pleine

un amour comme une joie d’enfance
grandie de sa fin trop proche
ce qui se tient timide
au faîte de l’instant

nid d’hirondelle
dans le noir
ah ce n’est pas cela un amour de légende
qui se targue des mélancolies
et geint à genoux sous la couronne des roses

toi mon aimée demeure princière en ton rire
chaque matin devant ta mort et ma mort
sois libre et fière et ferme
car il suffit de la caresse d’un rire
pour que tout en nous se recompose
et que soit le monde uniment
sous nos mains le passage et la durée
la nudité d’une âme dans la douceur du corps

nous mourrons mon amour sans rien perdre
si nous séjournons visages étonnées
dans l’instant qui nous prolonge
et fait de nos gestes les plus simples
— baiser murmure épaule lente —
un feu dormant

demeurons mon aimée
fût-ce au cœur d’un sanglot silencieux
une joie ouverte

sommet de l’éclair
rire et bonté persistants
dans la disparition

(Jean-Pierre Siméon)
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je voudrais que tu m’accompagnes
à travers la vie
telle une toile
pour me faire découvrir le monde
mais je me situe du côté précaire
où frappe le vent
et je peux seulement t’apprendre
des noms d’arbres
dont le fruit se cueille à la prochaine saison,
là où les trains poussent
de lugubres sifflements

(Ana Paula Inácio)
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Mur blanc qui s’effrite…



Mur blanc qui s’effrite, alentour le désert,
un inconnu y a gravé des vers obscurs.
Est-ce le vent qui a creusé la pierre ? Ou l’écriture ?
Des moines l’ont-ils jamais transcrite ?

Tout ce vaste pays de dunes, pâle, étourdie,
elle demeure sur place, enfoncée jusqu’aux chevilles, fragile,
un éclat d’asphalte dans les yeux et en sueur
dans les bras du sombre amant qu’elle a en tête.


// Erika Vouk (1941 -)

/ Traduit du slovène par Barbara Poganik et Ludovic Janvier
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Les poètes

Nulle part, eux : ils portent la tiédeur
Dans le corps froid de la terre, ils forgent
À l’horizon ses clés.

Ils n’ont laissé
Ni père ni foyer
Pour leurs légendes

Ils les ont écrites
Comme le soleil écrit son histoire :

Nulle part.

(Adonis)
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Le long du lit tari…


Le long du lit tari
je cours et je t’appelle,
toi qui est autre ;
qui ne sais rien des vagues
ruées sur les mots et la peau,
rien des marées
cruauté tendre,
rien de l’eau qui se perd en soi,
rien des charmes du sud,
rien de ce temps
qui fait de moi une autre.


// Erika Vouk (1941 -)

/Traduction du slovène par Barbara Poganik,
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Par la lune ma mère
Par le soleil mon frère
Par l'eau du lac si claire
Souris tu fus créée
En fillette te changerai.
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Perdons-nous plus loin, plus loin encore,
dans les collines aux pierres de bronze,
dans les montagnes noires de septembre,
et leurs vallons où
bientôt les peupliers vont lever leurs brasiers.

Perdons-nous ou laisse-moi me perdre
en toi, ou peut-être derrière les murets,
de bronze aussi,
de ce tout petit jardin.
Derrière je vois un noyer
et à son ombre nous pourrions trouver
ta paix et la mienne.

Emmène-moi, amène-moi, ou perds-moi
dans cet amer et doux pays qui est le nôtre,
mais en ce crépuscule d’été moribond
ne me chasse pas du labyrinthe sans issue
de tes yeux.

(Antonio Colinas)
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On quittera toujours la mer à reculons
c'est toujours le même regret
c'est la même lenteur debout
qui vous déchire d'avec le pays
chaque adieu vous retourne infiniment
chaque pas qu'on pose hors de l'eau
veut creuser jusqu'à l'eau encore

(James Sacré)
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