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Citation de Osmanthe


Un pâle soleil avait fait son apparition et se répandait dans l'appartement en lumière bleue, brumeuse comme de la fumée de cigarette. Sur le lit étaient éparpillés des coussins de soie colorée, au chevet il y avait une radio et des magazines, et devant, des mules, un petit tapis rouge et bleu de Pékin et une corbeille à papier en forme de lanterne de palais. Des tables gigognes en acajou sculpté, emboîtées les unes dans les autres. Un masque d'opéra de Pékin suspendu à un angle du mur. Sur la table, une paire de chandeliers d'étain. La pièce était pleine de petites fantaisies, on aurait dit le boudoir d'une prostituée de luxe russe blanche. Des fétus de Chine picorés brin par brin pour bâtir un petit nid sûr et douillet. Le plus raffiné, c'était la série de verres en cristal mauve posés sur la commode, de différentes tailles pour des alcools variés. Ou encore un assortiment de bouteilles parfaitement alignées et fermées par de gros bouchons en forme d'oeuf, en bois laqué de rouge, bleu ou vert. Il y avait aussi, dans la salle de bains, une panoplie d'au moins sept ou huit peignes en verre d'un gris jaunâtre, rangés par ordre de taille, avec des dents qui aillaient s'amincissant. La vision de ces peignes faisait assez mal au coeur, parce que le patron commençait déjà à se dégarnir, il semblait que plus il prendrait un soin jaloux de sa chevelure, plus elle s'éclaircirait au moindre contact, rare et fragile comme des cils.

Extrait de "Ah Hsiao est triste en automne" (L'étuve aux fleurs d'osmanthe)
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