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Citation de petitsoleil


- Une chance qu'il t'ait déjà rencontré ! fit Artem. Ta présence lui paraîtra moins déplacée. En fait, il s'agit de sa fille, Olga.
- Oh ! Je la connais aussi ... enfin, un peu. C'est un beau brin de fille ! observa Philippos avec un sourire de connaisseur.
- C'était une belle fille, rectifia Artem.

Le sourire du garçon s'évanouit tandis que le droujinnik expliquait :
- Une servante a découvert son cadavre tout à l'heure, sous une tonnelle située dans le jardin de la propriété. Apparemment, Olga s'y était rendue hier au soir. Ce n'est que ce matin que sa suivante a sonné l'alarme.
Elle a découvert Olga la gorge tranchée, gisant dans une mare de sang.
Son père m'a fait quérir un peu plus tard. Malgré son chagrin, il s'est souvenu de ma consigne que le prince avait rendue publique ...
- L'oukase qui interdit de déplacer quoi que ce soit sur les lieux d'un crime ? dit Philippos qui était parvenu à maîtriser son émotion. (...)

[Le prince de Tchernigov] Vladimir hocha la tête avec bienveillance. Il alla s'installer à sa table de travail et déroula un carré d'écorce de bouleau vierge.
- Ton fils a raison, boyard, approuva-t-il. Je ferais mieux de prendre des notes pendant que tu continues à exposer l'affaire.
Artem s'éclaircit la voix avant de poursuivre son récit.

- L'arme du crime n'a pas été retrouvée, mais on peut s'en faire une idée d'après l'aspect de la blessure. Elle est aussi nette que profonde.
Le meurtrier a frappé Olga avec une telle violence qu'il lui a tranché d'un seul coup artères, trachée et vertèbres ; sa tête était à peine rattachée au corps.
Philippos, qu'est-ce que tu peux dire de l'arme utilisée ?

- C'est un long poignard effilé, aiguisé comme un rasoir, débita le garçon, ravi d'intervenir sur un point aussi important. Les jeunes boyards en portent toujours un attaché à leur ceinture. Mais d'après les Varlets, ils se soucient moins de la qualité de leur dague que de la beauté du fourreau.
- Si on s'en tient à ta description, autant chercher une aiguille dans une botte de foin ! gronda Artem.
- Je n'ai pas fini ! C'est bien la qualité exceptionnelle de la lame qui distingue l'arme du crime, n'est-ce pas ? Je parie que ce poignard provient des bords du Rhin et a été fabriqué par un de ces illustres armuriers germaniques. Leurs poinçons sont connus partout en Europe et même à Byzance.
- Voilà qui est mieux, approuva Artem. Cet indice nous permettra de limiter nos recherches aux individus possédant ce type d'arme.
Philippos se rengorgea.

- A propos, Olga a-t-elle subi d'autres ... violences ? s'enquit-il après un silence.
- J'ignore si elle a été violentée ou non par son assassin, répliqua le droujinnik.
Il faut d'abord procéder à un examen minutieux du corps.Edrik a confié cette tâche au médecin personnel du prince, et celui-ci doit me faire son rapport cet après-midi.

Soudain, Artem se frappa le front.
- Il y a un curieux détail que j'ai oublié de mentionner ! Olga gisait au milieu d'une flaque de sang coagulé ; sa robe en était toute raidie, et ses cheveux collés en paquets informes. Fait étrange, l'odeur du sang était dominée par une autre : une senteur fort agréable, assez capiteuse, peut-être orientale.
Elle émanait du corps d'Olga et de ses vêtements.
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