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Biographie :

Elias Boisjean est membre de la rédaction de la revue Ballast. Il a coordonné aux éditions Libertalia La Révolution communaliste d’Abdullah Öcalan. Dans une perspective socialiste et libertaire, il s’intéresse à l’écologie sociale et à la question animale.

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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Tout concourt, tout conspire à faire de l’animal une chair taillable et torturable à merci : la gourmandise, plus encore que la faim, nous pousse à le sacrifier avec des raffinements de cruauté ; la cupidité nous pousse à le surmener dans son travail ; la sottise à le tourmenter pour en faire un objet d’amusement ; la curiosité scientifique et l’égoïsme à le transformer dans les laboratoires en chair à scalpel et en réactif, lorsqu’il s’agit d’expérimenter les poisons qui convulsent et qui tuent. Et enfin, pour comble, notre lâcheté nous pousse tous les jours à l’abandonner ou à le sacrifier, chaque fois que sa présence nous gêne, nous répugne, ou simplement nous déplaît.
Marie Huot, « Le droit des animaux » dans La Revue socialiste, 1887, p. 83
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Tel que nous la pratiquons aujourd’hui, la domestication témoigne aussi à maints égards d’une véritable régression morale, car, loin d’améliorer les animaux, nous les avons enlaidis, avilis, corrompus. Nous avons pu, il est vrai, par le choix des sujets, augmenter dans l’animal telle ou telle qualité de force, d’adresse, de flair, de vitesse à la course, mais en notre rôle de carnassiers, nous avons eu pour préoccupation capitale d’augmenter les masses de viande et de graisse qui marchent à quatre pieds, de nous donner des magasins de chair ambulante qui se meuvent avec peine du fumier à l’abattoir. Pouvons-nous dire que le cochon vaille mieux que le sanglier ou la peureuse brebis mieux que l’intrépide mouflon ? Le grand art des éleveurs est de châtrer leurs bêtes ou de se procurer des hybrides qui ne peuvent se reproduire. Ils dressent les chevaux « par le mors, le fouet et l’éperon », et se plaignent ensuite de ne pas leur trouver d’initiative intellectuelle. Même quand ils domestiquent les animaux dans les meilleurs conditions, ils diminuent leur force de résistance aux maladies, leur puissance d’accommodation à de nouveaux milieux, en font des êtres artificiels, incapables de vivre spontanément dans la nature libre.
Élisée Reclus, « La grande famille » dans Le Magazine international, 1897, p. 107-108
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J’avoue, pourtant, que je ne suis pas très tranquille. Je connais la charité humaine, et je sais ce qu’elle fait aussi bien de ceux qui s’y livrent que de ceux qui y sont livrés. Ce que je redoute, par-dessus tout, c’est que nous déployions envers les animaux un zèle bien trop anthropomorphiste, et qu’ayant toujours traité les hommes comme des chiens, nous ne songions plus maintenant qu’à traiter les chiens comme des hommes. Pauvres chiens ! Les voilà déjà embrigadés dans la police.
Car c’est notre orgueil de croire que seuls les hommes comptent pour quelque chose dans cet univers où ils sont plus perdus que les fourmis dans une forêt ; et c’est notre manie de tout ramener au type humain, les bêtes, les choses et les dieux, chaque fois que nous vient l’idée de les glorifier ou de les maudire. Ne disons-nous pas d’une bête qu’elle est bien dressée, bien éduquée, si, lui ayant enlevé toutes ses qualités propres, nous sommes enfin parvenus à lui inculquer un peu de notre mentalité ?
Octave Mirbeau, « Sur les animaux » dans Paris-Journal, 1910, p. 190-191
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Hélas, ce n’est que trop vrai ! La science de l’homme n’a pas encore trouvé le moyen d’épargner la chair savoureuse des bêtes, et ses mains sont souillées de la généreuse liqueur de la vie. Mais le temps est un grand maître ; le sein de la terre est toujours fécond, et notre intelligence persévérante quand même. Les jours sont proches où notre constitution sera tellement modifiée que les végétaux pourront former la base de notre nourriture. Notre espèce se rapetisse par le corps et grandit par l’esprit à mesure que la culture élève, embellit, fortifie les plantes et verse dans leurs canaux des sucs plus animalisés. Notre régime est plus végétal que celui des générations qui nous ont précédés, et déjà se discute sérieusement partout l’opportunité de la tempérance parmi les hommes et de la compassion envers les animaux. Toute conception vient à son heure ; celle-ci nous occupe, elle remue l’Angleterre : elle accuse une tendance irrésistible du siècle.
Ernest Cœurderoy, « La corrida de torros en Madrid » dans Jours d’exil tome II, 1853, p. 49-50
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Oui, l’esclavage de l’homme provient de son besoin d’exploiter les animaux pour en avoir le lait, la chair, les œufs, le travail. Pendant des milliers de siècles, l’homme ne consomma pas le lait des animaux ; l’animal qui n’est pas domestiqué n’a du lait que pendant l’allaitement du petit et en quantité juste nécessaire, ce n’est que par la suite d’une lente évolution, par suite d’entraînement voulu que l’homme est parvenu à faire de la vache et de la chèvre une véritable fabrique de lait. L’homme lui-même ne doit consommer du lait que tant que sa dentition n’est pas suffisante pour consommer de la matière solide ; c’est par une véritable aberration que l’homme autant des dents consomme du lait. D’ailleurs plus de la moitié de l’humanité ne consomme pas de laitage et est aussi vigoureuse que l’autre moitié.
Georges Butaud et Sophie Zaïkowska, « L’Homme et les animaux » dans La Vie anarchiste, 1914, p. 207
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« La plante souffre peut-être, mais l’animal souffre certainement. Plutôt que l’intolérable certitude de causer une souffrance évidente, j’accepte le risque cruel encore, mais inévitable, de créer une souffrance possible. Quand je fais tout ce que je peux, je ne m’adresse plus aucun reproche. À manger l’animal que j’ai nourri d’abord de la plante, j’ajouterais d’ailleurs la souffrance possible à la souffrance certaine et je détruirais deux formes de vie au lieu d’une » (Han Ryner).
Cité par Louis Rimbault, « Le problème de la viande » dans Le Néo-naturien, 1922, p. 229
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