Il y a longtemps que je pressentais l'importance de Hobbes. Déjà avant que de le bien connaître, je lui consacrais un éloge en moi-même. Et maintenant que je me suis occupé sérieusement de léviathan, je sais que ce livre est à compter dans ceux de ma "bible idéale", c'est-à-dire dans la collection des livres les plus importants, parmi lesquels, bien entendu, ceux de mes ennemis tiennent une place de choix. Ce sont ces livres-là qui aiguisent l'esprit, alors qu'on l'affadit avec les autres, déjà vidés de leur substance depuis le temps qu'on s'y allaite et s'en nourrit. Ce que je sais à coup sûr, c'est que la politique d'Aristote ni Le prince de Machiavel, ni non plus Du contrat social de Rousseau ne font partie de cette "Bible".