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3.89/5 (sur 207 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Breslau , le 22/06/1897
Mort(e) à : Amsterdam , le 1/08/1990
Biographie :

Norbert Elias est un écrivain et sociologue allemand, né le 22 juin 1897 à Breslau, mort le 1er août 1990 à Amsterdam. Il est l'auteur d'un ouvrage majeur de sociologie historique, Sur le processus de civilisation, paru, en France, en deux volumes, La Civilisation des mœurs et La Dynamique de l’Occident.

Fils unique de Hermann et Sophie Elias, Norbert Elias naît en Allemagne à Breslau, ville aujourd'hui polonaise (Wroclaw). Il est issu d'une famille de commerçants juifs aisés et particulièrement intéressés par la psychanalyse.
Mobilisé durant la Première Guerre mondiale en 1915, il passe une période de six mois sur le front oriental. Puis, il est déplacé sur le front de l'ouest. Après près d'un an d'expérience douloureuse du combat, il revient dans sa ville et exerce le métier d'aide-infirmier pour blessés de guerre, tout en entamant dès 1918 ses études de médecine à l'université de Bresau. Il entreprend parallèlement des études de philosophie . La psychanalyse freudienne est alors en plein essor. Disciple, en 1930 il devient l'assistant de Karl Mannheim à l'Institut für Sozialforschung de Francfort.

En 1924, Elias obtient son doctorat de philosophie. L'arrivée au pouvoir des nationaux-socialistes en 1933 va mettre un coup d'arrêt à ses études. Fuyant l'Allemagne nazie, il s'exile en 1933 en Suisse, puis à Paris, où il essaie en vain de trouver un poste. Il finit par s'établir à Londres en 1935 où il se consacre à la rédaction de son livre Sur le processus de civilisation.
Commence alors une longue carrière d'enseignant en Angleterre où il demeure jusqu'à sa retraite. De 1945 à 1954, il commence par donner des cours particuliers à la London School of Economics. Il obtient en 1954 un poste d'enseignant à l'université de Leicester et devient en 1956, à 59 ans, professeur de sociologie.
Il s'installe en 1975 à Amsterdam et devient peu à peu célèbre grâce à l'édition de poche de son oeuvre sur le processus de civilisation. De 1979 à 1984, il exerce au Centre de recherche interdisciplinaire de l'université de Bielefeld. Après avoir publié d'autres recherches comme ses Études sur les Allemands, il meurt le 1er août 1990 à Amsterdam
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Source : Wikipedia
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Non, le populisme ne saurait être réduit ni à l'icône de ses sectateurs, ni à la caricature de ses détracteurs. Par-delà les espérances et les insurrections, les craintes et les répressions qu'il a suscitées, alors que ce mouvement hier planétaire semble aujourd'hui retomber, c'est le propos de cet essai novateur que de le réinstaurer à sa juste place dans l'histoire. En décryptant sa gestation à la lumière de l'anthropologie. En scrutant sa construction à l'aune des théories politiques et des imaginaires culturels. Et si le populisme était le signe d'une crise de civilisation ? D'une fracture majeure dans l'idéologie du progrès ? Et s'il était né d'un refus de la neutralisation de la Cité ? D'une nostalgie des passions, des aventures, des utopies ? Mais aussi d'un retour du sens commun, du sacré, de la souveraineté ? Et si les peuples étaient simplement partis à l'assaut du ciel pour se recréer un horizon ? Ce livre d'histoire immédiate, qui offre un panorama mondial des mutations en cours, s'attache aussi à en éclairer les soubassements symboliques. Il fait dialoguer Régis Debray et Marcel Gauchet avec Jeff Bezos. Ou encore Antonio Gramsci et Norbert Elias avec Daenerys Targaryen. Mais aussi les aristocrates paupérisés du Grand Siècle avec les occupants rebelles de Wall Street. Et les esthétiques des avant-gardes avec les révoltes émeutières des masses. Pour mieux appeler au sursaut. Diplômé de Sciences Po, fondateur du média en ligne Le Vent Se Lève, membre des conseils scientifiques de l'Institut Rousseau et de la Fondation Res Publica, Antoine Cargoet a dirigé l'ouvrage collectif L'Histoire recommence. Il est aujourd'hui éditeur et signe ici, à 25 ans, son premier livre.

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Citations et extraits (77) Voir plus Ajouter une citation
Si l'on compare nos activités de loisir avec celles des époques passées, on voit aisément que seules ont survécu celles qui pouvaient être adaptées, compte tenu de la vive répugnance suscitée par les activités où des êtres humains s'infligent mutuellement des blessures physiques. Les luttes entre gladiateurs, les luttes entre êtres humains et animaux sauvages — qui pendant des siècles réjouirent les populations urbaines de l'Empire romain — et les divertissements médiévaux, comme les pendaisons publiques, les combats de coqs ou le fait de brûler vifs des chats dans des paniers, n'attireraient probablement guère le public contemporain et certains pourraient même les juger intolérables et monstrueux.
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À côté de cela, nous avons, dans cette lettre d'un jeune homme de vingt et un ans, un aveu qui restera valable jusqu'à la fin de sa vire : "Je serai plus heureux, puisque j'aurai à composer", et, plus loin : "Il suffit que j'entende parler d'opéra, que je sois au théâtre, écoute des voix — oh, je suis complètement hors de moi." Toute l'existence sociale s'est concentrée, dès cet âge relativement précoce, avec toute sa passion et son intensité, sur le besoin d'entendre et de créer de la musique : "Ce qui est mon bonheur et ma passion."
C'est très étrange pour un jeune homme qui porte en même temps, et ne cessera de porter, un vif intérêt aux femmes. Mais peut-être s'expose-t-il avec la musique à moins de déceptions. Il écrit dans ce sens encore peu de temps avant sa mort, sa situation étant désespérée : "Je travaille encore, parce que composer me fatigue moins que de m'en abstenir."
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Qu'un individu soit un grand artiste n'exclut pas qu'il ait en même temps quelque chose d'un clown ; qu'il soit en fait gagnant, et qu'il ait apporté un gain immense à l'humanité, n'exclut pas qu'il se tienne lui-même pour un perdant, et se condamne par là même à devenir véritablement un perdant.
La tragédie de Mozart, qui était en partie de cet ordre, fut vite éclipsée aux yeux de ses auditeurs ultérieurs par le charme de sa musique. Cet effacement étouffe la compassion. La postérité n'a sans doute pas tout à fait raison de séparer complètement l'homme de l'artiste. N'est-il pas quand même un peu difficile d'aimer la musique de Mozart sans aimer aussi un petit peu l'homme qui l'a créée ?
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On faisait un art de se moucher il y a quelques années. L’un imitait le son de la trompette, l’autre le jurement du chat ; le point de perfection consistait à ne faire ni trop de bruit ni trop peu.
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Il fait donc antichambre à Paris chez les plus grandes dames et les plus nobles seigneurs qui le traitent comme ce qu'il est effectivement, un serviteur — même s'ils n'en usent pas avec lui de façon tout à fait aussi brutale qu'avec leur cocher, parce qu'il sait quand même très bien faire de la musique. Mais lui, Mozart, sait pertinemment que la plupart de ceux dont il quémande la protection n'ont quasiment pas la moindre idée de sa musique et en tout cas aucune idée de ses dons extraordinaires.
Ces dons, on peut penser qu'il les a reconnus comme tels dès l'époque de ses succès d'enfant prodige. Par la suite, la conscience de son exceptionnelle imagination musicale s'est renforcée progressivement — même si ses doutes ont été nombreux. Et voilà que lui, qui à ses propres yeux n'a jamais cessé d'être un enfant prodige, il doit aller mendier d'une cour à l'autre. Il est assez vraisemblable qu'il ne s'y attendait pas. Ses lettres reflètent un peu sa déception — et son indignation.
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Dans son célèbre roman la princesse de Clèves, Madame de La Fayette met dans la bouche du mari, qui sait que sa femme s’est éprise du duc de Nemours, la phrase suivante : « je ne me veux fier qu’à vous-même ; c’est le chemin que mon cœur me conseille de prendre, et la raison me le conseille aussi ; de l’humeur dont vous êtes, en vous laissant votre liberté je vous donne des bornes plus étroite que je ne pourrai vous en prescrire. » […] L’homme sait qu’il ne peut retenir sa femme de force. Il ne s’emporte pas, parce que sa femme en aime un autre, il ne se réfère pas non plus à ses droits d’époux ; l’opinion publique ne permettrait pas une telle attitude ; il s’impose une grande modération : je te laisse ta liberté, dit-il à sa femme, et je sais que ce faisant je t’assigne des limites plus étroite que si je formulais des règles et des préceptes. Autrement dit, il attend de sa femme de la même autodiscipline dont il fait preuve. C’est un exemple typique de la situation nouvelle telle qu’elle découle de l’égalité des sexes.
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De nos jours on traiterait d’« anormale » une personne qui chercherait à satisfaire ses tendance de plaisir en brûlant vifs des chats, parce que le conditionnement normal de l’homme de notre phase de la civilisation substitue au plaisir de la vue de tels actes de peur–inculquer sous forme d’auto contraintes–qui retient l’homme de telles manifestations pulsionnelles. C’est un mécanisme psychique très simple qui provoque la transformation historique de la vie affective : des manifestations pulsionnelles ou des plaisirs considérés comme indésirables par la société sont assorties de menaces ou de châtiment qu’ils investissent de sensations de déplaisir ou à prédominance de déplaisir. Par suite du rappel incessant du déplaisir sous forme de menaces de punition et de l’accoutumance à ce rythme, la dominante déplaisante est obligatoirement associée à certains comportements qui, à l’origine, peuvent être plaisant. Ainsi, il y a tiraillements entre le déplaisir et la peur suscitée par la société–représentée aujourd’hui, mais pas toujours exclusivement, par les parents–et le plaisir caché. Ce que nous avons défini sous divers aspects comme progression du seuil de la pudeur, de la sensibilité aux expériences pénibles, des normes affectives a pu être déclenché par de tels mécanismes. Reste à examiner l’origine des structures sociales ayant déclenché ces mécanismes psychiques ainsi que la nature des contraintes extérieures qui ont provoqué la « civilisation » des manifestations affectives et du comportement.
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On ne voit pas très bien si l'opposition radicale entre "civilisation" et "nature" exprime autre chose que l'oppression des âmes "civilisées", que les déformations de l'économie psychique telles qu'elles existent dans la phase moderne de la civilisation occidentale. Le fait que l'économie psychique des "primitifs" n'est pas moins historique que celle des "civilisés", même si les premiers ont une connaissance fort limitée de leur propre histoire. L'historicité de l'évolution des hommes ignore le "point zéro", de même qu'il n'y a pas de "point zéro" de la sociabilité, c'est à dire de la solidarité sociale des humains. Chez les uns et chez les autres, il y a des interdictions et des contraintes mises en place par la société tout comme il y a, chez les uns et chez les autres, leur substrat psychique, les angoisses, les sentiments de plaisir et de déplaisir, de malaise et de ravissement, façonnés également par la société. On est donc moins clair qu'on ne le pense quand on oppose les normes des prétendus "primitifs" à celle des "civilisés" en qualifiant les premières de "naturelles", d'allant de soi, les secondes d'historico-sociales. Quand des fonctions psychiques de l'homme sont en jeu, il y a interaction indissociable entre processus naturels et processus historiques.
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Il est donc tout à fait réaliste de parler aujourd'hui de l'humanité comme unité suprême de survie. Mais l'habitus des individus, leur identification à des groupes restreints - et surtout aux Etats nationaux - reste, répétons-le, en retard sur cette réalité. Et ce sont les décalages de ce type qui font les particularités structurelles les plus dangereuses de la phase de transition dans laquelle nous nous trouvons actuellement.
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...Il est à ce point utile de faire abstraction de la pudeur pour dégager le corps, que, selon l’avis de tous les médecins, serrer les fesses serait faire comme Aethon qui, chez l’épigrammiste, faisait tout son possible pour ne pas péter dans un temple, et saluait Jupiter en serrant les fesses. Ce sont les parasites et les orgueilleux qui disent : j’ai appris à serrer les fesses.
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