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Critiques de Elie Treese (12)
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Ni ce qu'ils espèrent, ni ce qu'ils croient

Quelque part, dans une vallée, quatre hommes se retrouvent sur un chantier pour voler du gasoil afin de permettre au plus âgé d’entre eux, le vieil Hadès, de passer la fin de l’hiver au chaud.

Si Low semble être le chef de ce quatuor, c’est Hadès qui porte un fusil et qui a trop bu de gnôle.



Ce court roman (moins de quatre-vingts pages) apparaît comme un objet énigmatique de cette rentrée littéraire. Nous ne saurons de l’action, qui se déroule durant une seule nuit, rien de ce qui a pu se passer avant, pas plus que de ce qui se passera après. Nous voilà propulsé avec ces personnages venus de nulle part et n’allant nulle part.

Pas d’explications à attendre. Le décor est sommairement posé (une vallée, l’hiver, un chantier, quatre hommes, un fusil, du gasoil et de la gnôle) et les motivations des personnages nous sont inconnues. Qui sont Hadès, Low, Her Majesty et Maroubi, le narrateur ? Qu’est-ce qui les lie ? Nous ne trouverons pas plus de réponse à cela. Élie Treese, par contre nous laisse la tension. Une tension croissante et étouffante renforcée par une écriture qui, à travers les longues phrases du discours logorrhéique de Maroubi, exprime une certaine urgence et, toujours, cette tension, dès la première phrase :



« J’ai planté deux doigts dans la terre et j’ai sorti un peu de cette terre froide et humide et j’ai dit alors on est tous un peu comme ça, on est tous un peu comme cette terre qu’on peut prendre dans la main et serrer dans la main et écarter dans la main jusqu’à ce qu’elle tombe en morceau sur le sol et j’ai dit aussi ça ferait comme un une sorte de tas si d’un coup on se mettait tous à effriter de la terre entre nos mains, pas vrai, si on se mettait tous à écraser cette bon dieu de terre avec nos mains pour voir si on arrive à faire une chose qui sorte un peu de l’ordinaire. »



Quatre personnages donc, comme issus d’une tragédie antique, qui se tournent autour, se cherchent… jusqu’à l’explosion ?

Élie Treese a donné à son roman un titre tout droit extrait d’une citation attribuée à Héraclite : « Ce qui attend les hommes après la mort, ce n’est ni ce qu’ils espèrent ni ce qu’ils croient ». Et sans doute le lecteur plus féru de philosophie et plus calé que nous en la matière y trouvera par ailleurs des liens avec la doctrine du philosophe, en particulier en ce qui concerne la place du feu dans sa cosmologie et sa théorie du mobilisme.

Toutefois, nul besoin pour apprécier ce roman véritablement atypique dans la forme comme dans le fond d’avoir lu tous les présocratiques. Il suffit de se laisser emporter par le flot ininterrompu des paroles de Maroubi qui finiront bien par nous mener quelque part… ou pas.




Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Ni ce qu'ils espèrent, ni ce qu'ils croient

Un roman manifestement pas assez lu.

Il a été conseillé par les Librairies Initiales que je remercie.



Il fait nuit, nous sommes sur un chantier, Hadés, Low, His Majesty et Maroubi cherchent à voler du gasoil.

Maroubi, le narrateur, est légèrement bête et très bavard alors que les autres se tirent la bourre pour savoir lequel est le plus intelligent. La nuit se passant avec la compagnie de gnôle, alcool ici plus fort que d'accoutumé, Hadés est complètement ivre et dira quelques vérités.

Et vous, comment réagiriez-vous si on vous tirait dessus ?



Vous l'aurez compris, malgré la situation initiale qu'est l'accession au gasoil, l'auteur nous transporte ici aux tréfonds de l'âme humaine le temps d'une nuit.

Ce roman est très court, l'écriture très poétique malgré un style "paysan". Un style "Comme à l'époque", comme dit notre narrateur qui parle à la première personne plein de nostalgie.



Ce livre est donc à lire, sans modération, surtout un soir autour d'un feu. Que ce soit en plein été avec un musique douce où en plein hiver avec une télé éteinte.
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La route de Suwon

Je ne connais pas cet auteur. Quelques éléments internet. Un père américain, une mère française. A vécu en Corrèze, dans les bois, que pense t il du genre humain et de la société ? Vit actuellement à Saintes, la cinquantaine. Quelques livres dont certains sont essentiellement des dialogues à la en attendant Godot, du moins est ce comme cela que je l’ai perçu.



Idem ici, deux amis, peut être la quarantaine ou la cinquantaine, l’âge d’Elie Treese, conversent entre tabagie et alcool. Ps en ce qui me concerne, deux-trois verres et il n’y a plus personne Ici, s’agissant d’une œuvre de fiction, ils boivent comme des trous sans que cela ne bouche quoique ce soit.



Le narrateur, je n’ai pas son prénom, Romain étant son acolyte, se répand en une histoire personnelle, en l’occurrence, le grand-père Guy Mallon.

Qu’a donc fait le grand-père. C’est simple, marié, trois ou quatre enfants, ingénieur, une entreprise florissante, ancien résistant, bref tout ce qu’il faut, le 2 septembre 1950 il décide de laisser en plan femme et enfants pour aller guerroyer en Corée. Un bataillon de l’Onu ou quelque chose comme cela. Revenu couvert de médailles, il repart aussi sec pour la guerre d’Indochine où il reviendra cette fois ci couvert de plomb, du moins son cercueil.



Que s’est il passé, qu’est ce qu’il lui a pris ?



C’est l’objet du dialogue entre, pardon ces deux poivrots, l’un en mal de passé, l’autre en modérateur accusateur. Légitime la guerre d’Indochine ? Femme et enfants ? Etc.



Elie Treese bâtit son ouvrage sur le modèle de l’enfer de Dante. En gros des cercles sous forme d’un empilage de piécettes, chacun représentant je ne sais plus quoi. Ici, nous avons la violence, l’amitié, l’amour, l’argent et autre pesanteur familiale comme autant d’explications possibles au pourquoi du comment. Je vous tais le meilleur pour la fin qui n’en explique pas plus que les circonférences précédentes.



Donc.



Un exemple de tirade : cette guerre a agi sur eux comme un sorte de ferment ou de levain étrange. Peut être faut il bien avoir bu pour parler comme cela.



Un livre construit en neuf cercles stratagème littéraire dont l’utilité m’échappe en partie.



Un auteur habitué des dialogues qu’il écrit seul, que l’on ne suit pas toujours et donne parfois une impression de monologue



Pourquoi, ce sujet, soit c’est l’histoire du grand-père de l’auteur, mais pour en venir où ? Pour en faire quoi ?



En début du livre, je cite : on est coincé dans un monde livré à la parole au sein duquel chacun participe à une abrasion totale de la notion de vérité.

Que veut dire l’auteur et le mot nihilisme me vient à l’esprit.



Donc une histoire sans fin prétexte au dialogue dont l’auteur semble friand. Bien écrit soit, probablement mal lu.



Pour toi, ma belle femme chérie, reçois les douces caresses de ton mari qui t’aime.

Jolie phrase à garder pour la fin. Ce qui est le cas.



Mais être là .
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L'ombre couvre leurs yeux

Quelle narration ! Une langue parfaite et maitrisée, jouant sur les registres de la tragédie et de la poésie, subtile et pourtant parfois violente.



Drôle de manière, souvent acrobatique, de distiller les éléments de l'intrigue, alternat es points de vue, les apartés. On s'y perd un peu avant d'être emportés par le récit du "Démiurge", essayant de comprendre comment se noue le drame...



Étonnant et détonant ! Parce que c'est un roman presque immobile et qui pourtant maintient la tension, ressemblant par moments à un roman noir (ambiance façon omerta) avec règlements de comptes sur fond de vol d'objets d'art (qu'est devenue la collection de Monte Cassino ?).



Un très bon roman !
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Ni ce qu'ils espèrent, ni ce qu'ils croient

Une écriture crue, brute, hachée, pour dire une nuit passée par quatre marginaux dont on connaît seulement le surnom étrange : Hadès, His Majesty, Low et Maroubi. Ils vivent à la limite de la loi, de la société, des autres. Il ne se passe rien, ou presque. Le texte est bref, truffé de dialogues mêlés les uns aux autres, sans ponctuation. C'est réussi pour appuyer les failles des personnages qui n'ont pas les codes de communication des lettrés : ils s'insultent, crachent, boivent, crient... tout autant qu'ils espèrent, rêvent, imaginent. Ce paradoxe est au coeur de l'écriture, qui alterne entre les paroles des héros et les courtes descriptions qui permettent de parfaitement imaginer la scène, comme un film noir dont on serait spectateur.
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Ni ce qu'ils espèrent, ni ce qu'ils croient

j'ai également lu ce livre sur les conseils d'un libraire de province. Merci à lui...Huis clos en extérieur, ils sont quatre mais la gnôle forme bien le cinquième élément. Sous couvert de vouloir voler du gaz oil sur un chantier, l'auteur nous embarque dans la nuit de ses personnages. C'est glauque, même si parfois on se surprend à sourire d'un bon mot, d'une grossièreté bien enlevée, c'est noir noir, sans désir de rédemption, c'est léger et grave en même temps. c'est nous. ce mélange d'orgueil, de bêtise, le tout sévèrement arrosé. a lire sans modération.
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Ni ce qu'ils espèrent, ni ce qu'ils croient

Une nuit. Un huis clos.

Quatre personnages. Rustres et grossiers. Quatre heures de leurs vies.

Ils vont voler du gasoil pour le plus âgé d'entre eux: Hadès. mais les choses ne se passent pas comme prévu.



Un roman particulier, unique.

Je n'y ai trouvé aucun intérêt ni aucun plaisir.



Une perte de temps d'une petite heure...
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Ni ce qu'ils espèrent, ni ce qu'ils croient

pas aimé du tout, et/ou pas compris ! pas de début, pas de fin, juste des constats, des bribes de conversation pseudo-philosophiques, noyées dans les brumes d'alcool et les vapeurs de gasoil ...
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L'ombre couvre leurs yeux

Y’a des fois, t’es entrain d’te promener dans le trou du cul du monde et. Bon admettons y’a quand même un village, mais il est assez loin et toi tu te promènes dans la campagne. Tu réfléchis à ta vie mais en mode brouillard, de la purée bien épaisse. Tu sais, celle qui fait un voile devant les yeux mais qui t’empêche pas d’avancer pour autant.



Tu vois l’genre ? Rajoute quelques marais, des saisons continentales - étouffantes et chaudes en été et glacées l’hiver - Voilà je pense que tu l’as.



Et bien Élie Treese c’est ça. T’ajoutes une narration ou tout s’imbrique, sans frontière, sans typographie, sans les choses qui nous permettent de comprendre un texte. Un peu comme quand t’étais puceau de Faulkner et que t’en avais jamais lu avant de te plonger dans Le Bruit et la fureur.



Élie Treese a ce coté romancier américain, avec ses bandes d’ados/adultes, pas foutu de mettre un âge dessus, exprès. Pour qu’on se sente encore plus largué. C’est un petit malin. Si t’as lu Les Anges à Part, tu trouveras les trucs qui ressemblent. Moi j’ai trouvé. T’ajoutes à ça un peu de poésie pour donner encore plus de corps au coté rural. T’ajoutes beaucoup de violence, t’ajoutes des surnoms comme si Tom Sawyer avait vaguement flirté avec les personnages de La Maison dans laquelle.



Tant mieux si t’y piges que dalle. Parce que tu seras pas beaucoup plus avancé que moi. Par contre niveau littéraire t’en prends tellement plein la gueule que tu t’inclines et que t’es prêt à relire le bouquin juste après l’avoir fini.



Le mec te cite quand même du Homère au début, et il appelle son roman comme ça alors qu’Homère il est aveugle. Tu comprends un peu la réflexion ? Alors si en plus t’y mêles une nana venue enquêter sur une affaire qu’a eu lieu il y a 20 ans, un vieillard que t’aurais pas envie de chatouiller sous les bras, un peu d’amphets et quelques buvards d’acide (et oh mon vieux, le prochain carton on se le prend ensemble, même si je suis persuadé que je vais me chier dessus si tu me racontes une de tes histoires), mets y aussi un peu de clans de mafieux sordides, à mi chemin entre les frères de Jésus dans le film de Bonvoisin et les clans de Bootleggers dans les bons romans américains.



On peut s’dire que t’as un genre de chef d’oeuvre sous la main. Faut le lire pour capter le truc, t’auras certainement l’impression de flirter avec un truc inaccessible. Mais crois-moi, ce sera un joli bordel pour tes neurones et les images fabriquées pendant que ton imagination continuera d’se perdre.



Bordel, le gros gros kiff.

Taïaut frangins de mon cœur !
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L'ombre couvre leurs yeux

Puissant, sombre, d'une poésie violente. Entre règlements de comptes mafieux et évocations d'une nature hostile, dans un monde où la loi n'existe plus, on suit la quête sans nom d'une jeune femme, Aude, qui pourrait bien virer au drame. Porté par un style à la fois truculent et lyrique et une construction complexe, tout en ellipses et flash-back, un roman que l'on n'oublie pas.
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Les anges à part

Bon c'est clair, maintenant t'oublies tout ce que t'as pu lire comme livres pour ceux qui jouent aux grands, tout en faisant la guerre aux autres. Les cons, les vieux, les adultes, les cravates, ceux qui prennent pas de drogues, ceux qui perçoivent rien, ceux qui savent pas raconter d'histoires, ceux qui débarquent jamais de nulle part, ceux qui fument pas de clopes ni qui doivent se cacher pour s'aimer tranquille.



Biologiquement j'me suis découvert un deuxième trou du cul. Oniriquement j'me suis laissé voguer vers Nulle Part. Parce que ouais, l'idée c'est qu'on sait pas du tout quand ça se passe, ni où ça se passe. On est complètement largué. Vous attendez pas non plus à une histoire avec un début, ni une fin. Vous vous rappelez de l'Opikanoba dans le Peter Pan de Loisel ? Donc l'Opikanoba pour ceux qu'y connaissent quetchi c'est un brouillard, on y voit pas à deux centimètres, mais il s'y passe tellement de trucs que ton désorientage il est vraiment très troublant tu vois ?



Culinairement on s'en fout, c'est pas un bouquin de cuisine.



Économiquement, c'est tellement bon et pas reuch que tu peux te jeter direct dessus, j'pense même que ch'connais déjà des gens à qui l'offrir (ouais je suis mon premier client, c'est parce que je suis intelligent que voulévousépamafaute).



J'peux vous pitcher le truc un peu quand même histoire de. Tu prends Tom Sawyer, tu l'appelles Franck, tu lui fous un paquet de clopes et un flash de whisky dans les menottes, t'y mets des copains appelés Carabi, Gros Cul, la Buse et Oiseuse. T'as pu qu'à t'asseoir dans ton canapé où sur le plexus de ta gonzesse pour savoir ce qui va se passer, tu prends un marque page pour ta pause Coca et roule c'est que du bon !



Taïaut frangins de mon cœur !
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Les anges à part

En mettant en scène un groupe de cinq à six garçons et une fille, âgés d’à peu près douze ans, Elie Treese décrit un monde qui n’est pas encore touché par le désir et la perte.
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