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Citation de veronique55


« Tu sais le mot Fin n’apparaît jamais quand tu termines un livre. Ce n’est pas comme au cinéma. Quand je referme un roman, je n’ai pas l’impression d’avoir terminé quoi que ce soit, si bien que j’ai besoin d’en ouvrir un autre, la taquina Armanoush, inconsciente de sa beauté exaltée par la lumière du soleil couchant…………….
Comme de trop nombreuses familles de la diaspora arménienne, rescapées mais traumatisées à jamais, la sienne était à la fois fière et inquiète de son attirance pour la littérature. Il n’était jamais bon de s’écarter du chemin des gens ordinaires. Sans compter que, si les livres étaient potentiellement nocifs en général, les romans étaient les plus dangereux de tous. Car la fiction pouvait facilement vous attirer dans des univers simplistes, chevaleresques, aussi propices aux surprises qu’une nuit sans lune dans le désert. Vous pouviez être transporté au point de perdre tout contact avec la réalité. Cette vérité rigoureuse et sans relief dont aucune minorité ne devrait trop s’éloigner, au cas où le vent viendrait à tourner. Le naïf se mettait en danger en s’imaginant que rien de mal ne pouvait arriver, car le mal survenait toujours. La magie envoûtante de l’imagination était périlleuse pour celui qui se devait de vivre dans le monde réaliste, et pour les êtres condamnés au silence, les mots pouvaient se transformer en poison. Un enfant de survivants avait bien sûr le droit de lire et de méditer, mais il devait le faire sans brui, avec une certaine appréhension, et toujours choisir l’introspection plutôt qu’une manifestation passionnée de ses goûts littéraires. »
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