« Je pourrais contempler ce spectacle éternellement : un être humain – un véritable être humain –, vivant, concentré sur sa tâche au milieu des étoiles. Ses épais cheveux sombres tombent jusqu’à sa mâchoire. De temps en temps, il penche la tête d’un côté puis de l’autre. Peut-être a-t-il la nuque raide ? J’aperçois un bout de peau de ladite nuque. Elle est lisse et me rappelle les muscles saillants qui relient ce même cou au reste de son corps, mais il est trop loin de moi pour que je puisse les voir. »
- Aussi longtemps que je vivrai, quelqu’un t’aimera …
- Tu as autres choses à boire que de l’eau ? demande-t-il, plein d’espoir.
- Non. Malheureusement, on ne m’a pas envoyé dans l’espace avec de l’alcool. Je peux te proposer de l’eau … ou de l’eau. Certaines poches ont une police d’écriture légèrement différente sur l’étiquette. Je peux donc te proposer de l’eau avec ou sans serif.
Tu aimes Kodiak. C’est là le miracle caché de toute cette histoire. Vous vous aimez peut être plus profondément qu’aucun être humain n’a jamais aimé, n’a jamais eu besoin d’aimé et n’a jamais eu l’occasion d’aimer.
Je suis tellement habitué à lui maintenant qu’il n’a plus besoin de parler ni d’exprimer clairement ce qu’il a en tête. Je peux deviner ce à quoi il pense simplement en écoutant son cœur battre et la vie qui pulse dans ses veines. Je comprends les mots qu’il prononce et ceux qu’il ne s’autorise pas à dire.
Autrefois, la folie était une étrangère qui vivait à l'autre bout du monde. Désormais, elle est devenue ma voisine de palier. Ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'elle ne devienne ma compagne de bord, puis mon amante, pour finalement s'emparer totalement de moi.