AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.54/5 (sur 105 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Midi , 1990
Biographie :

Elisa Beiram est auteure d'un roman intitulé "Rêveur zéro" (2020).

Née dans le Midi en 1990, Elisa Beiram a été biberonnée d’aventures au pied des remparts de Carcassonne. Cependant, elle a les racines chatouilleuses : elle a vécu et vit ici et là, en France, en Europe et ailleurs, en attendant de pouvoir s’installer sur une nouvelle planète aux confins de la Galaxie. Ses écrits sont nourris de tout ce que l’univers veut bien lui dévoiler, et elle n’est jamais aussi heureuse qu’en chevauchant la courbe du monde sur une bécane. Son activité favorite ? Rêver en plein jour

https://www.facebook.com/ElisaBeiramAutrice/
https://www.l-atalante.com/auteurs/elisa-beiram/


Ajouter des informations
Bibliographie de Elisa Beiram   (3)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

FESTIVAL DES UTOPIALES 2023 Les savoirs du futur En 1999, Edgar Morin listait sept items pour fonder l'éducation du futur. Ils conduisent à prendre conscience des cécités de la connaissance, à affronter la complexité et les incertitudes, à reconnaître l'unité comme la diversité humaines et à réaliser une citoyenneté terrienne. Est-ce cela que nous apprendrons demain ? Et un savoir pertinent ici et aujourd'hui, l'est-il toujours ailleurs et demain ? Et si la fiction était la piste d'apprentissage idéale ? Avec Elisa Beiram, Daniel Hennequin, Éric Lagadec Modération : Agathe Tournois

+ Lire la suite

Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Au delà, c'était un autre silence, celui de la jungle, trop-plein de bruissements sauvages, de gazouillis douteux, de coups de vent pareils à des rugissements, et surtout, d'une attention muette et sournoise constamment portée sur le huis clos du village.
De toute part, on était enserré par ses griffes.
"Encore un coup du jaguar !", dirait-on demain, au matin, dès qu'on aurait remarqué la disparition d'un membre de la communauté.
Il avait bon dos, le jaguar, lui qui s'était éteint, en captivité, plus de quarante ans auparavant ...
Commenter  J’apprécie          256
Fuir est, en réalité, d'un ennui mortel.
Commenter  J’apprécie          162
- La paix n'est pas l'objectif ?
- Non, c'est la solution.
Commenter  J’apprécie          135
Les villes sont une erreur que nous avons répétée trop de fois. Une aberration en matière d'acheminement et de consommation des ressources, et une déshumanisation des contacts. Tu sais que les groupes perdent en efficience au-delà de cinquante individus. Les relations de confiance se tarissent, la communication interindividuelle baisse, et le ciment de la communauté s'effrite.
Commenter  J’apprécie          112
Il y a ici deux cent une âmes qui attendent sauvetage.
Demain, ce sera moins.
Commenter  J’apprécie          120
Aux frontières du village, un singe venait une nouvelle fois de faire des siennes en subtilisant un plat laissé à tiédir sans surveillance sur un rebord de fenêtre. On entendait hurler et s’entrechoquer des casseroles, ce qui terrorisait les oiseaux dispersés en nuées désordonnées. Pas les macaques, cependant, qui étaient trop occupés à ricaner et se repaître de leur méfait. On ne voyait pas les coupables, mais on les devinait aux agitations vertes qui se répercutaient de branche en branche. Il y avait davantage d’excitation que la normale sous le couvert des arbres, une chaleur plus humide que les autres jours. On attendait un orage – un petit, car la saison des tempêtes avait déjà fait ses démonstrations annuelles. Du moins, c’était à espérer. Malmenée par des courants ombrageux, la chape hésitait encore à s’installer tout à fait au-dessus des toits de tôle. Cela laissait quelques heures avant le déluge, même si les habitants, dans la torpeur de midi, ne semblaient guère vouloir en profiter. Les cris d’outrage apaisés, il régnait un silence tranquille de fumées et de cliquetis familiers, un tapis réconfortant pour l’oreille.
Au-delà, c’était un autre silence, celui de la jungle, trop-plein de bruissements sauvages, de gazouillis douteux, de coups de vent pareils à des rugissements, et surtout, d’une attention muette et sournoise constamment portée sur le huis clos du village. De toute part, on était enserré par ses griffes. « Encore un coup du jaguar ! », dirait-on demain, au matin, dès qu’on aurait remarqué la disparition d’un membre de la communauté. Il avait bon dos, le jaguar, lui qui s’était éteint, en captivité, plus de quarante ans auparavant. Mieux valait accuser les singes, qui eux étaient réels, quoique seulement chapardeurs. Mais non, accuser le jaguar était plus commode… De qui se moquait-on ? Pour la dernière cité de Colombie encore debout, on aurait pu espérer un peu plus de tenue. Mais chaque jour se traînait dans la mangrove de l’hypocrisie.
Qui s’en souciait ? Aureliano était peut-être le dernier homme à regretter la couleur, la saveur, le souvenir de son pays. Ç’avait été la Colombie. Maintenant il n’y avait soi-disant plus de Colombie, plus de nations, seulement des Grands Territoires, que tout le monde surnommait « Jitis ».

(INCIPIT)
Commenter  J’apprécie          70
Ne le prends pas mal, mais qui sont ces hurluberlus qui veulent à tout prix faire la paix, résoudre tous les maux de la Terre, réparer les pots cassés en mille morceaux ? Nous, les humains, on est une espèce damnée et condamnée, abandonnée de tous les dieux. On a montré de quoi on était capables, on a montré qu’on ne valait rien, et qu’on méritait tout l’enfer qui nous consume.
Commenter  J’apprécie          80
Grattez délicatement la surface et laissez les émotions, les acteurs, les enjeux se dévoiler. Un conflit n’est jamais simple, surtout lorsqu’il en a l’air.
— Il me semble que cette pénurie d’eau touche tous les habitants, tu ne crois pas ?
Generoso partit à grandes enjambées vers la porte et fit sonner une cloche, trois fois, après quoi il revint s’asseoir à la table.
— Est-ce que tu détestes vraiment Divine ?
— Pas plus qu’un autre. Je sais qu’au fond nous sommes pareils, que nous avons les mêmes besoins. C’est ça, le problème. Nous avons tous les mêmes fichus besoins.
— Quand le point de non-retour a-t-il été franchi ?
— Quand ils ont attaqué le figuier pour trouver sa source d’approvisionnement. C’était il y a environ un mois.
— Qu’est-ce qui aurait pu être fait, à ce moment-là ?
— Laisser ce maudit figuier tranquille ?
Quelques habitants s’étaient glissés sans bruit dans la maison, formant un arc de cercle respectueux autour de la table. L’une d’entre eux, la première, avait osé libérer la parole.
— On aurait pu partager les figues, aussi. Même en conserve, elles contiennent un peu d’eau.
— Ils n’avaient que des aliments secs, et on le savait. Normal qu’ils soient devenus fous.
— On aurait même pu partager un peu de nos réserves. On avait encore un fond de cuve, à l’époque.
— Et surtout, on aurait pu dépenser notre énergie à chercher de l’eau ensemble, au lieu de la gaspiller à se tirer dans les pattes.
— Sur ce point, les habitants du village d’à côté sont d’accord avec vous.
— Mais c’est trop tard.
— Ils nous ont causé trop de tort.
— Nous nous sommes causé trop de tort, mutuellement.
— C’est surtout l’œuvre de Divine.
— Generoso, ne remets pas ça sur la table.
— C’est de sa faute. Si les jeunes étaient restés…
— Ton fils n’a pas aveuglément suivi Mina, et même si c’était le cas, Divine n’y serait pour rien. Il a fait son choix. On a tous eu le choix.
— Oui, et Divine souffre tout autant que toi du départ de sa fille.
— Ils avaient peut-être raison de partir, les jeunes…
— Là-bas, en ville, il paraît que la civilisation se reconstruit.
Esfir fouillait tranquillement dans sa sacoche, laissant la conversation se dérouler d’elle-même. C’était comme ça, le plus souvent, il n’y avait rien à faire. La seule présence de l’émissaire, n’importe quel émissaire, suffisait à délier les langues, à calmer les plus dominateurs, à révéler les véritables enjeux. Esfir n’était que ça : un bâton de parole.
Et puis… Et puis, un petit peu plus que ça, aussi. Constatant que la discussion s’essoufflait, elle sortit de son sac à dos un fin rouleau, qu’elle ouvrit et déploya sur la grande table en bois. L’écran était fissuré de toute part et une large entaille irrégulière le déchirait en son centre, mais quand Esfir l’alluma, on distingua immédiatement l’image qui s’affichait sur l’interface. Des nervures de couleur sillonnaient un bout de carte, semblables aux réseaux racinaires des forêts, à l’arborescence des bronches irriguant les poumons, en bref, à un système d’alimentation vital. Un petit sifflement d’admiration accompagna le soudain éclat de lumière dans la pénombre forcée de l’après-midi. C’était autant destiné à l’outil qu’à ce qu’il contenait.
— Une carte des cours d’eau…
Assortis des dernières nappes phréatiques connues, pour l’heure invisibles sur l’interface. Autant dire, un bien extrêmement précieux. Esfir étudia l’artefact pendant plusieurs minutes, posant des questions sur l’emplacement de tel point de repère, l’historique de tel ruisseau, l’existence de tel ou tel foyer de populations. Avant de rendre son verdict.
— La mauvaise nouvelle, c’est que votre cours d’eau principal n’est pas censé être saisonnier, ce qui veut dire que la source en amont s’assèche. En revanche, la zone regorgeait de ruisseaux, avec une couche aquifère très importante. Il doit en rester quelque chose.
— On a ratissé large sur tout le périmètre autour de la commune, on n’a rien trouvé que des vestiges.
— Vous sauriez m’indiquer les lieux que vous avez déjà prospectés sur la carte ?
— Mieux, on peut te les montrer.
— Nous irons demain, à l’heure tiède.
Commenter  J’apprécie          40
Nous, les humains, on est une espèce damnée et condamnée, abandonnée de tous les dieux. On a montré de quoi on était capables, on a montré qu’on ne valait rien, et qu’on méritait tout l’enfer qui nous consume.
Commenter  J’apprécie          60
Ça ne m'étonne pas que tu sois fascinée par l'émotion humaine, elle t'est inconnue.
Commenter  J’apprécie          40

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Elisa Beiram (125)Voir plus

Quiz Voir plus

Le garçon en pyjama rayé

Bruno a quel âge?

13 ans
9 ans
11 ans
8 ans
12 ans

9 questions
300 lecteurs ont répondu
Thème : Le garçon en pyjama rayé de John BoyneCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..