Pour la première fois depuis des mois, je respirai à pleins poumons et fermai les yeux un instant. Le sable doux glissait sous mes pieds, l’eau fraîche et vive me ramenait à la vie. Sur la plage, les soldats étaient ivres d’air frais et d’espace. Certains s’allongeaient, voulant ressentir ce sol ferme sous leur corps tout entier. D’autres couraient, sautaient, s’embrassaient. Fous de vie, fous d’espoir, fous de terre. Les officiers laissèrent leurs hommes s’abandonner à cette liesse soudaine. Ils se faisaient peu d’illusions, mais à quoi bon leur refuser ce petit moment de bonheur ?