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Citations de Elisabeth Claverie (15)


Mais, d'autres êtres hantent la région. La présence des fées est attestée dans des récits et contes dits lors des veillées et les traces de leur présence dans le paysage, les cours d'eau, les bois et les fontaines sont connues de tous. Avec Bernadette et sa vision, toutefois, la situation est un peu différente, il ne s'agit pas d'une rencontre furtive, comme c'est souvent le cas avec les fées dans les récits : il y a là, entre elle, fille d'une famille peu reluisante de la bourgade, et l'être surnaturel, un dialogue public renouvelé.
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Attachons-nous donc pour commencer à Bernadette, la fille aînée des Soubirous, et au contexte dans lequel elle est née et a vécu, depuis sa naissance en janvier 1844, jusqu'à son entrée au couvent à Nevers en 1866, ce même couvent dans lequel elle décédera en 1879.
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Le monde pyrénéen est plein de récits d'apparitions, comme près de là, à Bétharram dans le diocèse de Tarbes, site d'une apparition ancienne, où les missionnaires se sont récemment installés, et à Garaison dans le diocèse de Bayonne où, là aussi, une congrégation nouvelle a pris place : la Société du Sacré-Coeu-de-Jésus. Ces sanctuaires, avec leurs prêches, leurs pèlerinages organisés, leurs statues, les peintures polychromes des murs, sont les médiateurs de récits mariaux mis au présent, descendus sur la terre d'aujourd'hui. Là, au milieu des fidèles, ces récits sont relancés, renouvelés et actualisés, pris en charge par une énonciation directe ou indirecte qui leur donne une forme d'existence riche et variée dans tous les protocoles des récits cultuels : lectures, homélies, liturgie, prières. L'une et l'autre congrégation ont, en effet, reçu de leur évêque la mission de ranimer ces sanctuaires mariaux, anciens lieux de pèlerinage où des bergers et des bergères, plusieurs siècles auparavant, avaient (déjà) vu la Vierge.
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La fréquentation de l'école et du catéchisme par les enfants Soubirous, filles et garçons, était, comme pour beaucoup de petits paysans des alentours, des plus aléatoires. Bernadette ne savait d'ailleurs ni lire ni écrire. Elle connaissait son "Notre-Père", son "je vous salue Marie" et son "Je crois en Dieu" en patois. Elle aimait prier, dira sa tante dans les interrogatoires, et possédait depuis l'enfance un chapelet. "Le chapelet lui servait de livre", commentera-t-elle.
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En septembre de cette même année 1857, Bernadette est louée comme bergère et servante dans la montagne, à Bartrès, chez son ancienne nourrice, Marie Lagues. Elle connaîtra dans cette ferme une vie très difficile, éprouvante, épuisante, sa patronne se montrant très dure avec elle.
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C'est l'époque où ses parents doivent quitter leur dernier moulin pour s'installer dans un des lieux les plus misérables de la ville que leur loue un cousin: l'ancien cachot municipal. déclaré insalubre, il ne sert plus de prison, mais est loué aux travailleurs migrants saisonniers. c'est un endroit enfoui, humide, misérable. désormais, François Soubirous travaille à la journée pour qui veut l'employer.
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D'année en année, le moulin périclite, faute de clients; l'impéritie de François est parfois mise en cause, les dettes s'amoncellent, le paiement du loyer à l'oncle n'est plus acquitté et, à la Saint-Jean 1854 -Bernadette est alors âgée de dix ans et demi-, la famille doit abandonner le moulin pour en louer d'abord un autre, puis toute une série. A l'automne, une épidémie de choléra s'abat sur la ville, Bernadette est gravement atteinte. L'année 1856 enregistre à nouveau de mauvaises récoltes, de nombreuses régions sont touchées par la famine. L'argent manque cruellement et, depuis quelques années, la faim s'est installée dans la famille. Pendant l'hiver, Bernadette doit travailler chez sa tante Bernarde, désormais mariée, veuve et remariée, et qui tient un des cafés du bourg
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Bernadette, leur premier enfant, naît le 7 janvier 1844. Toute la famille Soubirous, selon le modèle de la famille souche des Pyrénées, vit sous le même toit : la mère, Julie Castérot, et ses enfants non mariés, mais aussi Louise et son mari, "qui a fait gendre" et prend selon l'usage pour patronyme le nom de maison : Boly. c'est ainsi qu'on les appellera désormais, lui et ses enfants à naître. Bernadette aura huit frères et soeurs, dont cinq mourront avant douze ans et trois survivront jusqu'à l'âge adulte. Une fratrie dans la norme de la fécondité et de la terrible mortalité infantile rurale autant qu'urbaine des classes défavorisées au XIXe siècle.
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Ce moulin, source unique de subsistance de la famille Castérot, le père, la mère et cinq enfants, représentait l'espoir d'acquérir progressivement un bien en toute propriété, c'est-à-dire, l'autonomie financière tant désirée. Le couple l'affermait depuis des années à un oncle qui en était propriétaire, dans une stratégie d'acquisition qui avait commencé dans les générations précédentes. Mais la mort accidentelle et soudaine de Justin vint faire obstacle à ce dessein car il fallait encore un peu de temps pour s'acquitter de cet achat. La décision; économiquement vitale, de marier la fille aînée Bernarde est prise, c'est-à-dire celle de trouver un gendre pour faire tourner l'affaire familiale.
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La mort du grand-père maternel de Bernadette dans un accident lié à son activité professionnelle de meunier en juillet 1841 annonça la ruine de la famille : Justin Castérot était locataire d'un moulin, le moulin de Boly, où naîtra Marie-Bernade, surnommée Bernadette.
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Outre la crise de la pomme de terre des années 1840 et 1850 dans plusieurs pays européens, dont la France, une série de mauvaises récoltes céréalières précipita, ces mêmes années, nombre de familles de la paysannerie dans l'indigence et alourdit encore les chiffres très élevés de la mortalité infantile.
Comme beaucoup d'autres, la famille Soubirous connut une progressive perte d'autonomie économique et sociale qui fut vécue, outre ses conséquences sur la vie physique et morale des personnes, comme une déchéance, une honte publique dans cette société obsédée par les plus minimes "marqueurs" de rang, comme beaucoup d'autres.
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L'histoire de cette famille d'une petite ville des Hautes-Pyrénées est celle d'un processus d'endettement catastrophiques qui reflète bien les difficultés matérielles rencontrées par certaines couches de la paysannerie au cours du XIXe siècle, dans une économie toujours étroitement liée aux seuls rendements de l'agriculture et de l'élevage locaux, ou à leur transformation immédiate (le moulin), économie très vulnérables aux aléas de tous ordres et peu organisée pour agir sur leur gestion politique.
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Travailler sur Lourdes en anthropologue, c'est analyser deux grandes séquences événementielles : d'une part, les apparitions de la Vierge à Bernadette et les controverses qui entourèrent ces rencontres, d'autre part, la mise en place et l'essor des cultes et pèlerinages locaux, régionaux, puis internationaux qui ont suivi l'habilitation de Lourdes par l'Eglise comme site sur lequel la Vierge est effectivement apparue à une jeune fille du lieu.
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Il y a Bernadette, la fille de la campagne, plus encore, de la montagne, de la montagne la plus isolée. Une fille donc. Elle est semi-niaise, lente, serve, soumise, misérable de corps et d'esprit, inculte et souffreteuse, travaille souvent dehors, loin de chez elle, malmenée à l'occasion. Elle est illettrée et parle une langue qui n'est pas le français, elle parle le patois. Et il y a Gavroche. Un garçon donc. Gamin des villes, vif, libre, débrouillard, insolent, vivant hors de chez lui, dans la rue, parlant avec génie la langue leste des rues, qui sans doute n'est pas tout à fait "le français" non plus. Il peut être méchant, amoral, cruel par jeu, mais tout aussi bien se sacrifier pour la bonne cause au faîte d'une barricade. Leur seul point commun, malgré ces oppositions symétriques, c'est "la misère", le travail, la survie précaire. Gavroche aussi est souvent sans toit. Mais tandis que pour lui, c'est là l'occasion d'une affirmation de liberté, de découvertes, d'apprentissages, de jeux et de passionnantes aventures, c'est pour elle l'avachissement dans l'animalité, la souffrance, la maladie, le repli, la perte et la dégradation, le silence, l'égrenage apeuré du chapelet, la confrontation avec le contrôle constant d'une société d'interconnaissance souvent étroite d'esprit, avare, sourcilleuse du côté moral. Le dénuement des deux enfants sera utilisé, trouvant un sens dans les alliances qui les dépassent.
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Il y a Bernadette, la fille de la campagne, plus encore, de la montagne, de la montagne la plus isolée.
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