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Citation de AuroraeLibri


Il y a Bernadette, la fille de la campagne, plus encore, de la montagne, de la montagne la plus isolée. Une fille donc. Elle est semi-niaise, lente, serve, soumise, misérable de corps et d'esprit, inculte et souffreteuse, travaille souvent dehors, loin de chez elle, malmenée à l'occasion. Elle est illettrée et parle une langue qui n'est pas le français, elle parle le patois. Et il y a Gavroche. Un garçon donc. Gamin des villes, vif, libre, débrouillard, insolent, vivant hors de chez lui, dans la rue, parlant avec génie la langue leste des rues, qui sans doute n'est pas tout à fait "le français" non plus. Il peut être méchant, amoral, cruel par jeu, mais tout aussi bien se sacrifier pour la bonne cause au faîte d'une barricade. Leur seul point commun, malgré ces oppositions symétriques, c'est "la misère", le travail, la survie précaire. Gavroche aussi est souvent sans toit. Mais tandis que pour lui, c'est là l'occasion d'une affirmation de liberté, de découvertes, d'apprentissages, de jeux et de passionnantes aventures, c'est pour elle l'avachissement dans l'animalité, la souffrance, la maladie, le repli, la perte et la dégradation, le silence, l'égrenage apeuré du chapelet, la confrontation avec le contrôle constant d'une société d'interconnaissance souvent étroite d'esprit, avare, sourcilleuse du côté moral. Le dénuement des deux enfants sera utilisé, trouvant un sens dans les alliances qui les dépassent.
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