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Citations de Elisée Reclus (198)


Elisée Reclus
D’abord, la science n’est pas : elle se fait. Le savant du jour n’est que l’ignorant du lendemain.
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Elisée Reclus
Là où le sol s'est enlaidi, là où toute poésie a disparu du paysage, les imaginations s'éteignent, les esprits s'appauvrissent la routine et la servilité s'emparent des âmes et les disposent à la torpeur et à la mort.
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Semblables au ruisseau qui s'enfuit, nous changeons à chaque instant; notre vie se renouvelle de minute en minute, et si nous croyons rester les mêmes, ce n'est que pure illusion de notre esprit.
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De tout temps il y eu des hommes libres, des contemplateurs de la loi, des hommes vivant sans maître de par le droit primordial de leur existence et de leur pensée.
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Elisée Reclus
Vous demandez à un homme de bonne volonté, qui n’est ni votant, ni candidat, de vous exposer quelles sont ses idées sur l’exercice du droit de suffrage. [...] Voter, c’est abdiquer ; nommer un ou plusieurs maîtres pour une période courte ou longue, c’est renoncer à sa propre souveraineté. Qu’il devienne monarque absolu, prince constitutionnel ou simplement mandataire muni d’une petite part de royauté, le candidat que vous portez au trône ou au fauteuil sera votre supérieur. Vous nommez des hommes qui sont au-dessus des lois, puisqu’ils se chargent de les rédiger et que leur mission est de vous faire obéir. Voter, c’est être dupe. (paru dans le journal Le Révolté en octobre 1885)
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"Après les dix mois de chaîne, voici les heureux jours des vacances ; les enfants reprennent leur liberté ; ils revoient la campagne, les peupliers de la prairie, les grands bois, la source déjà parsemée des feuilles jaunies de l’automne ; ils boivent l’air pur des champs, ils se font un sang nouveau et les ennuis de l’école seront impuissants à faire disparaître de leur cerveau les souvenirs de la libre nature. Que le collégien sorti de la prison, sceptique et blasé, apprenne à suivre le bord des ruisseaux, qu’il contemple les remous, qu’il écarte les feuilles ou soulève les pierres pour voir jaillir l’eau des petites sources, et bientôt il sera redevenu simple de cœur, jovial et candide."
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Entre égaux, l'oeuvre est plus difficile, mais elle est plus haute: il faut chercher âprement la vérité, trouver le devoir personnel, apprendre à se connaître soi-même, faire continuellement sa propre éducation, se conduire en respectant les droits et les intérêts des camarades. Alors seulement on devient un être réellement moral, on naît au sentiment de sa responsabilité.
La morale n'est pas un ordre auquel on se soumet, une parole que l'on répète, une chose purement extérieure à l'individu; elle devient une partie de l'être, un produit même de la vie
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L’histoire d’un ruisseau, même de celui qui naît et se perd dans la mousse, est l’histoire de l’infini. Ces gouttelettes qui scintillent ont traversé le granit, le calcaire et l’argile ; elles ont été neige sur la froide montagne, molécule de vapeur dans la nuée, blanche écume sur la crête des flots ; le soleil, dans sa course journalière, les a fait resplendir des reflets les plus éclatants ; la pâle lumière de la lune les a vaguement irisées ; la foudre en a fait de l’hydrogène et de l’oxygène, puis d’un nouveau choc a fait ruisseler en eau ces éléments primitifs. Tous les agents de l’atmosphère et de l’espace, toutes les forces cosmiques ont travaillé de concert à modifier incessamment l’aspect et la position de la gouttelette imperceptible ; elle aussi est un monde comme les astres énormes qui roulent dans les cieux, et son orbite se développe de cycle en cycle par un mouvement sans repos. Toutefois notre regard n’est point assez vaste pour embrasser dans son ensemble le circuit de la goutte, et nous nous bornons à la suivre dans ses détours et ses chutes depuis son apparition dans la source jusqu’à son mélange avec l’eau du grand fleuve ou de l’océan.

Chapitre I, La Source
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Une harmonie secrète s’établit entre la terre et les peuples qu’elle nourrit, et quand les sociétés imprudentes se permettent de porter la main sur ce qui fait la beauté de leur domaine, elles finissent toujours par s’en repentir. 
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Elisée Reclus
Voter c'est évoquer la trahison . Sans doute , les votants croient à l'honnêteté de ceux auxquels ils accordent leurs suffrages , et peut-être ont-ils raison le premier jour , quand les candidats sont encore dans la ferveur du premier amour . Mais chaque jour a son lendemain . Dès que le milieu change , l'homme change avec lui . Aujourd'hui le candidat s'incline devant vous , et peut-être trop bas ; Demain il se redressera et peut-être trop haut . Il mendiait les votes , il vous donnera des ordres . L'ouvrier , devenu contremaître , peut-il rester le même que celui qu'il était avant d'avoir obtenu la faveur du patron ? Le fougueux démocrate n'apprend-t-il pas à courber l'échine quand le banquier daigne l'inviter à son bureau , quand les valets des rois lui font l'honneur de l'entretenir dans les antichambres ?L'atmosphère de ces corps législatifs est malsain à respirer .Vous envoyez vos mandataires dans un milieu de corruption , ne vous étonnez pas si ils en sortent corrompus .
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Si, dès mes premiers pas dans la montagne, j'avais éprouvé un sentiment de joie, c'est que j'étais entré dans la solitude et que des rochers, des forêts, tout un monde nouveau se dressait entre moi et le passé ; mais, un beau jour, je compris qu'une nouvelle passion s'était glissée dans mon âme. J'aimais la montagne pour elle-même.
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Descendant, descendant toujours, le ruisseau, qui grossit incessamment, devient aussi plus tapageur : près de la source, il murmurait à peine ; même, en certains endroits, il fallait coller son oreille contre terre pour entendre le frémissement de l’eau contre ses rives et la plainte des brins d’herbe froissés ; mais voici que le petit courant parle d’une voix claire, puis il se fait bruyant, et quand il bondit en rapides, et s’élance en cascatelles, son fracas réveille déjà les échos des roches et de la forêt. Plus bas encore, ses cascades s’écroulent avec un bruit tonnant, et même dans les parties de son cours où son lit est presque horizontal le ruisseau mugit et gronde contre les saillies des berges et du fond. Il ne poussait d’abord que de petits grains de sable ; puis, devenu plus vigoureux, il mettait en mouvement les cailloux ; maintenant il roule dans son lit des blocs de pierre qui s’entrechoquent avec un sourd fracas, il mine à la base les parois de rocher qui le bordent, fait ébouler les terres et les pierrailles, et déracine parfois les arbre qui l’ombragent.

Ainsi, le filet liquide presque imperceptible s’est changé en ruisselet, puis en vrai ruisseau.

Chapitre III, Le Torrent de la montagne
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Parmi les causes qui dans l'histoire de l'humanité ont déjà fait disparaître tant de civilisations successives, il faudrait compter en première ligne la brutale violence avec laquelle la plupart des nations traitaient la terre nourricière.

Elisée Reclus, 1868.
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Ce que j'ai appris, je le dois à la collaboration de mon berger, et aussi, puisqu'il faut tout dire, à la collaboration de l'insecte rampant, à celle du papillon et de l'oiseau chanteur.
Si je n'avais passé de longues heures, couché sur l'herbe, à regarder ou à entendre ces petits êtres, mes frères, peut-être aurais-je moins compris combien est vivante aussi la grande terre qui porte sur son sein tous ces infiniment petits et les entraîne avec nous dans l'insondable espace.
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Pour nous, malheureux citadins, qui sommes condamnés à une atmosphère souillée, qui recevons dans nos poumons un air tout chargé de poisons, respiré déjà par des multitudes d'autres poitrines, ce qui nous étonne et nous réjouit le plus, quand nous parcourons les hautes cimes, c'est la merveilleuse pureté de l'air. Nous respirons avec joie, nous buvons le souffle qui passe, nous nous en laissons enivrer. C'est pour nous l'ambroisie dont parlent les mythologies antiques. A nos pieds, loin, bien loin dans la plaine, s'étend un espace brumeux et sale où le regard ne peut rien discerner. Là est la grande ville! Et nous pensons avec dégoût aux années pendant lesquelles il nous a fallu vivre sous cette nappe de fumée, de poussière et d'haleines impures.
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Voter, c'est abdiquer.
Vous nommez des hommes qui sont au-dessus des lois puisqu'ils se chargent de les rédiger et que leur mission est de vous faire obéir.

Voter, c'est évoquer la trahison.
Ne remettez pas vos destinées à des hommes incapables et à des traîtres futurs.

Elisée Reclus
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Résistons sans haine, sans esprit de rancune ni de vengeance, avec toute la douceur sereine du philosophe qui se possède et reproduit exactement sa pensée profonde et son vouloir intime en chacun de ses actes, mais résistons !
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Elisée Reclus
Semblables au ruisseau qui s'enfuit, nous changeons à chaque instant ; notre vie se renouvelle de minute en minute, et si nous croyons rester les mêmes, ce n'est que pure illusion de notre esprit.
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Le Bain
     
Bien plus agréable, je l’avoue, est le bain froid lorsqu’on le prend en plein été dans une vasque profonde du torrent où coulent les premières eaux du ruisseau, dans la gorge des montagnes. Le flot, qui paraît glacial, même au simple regard, est de la neige à peine fondue qui ne s’est point encore adoucie en absorbant de l’air en abondance ; elle garde toute sa crudité première, et sa couleur d’un bleu dur a je ne sais quoi d’hostile. D’avance on frémit ; toutefois, ce n’est pas seulement de frayeur, c’est aussi de désir, et tout animé par la marche et la fatigue de l’ascension, on se jette avec volupté dans l’eau glacée. Les roches, les sables du fond brillent en jaune pâle à travers l’épaisse couche liquide ; mais en quelques brassées, on se trouve déjà au-dessus de l’abîme ; l’eau transparente ressemble à de l’air condensé, et cependant on ne voit plus de fond ; on se croirait suspendu dans le vide et l’on nage avec précaution comme si tout à coup on devait s’engouffrer. Puis le froid vous saisit, vous étreint de plus en plus et d’un élan vous allez rejoindre la rive pour rappeler en vous la chaleur de la vie et jouir de votre vigueur accrue.
...
C’est en été, pendant les tièdes journées où l’air est immobile, qu’il est agréable de se faire triton. D’ailleurs, il n’est pas indispensable d’avoir douze ou quinze ans pour s’ébattre avec bonheur dans l’eau comme dans son élément ; chacun de nous, si les conventions et les faussetés de la vie ne l’ont pas entièrement corrompu, peut retrouver les joies de sa jeunesse en laissant ses habits sur la berge.
...
Quelle joie de m’asseoir sur une pierre au-dessous de la nappe de la cascade, de sentir les flots ruisseler sur moi comme sur un rocher et de me voir disparaître sous un manteau d’écume !
     
(Chapitre XIII, extraits)
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Voilà, camarades travailleurs qui aimez le sillon où vous avez vu pour la première fois le mystère de la tigelle de froment perçant la dure motte de terre, voilà quelle destinée l’on vous prépare ! On vous prendra le champ et la récolte, on vous prendra vous-mêmes, on vous attachera à quelque machine de fer, fumante et stridente, et tout enveloppés de la fumée de charbon, vous aurez à balancer vos bras sur un levier dix ou douze mille fois par jour. C’est là ce qu’on appelle l’agriculture. (p. 10).
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