On pourra dire ce que l'on veut à propos du peu de respect que l'on témoigne à la vertu lorsque celle-ci ne s'accompagne pas des hasards de la richesse ou du rang; mais il me semble à moi que, sur le long terme, la simple et vraie vertu est récompensée comme il se doit par le respect et les égards de ceux dont l'estime a quelque valeur. Certes, on ne lui accorde point ce que l'on accorde aux grands de ce monde - une obéissance grossière et des compliments sans objet -, mais tout ce qu'il y a de meilleur et de plus noble dans le coeur des autres s'éveille et s'avance à la rencontre de la vertu, pourvu qu'elle soit pure, simple, et inconsciente d'elle-même.