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Citation de emdicanna


Elle se rappela le bal où elle était allée la veille. (...) Elle se revoyait, elle et les autres jeunes filles qui étaient là, exactement semblables les unes aux autres, avec leurs lèvres fardées, leurs sourcils épilés et leurs ondulations permanentes. Identiques. Il en était de même des hommes. Tous portaient le même costume noir, la même chemise blanche ; tous débitaient d'une voix traînante les mêmes histoires stupides ; tous jetaient aux femmes le même regard protecteur et légèrement insolent. Cette scène familière et agréable avait soudain donné la nausée à Judy. Que s'était-il passé au juste ? Ètaient-ce ces gens qui se rassemblaient un instant - interrompant leurs aventures individuelles - pour échanger des politesses ? Ou étaient-ce ces poupées peintes que l'on allait mettre aux enchères pour les adjuger aux plus offrants ? Judy (...) estima que ce devait être la vente des poupées. Pas plus que ces poupées, elle et ses compagnes n'étaient des créatures véritables. Elles n'étaient que des pois - dans le compartiment féminin de la gousse de la société mondaine. Et que leur arriverait -il ? Eh bien, se dit-elle, elles passeraient des années à remplir ce qu'on appelait des obligations mondaines, ce qui consistait (...) à rester debout au milieu d'une foule de mondains, à manger, à boire, à bavarder, et à avoir envie de s'asseoir... Ensuite, elles mourraient... Eh bien, la mort, au moins, leur permettrait de s'asseoir.
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